Le petit épeautre face à la concurrence
Pendant plusieurs années les producteurs de petit épeautre de Haute-Provence ont œuvré pour répondre à la forte demande. Aujourd’hui, ils doivent affronter de nombreux défis.

Mardi 25 mars, en l’absence du président Jean-Philippe Escandé, c’est Denis Mabille, vice-président, qui ouvrait l’assemblée générale du syndicat du petit épeautre de Haute-Provence, à Eyguians. En constante évolution depuis plus de 20 ans, le syndicat compte aujourd’hui 75 adhérents installés sur quatre départements : la Drôme, les Hautes-Alpes, les Alpes-de-Haute-Provence et le Vaucluse. Il n’a cessé de mener des actions en vue de développer la production, d’améliorer la connaissance du petit épeautre et d’en assurer la promotion. La concurrence se manifeste aujourd’hui par l’arrivée sur le marché des petits épeautres (non IGP mais HVE) du Velay, du Loiret et du Lot-et-Garonne.
Réduction des surfaces cultivées
Les surfaces récoltées en 2024 s’élèvent à 193 ha contre 497 ha en 2023, un choix destiné à ne pas fragiliser la filière longue qui disposait de stocks importants de petit épeautre brut. Une décision passant par la réduction ou même l’absence de semis. Pour mémoire, la récolte 2021 s’était faite sur 520 ha. En 2024, aucune demande d’habilitation n’a été demandée au syndicat. Pour 2025, la structure envisage un retour sur une surface à récolter de 300 ha. « Les volumes produits ont été bien payés, on repart sur de bonnes bases, il va se semer plus de petit épeautre mais il nous faut plus de moyens de stockage », a indiqué Vincent Clary, président de Bioengrain. Les analyses de récolte ont montré que les conditions climatiques pluvieuses au printemps et en été ainsi que les basses températures début juillet ont permis une qualité de récolte « plutôt satisfaisante ». La récolte 2024 se caractérise par un rendement moyen estimé à 19 quintaux à l’hectare ce qui induit un volume de 367 tonnes de brut soit 213 tonnes de grains certifiés.
Cap sur 2025
Le contexte de plus en plus concurrentiel incite à une stratégie nouvelle pour maintenir une demande spécifique et assurer la pérennité de la production. La communication (événements, site internet et bulletin Graine d’info) vise l’amélioration, la structuration et la promotion de la filière. Le respect du cahier de charges, des appuis techniques aux opérateurs et la réalisation d’une étude sur la durabilité de l’activité permettent de sécuriser l’activité.
Le syndicat envisage de s’investir sur la promotion du petit épeautre en organisant pour les adhérents des journées de formation à la communication, en élaborant de nouveaux supports de communication (QR code sur emballages). La structure accompagnera les opérateurs dans la constitution de dossiers en vue d’investissements en matériel de stockage, transport ou transformation. Des simulations sur les impacts du changement climatique ont été faites grâce à l’outil Clima-XXI en partenariat avec la chambre d’agriculture de la Drôme. Pour la promotion de l’IGP, est envisagée une communication collective avec d’autres ODG de la Région Sud et la CRA Paca dans le cadre du projet Enjoy.
J. M. P.
Belle santé de l’association
En 2024, l’association reste active avec un résultat positif de 9 926 € soit une progression de 6,2 %. Depuis 1997, elle fait la promotion du petit épeautre de Haute-Provence et a un rôle structurant dans la filière en assurant l’interface entre les producteurs et les nouveaux clients. On note une augmentation globale des ventes de grains et de farines. Les ventes d’emballages et d’étiquettes sont également en progression. Cette augmentation des ventes se traduit par une augmentation des achats de matières premières alimentaires.
J. M. P.