Adice : proximité, réactivité et innovation au service des éleveurs
Le 13 juin, l’association Adice (pour Ardèche Drôme Isère Conseil élevage) a tenu son assemblée générale à Chabeuil. L’occasion de rappeler ses priorités au service des éleveurs et de présenter ses nouveaux services.

En 2019, les associations Conseil Élevage d’Ardèche, Drôme et Isère actaient leur fusion après trois années de mutualisation des ressources. Cinq ans plus tard, le « bébé » Adice né de cette fusion est devenu une structure solide, capable de déployer de multiples compétences aux services des éleveurs des trois départements. « Je suis fier d’avoir porté cette fusion, fier de l’investissement de nos salariés au quotidien, fier de notre conseil d’administration », a déclaré Patrick Ribes, président de la structure lors de l’assemblée générale à Chabeuil le 13 juin. Il a aussi rappelé la raison d’être de l’association : « Agir pour la réussite et le bien-être des éleveurs de nos territoires ».
L’association compte aujourd’hui 690 adhérents, dont presque 70 % en bovins lait soit 481 éleveurs avec une taille moyenne de troupeau de 55,5 vaches laitières. Adice enregistre toutefois un léger recul de ses adhérents en bovins lait, notamment du fait de cessations d’activité. Les caprins représentent le second poste le plus important en nombre d’adhérents avec 178 exploitations (taille moyenne des troupeaux : 148,6 chèvres), là aussi en léger recul. Adice voit toutefois arriver de nouveaux adhérents en bovins viande, avec 23 exploitations qui ont recours à ses services (+ 9 en un an) et accompagne aussi un petit groupe de 8 adhérents en ovins lait. À noter, la taille moyenne des troupeaux suivis dans les quatre espèces a tendance à progresser.
Plus de 8 300 h de conseil individuel en 2023
Le directeur Hugues Villette a rappelé que le socle historique des activités d’Adice reste le contrôle de performances. Ainsi, en 2023, 28 agents (soit 16,9 ETP) ont réalisé 5 795 pesées et fait analyser plus de 398 000 échantillons. « Chaque adhérent a la liberté de choisir le nombre de contrôles qu’il souhaite par an : de 0 à 22 en bovin lait, de 0 à 15 en caprin », a souligné Hugues Villette. Second volet de l’activité d’Adice : le conseil à la carte, défini tous les ans avec l’éleveur au moment de la signature de son contrat annuel. En 2023, 18 conseillers ont réalisé plus de 8 300 heures de conseil individuel dans les élevages des trois départements. L’appui au calage des rations reste le service prépondérant dans toutes les espèces. En caprins, on note aussi une forte demande pour un appui en planning d’accouplement et choix des femelles. Ensuite, les éleveurs choisissent à la carte, pour une prestation qui va de 4 à 47 heures de conseil annuel, avec une moyenne en 2023 à un peu plus de 14 h Adice propose au total une vingtaine de thématiques de conseil depuis le bilan fourrager, la gestion du pâturage, les coûts de production, les marges alimentaires, les prévisions de production laitière jusqu’au suivi de l’état corporel, sans oublier l’accompagnement administratif ou informatique.
Vingt fois le tour de la planète
Si le conseil individuel reste dominant, Adice a aussi développé des actions de conseil collectif (650 h en 2023) et d’animation de secteur (857 h). Au programme notamment : les assemblées de secteur, les formations Vivea (24 formations pour un total de 182 éleveurs), les ateliers suivi de MS maïs, les ateliers « bout de champs ».
