Social
Travail et vie personnelle : comment trouver le juste milieu ?
Dans le cadre de ses actions collectives, la MSA Ardèche-Drôme-Loire organise prochainement des ateliers à destination des agriculteurs - en difficulté ou non et de tout âge - visant à améliorer leur équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
Depuis plusieurs années, le service social de la MSA Ardèche-Drôme-Loire (ADL) propose des ateliers sur la conciliation entre vie personnelle et activité professionnelle. Cette action collective sera à nouveau proposée les 14, 21 et 28 novembre, ainsi que les 5 et 12 décembre, à la maison de l’Agriculture de Cléon-d’Andran (sessions de 9 h 30 à 13 h). « L’organisation de ces cinq ateliers découle des constats réalisés par les assistant(e)s sociales lors des accompagnements individuels. Le problème fondamental qui ressort assez fréquemment concerne le manque d’organisation, le manque de temps... Certains agriculteurs se sont laissés déborder par le travail sur le terrain en mettant l’administratif de côté, d’autres ne prennent pas le temps d’être avec leurs enfants ou leur famille lors des repas, etc. Ces ateliers les aideront à trouver des solutions pour réussir à se dégager du temps, à les faire réfléchir sur ce qui est urgent ou prioritaire, sur ce qu’ils peuvent déléguer ou non », explique Mélanie Combe, assistante sociale à la MSA ADL. Avec sa collègue Mélina Kernen, elles organisent une réunion d’information le jeudi 7 novembre à 10 h (à la Maison de l’agriculture de Cléon-d’Andran).
« Me sortir la tête du guidon »
Nathalie Pailhon, agricultrice de 36 ans sur la commune de Crupies, a participé à ces ateliers en 2019. Elle se souvient : « Je m’étais installée quatre ans auparavant avec un élevage de volailles et de porcs et il était question que mon mari me rejoigne sur l’exploitation. J’aimais être sur le terrain au contact de mes bêtes. En parallèle, j’ai sous-estimé le poids des tâches administratives à réaliser et j’ai laissé les factures s’entasser. L’arrivée d’un huissier dans ma cour a été l’élément déclencheur de ma prise de conscience. J’ai donc demandé de l’aide au service social de la MSA. C’est alors que l’assistante sociale m’a évoqué à plusieurs reprises l’existence de ces ateliers. Pour moi, c’était une perte de temps. Je n’étais pas vraiment convaincue et j’avais plein de peurs, dont celle de parler de mon intimité. Finalement, j’ai accepté de participer et j’ai rencontré, non des agriculteurs, mais des êtres humains avec des problèmes similaires aux miens. Au fur et à mesure des séances, les différents exercices proposés - propices à la réflexion et à la discussion - m’ont permis non seulement de vider mon sac, mais aussi de me sortir la tête du guidon. Cela m’a également aidé à prendre le recul nécessaire pour faire le point sur ma situation et de trouver des solutions. En tant que chef d’entreprise, il nous appartient de nous auto-discipliner et de poser un cadre pour nous octroyer du temps. Ainsi, ces ateliers ont fait bouger beaucoup de choses dans ma vie. Nous avons pu retrouver un équilibre familial et professionnel. Nous nous sommes mariés et avons fondé notre famille avec l’arrivée de nos deux enfants. Ces ateliers - et ces échanges - m’ont vraiment donné des clés et je les recommande à tous. C’est normal de demander de l’aide ».
Prévenir le burn-out
Ainsi, lors des différents ateliers, les agriculteurs présents pourront notamment échanger avec le Service de remplacement. Une organisatrice de travail viendra également conseiller les professionnels sur la gestion et l’optimisation de leur journée de travail et des imprévus éventuels. Bien-être au travail et risque de burn-out seront évoqués avec une psychologue du travail. Enfin, le dernier atelier sera dédié au lâcher prise et au bien-être avec la présence de Mobil’Sport, structure itinérante qui a pour but d’amener l’activité physique et sportive dans les territoires qui en sont dépourvus.