Élevage
GDS 26 : « Ne jamais relâcher la vigilance »

L’état sanitaire du cheptel drômois est jugé globalement « bon ». Toutefois, la vigilance doit être maintenue et les mesures de biosécurité appliquées, insiste le groupement de défense sanitaire de la Drôme lors de son assemblée générale.

GDS 26 : « Ne jamais relâcher la vigilance »
À Barbières, les adhérents du GDS de la Drôme ont validé les comptes de la structure (résultat positif de 10 775 €) et voté les niveaux de cotisations pour 2023. © AD_CL

«L'actualité sanitaire des animaux de rente vient rappeler que tout élevage peut à un moment être frappé par une pathologie introduite », souligne Philippe Crosset-Perrotin, président du groupement de défense sanitaire de la Drôme (GDS 26), en ouverture de l'assemblée générale de la structure, le 23 mars à Barbières. La preuve en est que, très récemment, un bovin acheté sur un marché et porteur de l’IBR, maladie infectieuse virale, a été introduit dans un élevage de l’Ain. « Plusieurs élevages ont dû dépister tous leurs animaux et une vaccination massive de plus d’un millier de bêtes a été engagée, tout ça à cause de l’introduction d’un seul bovin, explique Martin Brusselle, vétérinaire conseil du GDS 26. Dans la Drôme, l’IBR on n’en parle ”plus beaucoup” mais malheureusement il suffit d’une fois et tout peut dégénérer très vite. »

Philippe Crosset-Perrotin évoque un problème de « rigueur » et insiste pour que les mesures de biosécurité, « simples, peu onéreuses et de bon sens » soient appliquées par tous. « Il faut maintenir la surveillance des troupeaux pour garantir les échanges, rester vigilants lors des mouvements ou des contacts de pâturage, ajoute le président du GDS. La BVD (diarrhée virale bovine) est un parfait exemple de la nécessité d’un plan d’assainissement. »

Prophylaxie : des ruminants en bonne santé

Sur l’année 2022, le GDS 26 a poursuivi ses missions de surveillance des maladies réglementées. En prophylaxie bovine (brucellose, leucose, IBR, varron), sur les 415 interventions réalisées, aucun cheptel n’a été détecté positif l’an dernier. Pour la BVD, sur les 8 326 veaux contrôlés à la naissance, 18 IPI (infecté permanent immunotolérant) ont été éliminés. Chez les petits ruminants, 383 interventions de prophylaxie ont été réalisées et, là encore, aucun cheptel n’a été détecté positif.
Dans le cadre des plans de prévention, 3 481 bovins ont été contrôlés lors d’une introduction via le « Pack Intro », lequel permet de dépister quatre maladies : la BVD, l’IBR, la besnoitiose et la paratuberculose. 632 ovins (issus de 71 élevages) et 320 caprins (42 élevages) ont été testés pour dépister quatre maladies : la chlamydiose, la paratuberculose, la fièvre Q, la visna-maëdi (ovins) et le CAEV (arthrite-encéphalite virale caprine). L’an dernier, sept cheptels caprins ont bénéficié de la garantie CAEV et 656 béliers (présents sur 76 exploitations) ont été testés pour dépister l’épididymite contagieuse, maladie qui provoque une baisse de la fertilité voire une stérilité.
Au total, en 2022, les moyens financiers accordés pour l’ensemble des plans de préventions et de lutte chez les ruminants ont représenté plus de 161 000 euros (dont 118 400 euros d’aide du conseil départemental).

La besnoitiose, à surveiller

Autre priorité chez les bovins : la lutte contre la besnoitiose. Depuis décembre 2021, un dépistage est réalisé dans les élevages allaitants en parallèle de la prophylaxie annuelle. « L’état des lieux est presque terminé », a indiqué Martin Brusselle. 3 909 bovins ont été dépistés dans 284 cheptels.

L’an dernier, 27 bovins ont été révélés positifs. « Le risque d’introduire un bovin infesté par la besnoitiose reste non négligeable, prévient le vétérinaire conseil. Le bovin positif peut contaminer le reste du troupeau lors de la période d’activité des insectes piqueurs. Il est indispensable de l’isoler et de le réformer rapidement. » En 2022, quinze élevages ayant des animaux infestés ont fait l’objet d’un plan d’assainissement besnoitiose et quatorze élevages voisins (en contact avec l’élevage infesté : pâture, groupement pastoral...) ont souscrit à un plan de surveillance. À noter, en 2023, la technique de PCR sur biopsie de peau va être expérimentée. Par ailleurs, le GDS 26 incite les groupements pastoraux à mettre en place des règlements sanitaires pour la montée des animaux en estive. Et dans le cadre du maintien de l’adhésion à la charte des bonnes pratiques d’élevage, quinze visites de contrôle ont été réalisées dans des exploitations laitières pour le compte de la Fromagerie alpine.