Patrick Ribes a insisté sur l’engagement des 60 collaborateurs d’Adice « qui parcourent chaque année l’équivalent de vingt fois le tour de la terre pour être présents au quotidien chez nos adhérents, réaliser le contrôle de performances ou apporter un accompagnement en s’adaptant à la diversité des exploitations, en apportant leur écoute, leur savoir-être, leur regard extérieur, leur réseau, leurs compétences... ». Il a aussi salué l’audace du conseil d’administration, qui propose de nouveaux outils et de nouvelles thématiques de conseil, parmi lesquels l’agroécologie. « Ce choix est osé car pour certains de nos adhérents, l’agroécologie est synonyme d’une attaque de la société sur nos pratiques alors qu’elle est avant tout un levier économique d’adaptabilité face au changement climatique qui favorisera ainsi la robustesse de nos exploitations ». Une chargée de mission dans ce domaine, a rejoint l’équipe d’Adice en février dernier. Emilie Ollion aura pour mission d’intégrer l’agroécologie dans les accompagnements d’Adice pour aider les agriculteurs face aux transitions et leur donner accès aux dispositifs d’aides dans ce domaine. Jean-Philippe Goron, responsable de l’activité caprin, a ainsi rappelé qu’Adice accompagne les éleveurs qui souhaitent bénéficier des MAEC* régionales, notamment de la MAEC autonomie protéique. « Trente élevages, la moitié en bovin, l’autre en caprin sont déjà engagés pour cinq ans, avec une dotation de 18 000 euros d’aide. Adice réalise le diagnostic initial, élabore avec l’éleveur le plan d’action et le suivi annuel ainsi que le diagnostic final », a-t-il précisé.
L’IA au menu
Enfin, toujours dans l’idée de répondre le plus efficacement possible aux besoins de ses adhérents, Adice a lancé début 2024 un diagnostic sur l’opportunité d’utiliser l’intelligence artificielle (IA) dans ses futurs services aux éleveurs. « L’IA, ça concerne aussi des petites structures comme la nôtre, a insisté Hugues Villette, avec la nécessité de mutualiser ces outils avec d’autres associations Conseil Elevage. Si nous n’y allons pas rapidement, des concurrents iront. » Chez Adice, l’IA pourrait par exemple être utilisée pour améliorer le transfert des compétences entre conseillers expérimentés et débutants, pour optimiser le monitoring via caméra et repérer des choses que l’œil humain ne repère pas, pour réaliser du conseil à distance via des photos ou vidéos voire pour élaborer des outils de conseil prédictif. Avec toujours une ambition, réaffirmée par le directeur et le conseil d’administration : « Être encore plus focus sur les besoins des éleveurs et leurs problématiques et s’appuyer sur nos valeurs de proximité et de réactivité ».
Sophie Sabot
* MAEC : Mesures agroenvironnementales et climatiques.
Résultats financiers : un exercice positif
Après deux premiers exercices déficitaires à la suite de la fusion des associations de Conseil élevage de Drôme, Ardèche et Isère, Adice a désormais retrouvé une certaine sérénité financière. L’exercice 2023 se solde par un résultat positif de 156 000 euros. « Adice est à nouveau en capacité d’investir dans des projets et innovations, permettant de rester compétitif et faire profiter nos adhérents des outils et technologies pointus pour assurer des services de qualité », assurent ses dirigeants. 80 % du chiffre d’affaires provient des services réalisés pour le compte des adhérents, 7 % des prestations réalisées auprès des partenaires (prestation traite pour le GDS 26, prestation Pac pour le CER France en Drôme et Isère et pour la chambre d’agriculture 43, formations pour le GDS 07, la chambre d’agriculture 38, XR Repro, Vivarais formation...) et 5 % de subventions.
Services : des nouveautés et des projets...
Parmi les nouveautés accessibles pour les adhérents Adice :
- Cap Web, une interface web créée par la fédération nationale Elliance. Elle permet à chaque éleveur caprin d’accéder à ses données du contrôle de performances (tableau de bord, valorisé technique, bilan technique, bilan génétique). Le service permettra également de stocker les comptes-rendus techniques, les analyses de fourrages qui deviendront facilement accessibles.
- Liste de pesée électronique caprine. Dès 2025, à l’instar des bovins, il sera possible de réaliser le contrôle de performances via un smartphone équipé de la liste de pesée électronique (LPE).
- AiHerd, le monitoring par caméra, actuellement en test sur une ferme en race Montbéliarde de l’Isère. Celui-ci se base sur le suivi permanent des images des vaches dans le bâtiment, filmées en continu. Un algorithme d’IA se charge ensuite d’analyser le comportement des vaches et d’alerter l’éleveur.