La récolte des fourrages est souvent un moment plus angoissant pour l'agriculteur que toute autre récolte. Il doit concilier une bonne météo pour avoir suffisamment de jours de séchage devant lui, il doit intervenir rapidement pour conserver une bonne valeur nutritive de l'herbe tout en ayant la capacité d'engranger son foin au fur et à mesure de l'avancement de la récolte. Cela peut parfois durer plus de trois semaines en première coupe. Les printemps peuvent aussi être parfois de véritables cauchemars, comme en 2018 où le beau temps n'est arrivé qu'au 15 juin. Dans ce cas, une première coupe tardive est souvent synonyme d'une dernière coupe perdue en fin de saison. Deux coupes au lieu de trois pour des prairies moyennement productives ou quatre coupes au lieu de cinq en prairies artificielles peuvent poser problème pour l'autonomie des exploitations.

Faucher de plus en plus large

Faucher large avec un groupe de coupe à l'avant du tracteur, adjoint d'un ou deux à l'arrière, c'est multiplier par deux ou par trois le rendement horaire de coupe afin de ne pas faire traîner en longueur le chantier de récolte. Pour Charles Le Plomb, responsable des ventes Claas sur les deux Savoie dans la concession Chavanel : « Le marché des groupes de coupe est en forte progression sur notre zone savoyarde et rhodanienne. Nous vendons une cinquantaine de faucheuses par an mais la demande s'oriente de plus en plus vers des groupes de fauche au fur et à mesure de l'augmentation des surfaces des exploitations. Le premier pas est l'achat d'une faucheuse frontale de 3 mètres ou 3,4 mètres qui se combine avec la barre de coupe arrière. En 2018, nous avons commercialisé cinq groupes de fauche de 9 mètres, un nombre qui progresse d'année en année... ».

Des hectares et des largeurs de coupe

Avec un premier prix de l'ordre de 35 000 euros pour un groupe de fauche simple de 9 mètres qui peut monter jusqu'à 80 000 euros si l'on rajoute un conditionneur et un tapis andaineur, l'équipement est obligatoirement régi à certains seuils de surfaces.
Généralement, l'on considère que jusqu'à 40 hectares d'herbe à faucher, une barre de coupe de 3 mètres conviendra pour un équipement standard. Pour 100 à 110 hectares, l'agriculteur rajoutera un groupe de fauche à l'avant du tracteur. Au-delà de 110 hectares, là où la main-d'œuvre est limitante, l'investissement dans un groupe de 9 mètres n'est pas aberrant. Toujours pour Charles Le plomb : « Un acheteur d'un groupe de fauche de 9 mètres peut être aussi bien un agriculteur individuel de plaine ou de montagne, qu'un entrepreneur ou une Cuma. Chacun raisonne en fonction de sa propre situation. Mais la possibilité de réaliser une ou deux coupes de plus dans l'année, si le chantier de chaque coupe est réalisé rapidement dans chaque créneau météo disponible, entre de plus en plus dans la décision d'investissement. »
En fenaison comme dans d'autres productions, la mécanisation joue un rôle essentiel dans la vitesse de travail, la qualité de récolte de l'herbe. Le marché des machines grandes largeurs en forte progression est là pour le corroborer.

Roland St Thomas