Porcs, volailles, ruches, aquaculture

En porcs, la surveillance de la maladie d’Aujeszky s’est poursuivie. En aviculture, dans le cadre du plan de lutte contre les salmonelles aviaires, vingt-huit éleveurs sur trente-et-un ont été indemnisés. À noter, le projet de mise en œuvre d’une solution locale d’euthanasie pour les volailles, sous forme d’un caisson, à destination des petits élevages est toujours en cours.
La section apicole du GDS 26, elle, a poursuivi le plan de lutte contre la varroose : 8 191 ruches ont été traitées. Et dans le cadre de la lutte contre le frelon asiatique, 189 nids ont été détruits l’an dernier. Quant à la section aquacole, trois pisciculteurs drômois se sont engagés dans le programme national d’éradication et de surveillance de la NHI (nécrose hématopoïétique infectieuse) et la SHV (septicémie hémorragique virale).
Saluant l’arrivée de Martin Brusselle en janvier 2022, « il est indispensable de garder une dynamique collective, de développer des actions de prévention et d’anticipation », insiste le président du GDS 26.
Christophe Ledoux

GDS de la Drôme

1 597 adhérents répartis ainsi :
- section ruminants : 953 adhérents
- section apicole : 
601 adhérents
- section porcine : 
22 adhérents
- section aquacole : 
13 adhérents
- section avicole : 
8 adhérents

DDPP 26 : Salmonelles : « l’une des pires années »

À propos des maladies réglementées, « dans la Drôme, globalement, on a un bon état sanitaire », a indiqué Eva Desclaux, cheffe de service adjointe à la direction départementale de la protection des populations (DDPP) de la Drôme. Elle a salué les bons taux de réalisation des prophylaxies, « bien qu’à améliorer chez les petits ruminants ». Évoquant la tuberculose bovine, avec « une centaine de foyers en France mais aucun dans la Drôme, la vigilance doit demeurer », a-t-elle prévenu. Il en est de même avec la brucellose après la découverte en octobre 2021d’un nouveau foyer dans un élevage bovin du massif de Bargy en Haute-Savoie.
Faisant le bilan des salmonelles en aviculture, « avec trente-deux cas, 2022 est l’une des pires années », a confié Eva Desclaux. 2 500 contrôles obligatoires ont été réalisés par les aviculteurs et 250 contrôles officiels par la DDPP 26. Elle a mis l’accent sur les obligations de biosécurité en porcs et en volailles attirant l’attention sur le passage des sas d’entrée (changement de chaussures…), la limitation des contacts avec la faune sauvage (doubles clôtures pour les porcs de plein air, dératisation chez les volailles) ou encore les plans de biosécurité non rédigés. Une trentaine de contrôles sont réalisés chaque année.
À propos de l’influenza aviaire, « en Europe, trente-deux pays sont touchés par l’épizootie, a fait remarquer Eva Desclaux. Pour les foyers en élevage, la France est le pays le plus touché, essentiellement dans le grand Ouest. Si la situation se calme actuellement dans les élevages, ce n’est pas le cas dans la faune sauvage. Il est nécessaire d’avoir un bon niveau de biosécurité. »  
C. Ledoux

Caisse coup dur : trois élevages soutenus

L’an dernier, le règlement de la caisse de solidarité (ou caisse coup dur) a été révisé : la valeur des animaux perdus et le calcul des franchises ont été refondus pour suivre la situation du marché et des cheptels. Un soutien financier et technique a été apporté à trois élevages (deux en bovin et un en ovin).

Géobiologie  en élevage : pour neutraliser  les perturbations
©AD_CL

Géobiologie  en élevage : pour neutraliser  les perturbations

Neutraliser des perturbations d’origine électrique, électromagnétique et tellurique qui peuvent fortement affecter les élevages, telle est la vocation de la géobiologie. Lors de l’assemblée générale du GDS 26, Jean-Marie Devimeux, géobiologue, est venu expliquer cette pratique que certains considèrent comme une « pseudo-science ». « Le géobiologue cherche à comprendre ce qui se passe sur une ferme pour améliorer le bien-être des animaux, a-t-il indiqué. Relais téléphoniques, éoliennes, équipements photovoltaïques (onduleurs…), transformateurs électriques, pompes et tanks à lait… peuvent faire remonter des courants électriques vers les animaux. Muni d’une baguette, d’un appareil de mesure électrique et de bottes, car il faut aller sur les élevages, insiste-t-il, on cherche à identifier les zones géopathogènes et à mettre en place des dispositifs simples, comme des disques à base de silice pour neutraliser les effets électromagnétiques. » 
C. L.