Initiative
Maison Cholat : une plateforme d’essais en Drôme
La Maison François Cholat a implanté une plateforme d’essais multi-espèces et bas intrants à Saint-Paul-lès-Romans. Cela pourrait déboucher sur la construction d’une usine de décortication.
Implantée à Morestel en Isère, la Maison François Cholat vient de lancer un projet pour étudier la faisabilité de cultiver du lupin d’hiver, du pois-chiche, de la lentille corail, du lin d’hiver et de printemps, du sarrasin et du tournesol alimentaire dans la région. Des espèces bas-intrants et peu gourmandes en eau. Pour ce projet, l’entreprise a bénéficié d’une subvention de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse de 59 600 €. Les premiers semis ont été implantés à l’automne auxquels ceux de printemps ont emboité le pas. Si le projet n’en est pour l’instant qu’à sa phase de test, il pourrait à terme déboucher sur la construction d’une usine de décortication à Morestel.
L’échec du chanvre
Après l’échec cuisant de l’implantation de chanvre, l’entreprise reste toutefois prudente. En 2022 et 2023, elle avait en effet déjà répondu à un appel à manifestation de l’Agence de l’eau et obtenu des subventions pour la création d’une filière en chanvre avec l’objectif de monter une chanvrière sur le site du siège. Après deux sécheresses de printemps et des chaleurs torrides, les rendements s’étaient néanmoins avérés catastrophiques : 3 t/ha en moyenne contre 7 t/ha espérées. « Si on se réfère à la littérature, on a l’impression que le chanvre n’a pas besoin de beaucoup d’eau et on s’était dit que la culture allait être adaptée avec le réchauffement climatique, car elle possède des racines puissantes. Dans les faits, ça nous a coûté plus cher de ramasser la paille… », admet Sylvain Lemaître, technicien agronome.
Changer son fusil d’épaule
Avec ce nouveau projet, la Maison François Cholat a donc décidé de changer son fusil d’épaule. « Nous avons mis en place une plateforme expérimentale à Saint-Paul-lès-Romans dans la Drôme pour étudier la faisabilité du projet, tant sur le plan technico-agronomique qu’économique pour les agriculteurs et transformateurs, en analysant les débouchés pour chacune des espèces », poursuit Sylvain Lemaître. Plusieurs variétés seront testées pour chaque espèce et toutes avec et sans irrigation. La plateforme a été pensée par la société Héliantis, spécialisée dans l’expérimentation variétale, mais c’est bien la Maison François Cholat qui a apporté l’itinéraire technique. Un compte-rendu sera adressé à l’Agence de l’eau dans le mois d’octobre.
M. B.