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Un musée du chocolat

Au Musco, le chocolat s'expose et se dévoile

En 2016, 381 900 tonnes de chocolat ont été consommées en France. Peu de confiseries peuvent rivaliser dans les papilles des Français avec cette gourmandise chocolatée. Pourtant, sa fabrication reste encore mystérieuse aux yeux de beaucoup. Richard Sève, maître chocolatier de renom, et son épouse, Gaëlle, l'ont bien compris et ont créé le Musco, un musée du chocolat à Limonest (Rhône), pour y remédier.
Au Musco, le chocolat s'expose et se dévoile

L'arôme du cacao. C'est la première chose qui interpelle, avant même d'avoir franchi les portes du Musco. Ce nouveau site réunit un musée, la nouvelle fabrique de chocolat mais également des ateliers de pâtisserie, ainsi que des espaces pour accueillir des évènements. Il s'agit d'une immersion totale dans l'univers du chocolat où, pour une fois, la marque passe au second plan. Car, comme le dit si bien Gaëlle Sève : « La star, c'est le produit, pas nous ». Hormis dans la boutique, il y a donc très peu de référence au nom des Sève. La première salle à laquelle le public a accès est celle du musée. Il s'agit d'une seule et même pièce, qui fait office de fresque historique et culturelle, de l'an - 3 000 avant Jésus-Christ au produit fini. La première exposition porte sur les origines du cacao et sur les deux grandes civilisations d'Amérique centrale qui ont été les premières à le cultiver. L'histoire se déroule à travers des textes et s'illustre avec les multiples objets ramenés par Gaëlle et Richard Sève de leurs voyages au cœur des plantations.
L'ambiance est tamisée et la visite rythmée par le ronronnement des machines de la fabrique de chocolat. Le parcours mène ensuite dans une alcôve aménagée en cinéma. Assis sur des sacs en toile de jute, remplis de fèves de cacao, qui embaument l'atmosphère, on se laisse entraîner dans un voyage extraordinaire.

Richard  Sève préfère travailler avec des machines artisanales, plus authentiques, qui selon lui « ne dénaturent pas le goût du cacao ».

Invitation au voyage

Au cœur de l'Hacienda Jésus Maria, située dans l'État de Tabasco au Mexique, on découvre ainsi une plantation de Criollo, une fève de cacao rare et raffinée. D'après les Mexicains, à l'origine, le cacao était la nourriture des dieux. Mais ici, avec ce film, c'est surtout aux producteurs que l'on veut rendre hommage. « On parle rarement des planteurs, et pourtant c'est très important de les mettre en avant. Leur rigueur et leur travail permettent de pérenniser de bonnes matières premières », explique Gaëlle. Les Sève sont partis, il y a cinq ans, en voyage au Pérou afin de sélectionner les meilleures fèves. Depuis, ils se rendent régulièrement sur les plantations d'Amérique latine, afin de rencontrer les producteurs.
D'après Gaëlle, lorsque l'on a vu tout le travail des producteurs, la fève a une autre saveur. « Il faut arrêter de vouloir des prix toujours plus bas. Si les cours du cacao augmentent, cela ne va pas changer fondamentalement notre vie. En revanche, pour les gens qui le cultivent à l'autre bout du monde, une revalorisation de 10 %, ça révolutionne vraiment leur vie. Ces personnes sont fières de produire du cacao et font un travail extraordinaire, alors il faut leur rendre justice », estime la patronne. Une fois le film terminé, la visite se poursuit avec la découverte des cinq étapes de transformation de la fève en couverture de chocolat. Le long d'une baie vitrée où l'on peut apercevoir de l'autre côté des machines rouge, plus imposantes les unes que les autres, se trouvent des caisses remplies de fèves entières qui invitent à la dégustation. Ici, on est incité à utiliser tous ses sens. À chaque étape, une caisse différente avec une vidéo explicative, montre le fonctionnement des machines. Pour la petite histoire, ces machines sont particulières puisqu'elles datent toutes des années 1930 à 1940. Les Sève souhaitaient travailler avec des machines artisanales, plus authentiques, contrairement à celles en inox qui, selon eux, dénaturent le goût du cacao. Une fois les différentes étapes passées, on peut participer à une dégustation devant une vidéo qui montre la fabrication de chocolats dans le laboratoire, que l'on peut d'ailleurs apercevoir derrière la salle vitrée des machines.

