Viticulture

Syndicat de la Clairette de Die : une année  en demi-teinte

2022 aurait pu être une année inquiétante pour le rendement de la Clairette de Die. Avec la sécheresse, les vendanges ont commencé particulièrement tôt mais les pluies de la mi-août ont permis d’avoisiner les 55 hectolitres (hl) par hectare du cahier des charges. Pour l’appellation Clairette de Die, 73 783 hl ont été récoltés, 1 765 pour le Crémant de Die, 100 pour les Coteaux de Die et 1 829 pour l’appellation Châtillon-en-Diois. Toutes les appellations font mieux qu’en 2021, même si les stocks sont encore un peu grands : « Pour la Clairette de Die, les stocks sont de 146 879 hl, soit 27 à 28 mois, a souligné Vincent Viard, vice-président du syndicat. Le stock idéal est entre 22 et 24 mois. Ce n'est pas catastrophique mais il manque toujours un peu de commercialisation. »

Nouvelle chance pour la clairette rosée ?

Fabien Lombard, président du syndicat, a détaillé plusieurs annonces sur la révision du cahier des charges de l’appellation. Il a notamment annoncé que des discussions étaient engagées avec les producteurs de Cerdon, concernant la clairette rosée. Après de nombreux rebondissements, depuis 2020, les producteurs de Clairette de Die sont autorisés à produire d’autres vins pétillants que la clairette, dont du rosé, mais ne peuvent pas utiliser l’appellation pour leur commercialisation. « Depuis le mois de juillet dernier, nous rencontrons les vignerons de Cerdon et avons fait des propositions pour avoir un cahier des charges compatible », a expliqué Fabien Lombard. Un protocole d’accord est signé et le syndicat devrait déposer une demande à l’Inao le 30 mai prochain. La condition étant d’enlever le cépage gamay pour produire de la clairette rosée et n’utiliser que le cépage muscat.
Parmi les autres mesures déposées le 30 mai prochain auprès de l’Inao : une révision simplifiée de l’aire géographique, un peu moins complexe que la révision globale. Cela permettrait de planter 300 hectares de plus au sein de l’appellation (qui compte environ 1 500 ha plantés sur une aire de 6 000 ha). Le syndicat demande également à baisser le taux de sucre sur le cahier des charges de la Clairette de Die méthode ancestrale, de 35 à 15 grammes par litre ; ainsi qu’une diminution du cépage muscat dans l’encépagement et l’assemblage, de 75 à 60 % soit un passage de 25 à 40 % maximum pour le cépage clairette. Tout ce travail se fera sur le temps long et ne sera pas effectif pour l’année 2023.

Promouvoir l’appellation

Promouvoir la Clairette de Die reste un axe fort développé par le syndicat. Plusieurs actions sont en cours dans ce sens : voyages de presse avec So Wine, dégustations en magasins, appels à des influenceurs locaux, œnotourisme, présence sur des festivals comme le Lyon street food Festival, mais aussi la Fête de la transhumance ou la Fête de la clairette à Aurel le 19 mai prochain…
Inter Rhône intègre aussi les producteurs de clairette dans plusieurs actions : formation des sommeliers, plan de promotion pour l’exportation, ciné-vigne…
Autre dossier présenté lors de l’assemblée générale : la lutte contre la flavescence dorée qui nécessite un suivi poussé. C’est d’ailleurs une des thématiques que traite l’institut Rhodanien, qui mène des missions pour soutenir les viticulteurs face aux changements climatiques. Coline Goursolle, salariée, est venue présenter de nombreux outils proposés par l’institut aux viticulteurs : des données sur le stress hydrique, un outil de suivi météo personnalisable ou encore une plateforme de suivi des risques de maladies en temps réel.

Elodie Potente