Colère agricole
L'Anses et l'Inrae murés : multiples actions syndicales symboliques à Paris

Des fédérations départementales appartenant à la FNSEA et aux JA ont mené plusieurs actions symboliques jeudi 28 novembre dans la capitale, comme ailleurs en France. 

L'Anses et l'Inrae murés : multiples actions syndicales symboliques à Paris
Des agriculteurs de la FRSEA d’Ile-de-France, Grand Bassin parisien et des JA ont notamment pointé selon eux "les incohérences" de l’Inrae ©FRSEA GBP

A l’aube, des agriculteurs de la FRSEA d’Ile-de-France, Grand Bassin parisien et des JA de la région ont notamment monté des parpaings devant le siège de l’Inrae, pointant « le manque de cohérence de la recherche scientifique publique française face à l’urgence de produire en France et de retrouver une souveraineté alimentaire ». Les manifestants se sont ensuite rendus devant l’Anses, à Maisons-Alfort (94) pour organiser son déménagement symbolique à Bruxelles.

« Non aux entraves et aux surtranspositions, oui au choc de simplification ! », ont notamment scandé les manifestants.

Pendant ce temps des agriculteurs FDSEA et JA de la Nièvre ont déposé des carcasses de brebis prédatées par le loup devant le ministère de l’Environnement. « 314 animaux d’élevage ont été tués par le prédateur dans la Nièvre en cinq mois dans l'indifférence générale », ont déploré les agriculteurs nivernais.

 

Annie Genevard n’a pas condamné les actions devant l’Anses et l’Inrae

Alors que des manifestants FNSEA/JA ont dressé des murs devant les sièges de l’Inrae et de l’Anses (lire ci-dessus), Annie Genevard, ministre de tutelle des deux organismes publics, n’a pas condamné ces actions à l’heure où ces lignes sont écrites, dans la soirée du 28 novembre. «Les agriculteurs ont exprimé leurs attentes immenses vis-à-vis de la recherche et des scientifiques pour trouver des solutions aux défis gigantesques de notre agriculture», estime-t-elle dans un message sur le réseau social X. Et la ministre de l’Agriculture de rappeler que l’action des manifestants s’est déroulée «tôt ce matin», «dans le calme et avant l’arrivée des salariés». «Je partage leur sentiment d’urgence face au changement climatique et à l’impérieuse nécessité de continuer à nourrir les Français avec le produit de nos fermes», écrit encore la locataire de la Rue de Varenne.

Dans un second message, Mme Genevard ajoute qu'elle a reçu le p.-d.g de l'Inrae, avec le ministre de l'Enseignement supérieur et la recherche Patrick Hetzel, et que l'institut «connaît les urgences du monde agricole» sur lesquelles il «doit mettre des priorités» (santé animale et végétale). «Les critiques visant notre institut ne rendent pas compte des recherches menées», qui ont débouché sur «des solutions concrètes pour l’agriculture», a sobrement répliqué l’Inrae dans un communiqué. Et l’institut de recherche de se considérer comme «une force pour l’agriculture française».