Le goût de l'enfance

« C'est une fabuleuse machine à remonter le temps. Les visiteurs redeviennent des enfants lorsqu'ils entrent dans le musée. Ils apprennent des choses et se livrent, au fur et à mesure de la visite, sur des souvenirs en lien avec le chocolat », raconte Gaëlle. Depuis son ouverture en octobre, le Musco rencontre beaucoup de succès, à l'image de sa boutique (la huitième à Lyon), qui, au mois de novembre, a dépassé le chiffre d'affaires de leur magasin le plus dynamique, situé à la Presqu'île. Les Sève espèrent continuer sur cette lancée et n'attendent pas moins de 50 000 visiteurs par an, pour rentabiliser les trois millions d'euros d'investissement, et puis surtout pour faire partager leurs valeurs et donner du plaisir aux gens. « Ce lieu est comme notre chocolat : atypique. Car contrairement au chocolat industriel, qui est lissé et constant, le nôtre évolue chaque année en fonction du terroir et de la nature. Les pieds bien ancrés dans la terre et la tête dans les nuages, on souhaite que le Musco interroge et invite à l'évasion », conclut Gaëlle Sève.

Manon Laurens

D’après les Mexicains, à l’origine, le cacao était la nourriture des dieux.

 

Nouveauté / A Tain-l’Hermitage, la chocolaterie Valrhona et le lycée hôtelier de l’Hermitage s’associent pour proposer une formation sur la « maîtrise du chocolat », première de ce type en France.

A Tain-l’Hermitage, une formation inédite sur la maîtrise du chocolat

Le chocolat est une matière technique. Il faut la dompter, la comprendre. Grâce à cette première formation inédite sur la « maîtrise du chocolat », lancée par Valrhona et le lycée hôtelier de l’Hermitage, les futurs élèves pourront développer une expertise technique et gustative nécessaire à l’apprentissage des artisans de demain. Les candidats possédant un diplôme de formation initiale (CAP, BTM...) en métier de bouche (pâtisserie, chocolaterie, cuisine, etc.) peuvent s’inscrire dès à présent et jusqu’à mi-juin. La sélection se fera en deux temps. Tout d’abord, l’envoi d’un dossier de candidature comprenant la copie des diplômes et une lettre de motivation. Puis une épreuve à Tain-l’Hermitage avec la réalisation d’un panier garni suivie d’un entretien oral, début juillet. La formation commencera à partir de septembre pour un an.
Tout au long de l’année de formation, les élèves devraient bénéficier de conditions optimales pour acquérir un réel savoir-faire et savoir-être. Ainsi, l’accent sera mis sur la compréhension de la matière chocolat, la découverte et la maîtrise des applications en chocolaterie, pâtisserie, desserts à l’assiette, chocolat artistique...
A noter, cette opération s’inscrit pleinement dans le cadre du programme RSE* Valrhona « Live Long », qui s’engage à promouvoir les métiers de la gastronomie et inspirer les nouvelles générations par la sensibilisation, la formation via la gastronomie, pérennisant ainsi le métier du travail du chocolat.  
* RSE : responsabilité sociétale des entreprises.

 

Ikône, un bar à chocolat fondu 
Ikône, c’est la nouvelle pépite chocolatée de la Presqu’île de Lyon. Tous les accros du chocolat fondu seront d’accord pour dire que ce concept va révolutionner le milieu du chocolat. C’est Marie-Charlotte Cœur et Alexis Brignone, deux jeunes diplômés de l’IAE Lyon, qui ont eu cette idée, suite à un séjour à Montréal, au Canada. Là-bas, ils découvrent le concept des glaces trempées dans le chocolat chaud et les fondues au chocolat. Ils ont alors fait le pari de rapporter l’idée à Lyon, en l’adaptant à la culture française, en l’agrémentant de gaufres et de crêpes. Ikône a ouvert en novembre dernier. « On n’était pas du tout du métier. Alors heureusement, on a été aidé par Valrhona, qui nous fournit le chocolat, et un chocolatier que l’on connaît », explique Alexis. Avec ses fondues, chocolats chauds, crêpes, gaufres et nombreuses autres douceurs, Ikône est le premier bar à chocolat fondu de la ville. Et le succès semble au rendez-vous puisqu’il est plein tous les après-midi à partir de 16 h. Alors, mieux vaut donc s’y rendre le matin, pour un petit-déjeuner fondant.