Démonstration
Bakus, un enjambeur viticole électrique autonome

Pour la première fois en Drôme, l’enjambeur viticole 100 % électrique Bakus était en démonstration dans l’un des vignobles du domaine Michelas St Jemms, à Mercurol.

Bakus, un enjambeur viticole électrique autonome
L’enjambeur autonome Bakus est dotée de 60 kW de batteries embarquées, ce qui lui confère selon Vitibot une dizaine d’heures d’autonomie. ©AD26-CL

Conçu par Vitibot, entreprise champenoise basée à Reims, Bakus est un porteur mono-rang conçu pour les tâches répétitives liées aux travaux de la vigne, en particulier le travail du sol. Deux modèles sont commercialisés : Bakus-S avec une arche de 1,75 m de haut et une voie de 1,10 m ; Bakus-L, beaucoup plus adapté aux vignobles du sud de la France, entre autres, avec une arche de 2,20 m de haut et une voie de 1,30 m. C’est ce dernier modèle que des viticulteurs drômois et ardéchois ont pu découvrir le 13 juillet dans l’un des vignobles du domaine Michelas St Jemms, à Mercurol. « C’est une réponse directe à l’arrêt du glyphosate car le travail du sol est très chronophage dans une période où, qui plus est, il est de plus en plus compliqué d’avoir des tractoristes qualifiés, argumente Brice Morandi, directeur commercial chez RN7 Agri Services, entreprise d’Erôme organisatrice de la matinée de démonstration. Avec cette machine, on allège la pénibilité du travail. »

Une dizaine d’heures d’autonomie

L’enjambeur autonome Bakus est dotée de 60 kW de batteries embarquées, ce qui lui confère selon Vitibot une dizaine d’heures d’autonomie. Pour la recharge, sept heures sont nécessaires avec un chargeur standard et seulement 2,5 heures avec un chargeur rapide. « Nous avons développé des systèmes de porte-outils à l’intérieur de la machine avec des perches animées par des vérins électro-hydrauliques sur lesquelles peuvent être greffés plusieurs outils électriques ou passifs », explique Vincent Denisart, directeur commercial Champagne Bourgogne chez Vitibo et responsable de la grande partie Est.

photo ©AD26-CL

Pour la démonstration à Mercurol, Bakus était équipé d’interceps électriques conçus par Vitibot. « Un outil vraiment révolutionnaire car la sensibilité de la détection du palpeur ainsi que le couple de la lame de travail sont réglables directement depuis le smartphone de commande dédié à la machine », précise-t-il. Bakus peut être équipé d’autres outils : rogneuses, disques émotteurs, doigts Kress, décavaillonneuse… De plus, Vitibot termine ses essais de gyro-tondeuses, met au point une épampreuse et développe la pulvérisation confinée avec panneaux récupérateurs. « Plus on apporte de polyvalence à la machine, plus elle pourra être utilisée toute l’année », ajoute Vincent Denisart. L’idée est d’être le plus vertueux possible avec une machine qui ne fait pas de bruit, respectueuse de l’environnement, ce qu’attendent les vignerons de nouvelle génération cherchant à valoriser le travail de la vigne au chai. »

« Pas plus cher qu’un enjambeur traditionnel »

En travail du sol, la machine peut aller jusqu’à 6 km/h. Pour des plantations de deux mètres de largeur, cela peut représenter quatre hectares par jour. Selon Vitibot, et du fait de sa légèreté (deux tonnes à vide), Bakus ne peut travailler au-delà de 40 % de pente selon les conditions de sol, et autour de 15 % de dévers. La machine compense le phénomène de dévers grâce à ses quatre roues motrices directrices qui se remettent en temps réel dans l’axe. En bout de rang, quatre mètres de tournière suffisent.

« Ce robot viticole est entièrement connecté avec des télémétries très puissantes et précises qui permettent d’apporter de l’assistance à l’utilisateur, mais aussi, en cas de besoin, de diagnostiquer la machine à distance depuis Vitibot, ce qui procure un gain de temps précieux pour le réparateur », fait remarquerVincent Denisart. Pour fonctionner, Bakus a besoin d’une cartographie parcellaire établie en amont. Une formation d’une journée et demie suffit à prendre en main la machine.

Le 13 juillet à Mercurol, aux côtés de Sébastien Michelas (Domaine Michelas St Jemms) et de Brice Morandi (directeur commercial chez RN7 Agri Service), l’équipe de Vitibot, entreprise conceptrice du robot viticole Bakus.

Sur le plan économique, « la machine ne vaut guère plus qu’un enjambeur traditionnel, assure Vincent Denisart. Et son coût d’utilisation à la journée se situe aux alentours de 12 à 13 euros en moyenne. » Brice Morandi annonce un coût de revient sur dix ans de 1 200 euros par hectare et par an (achat de la machine, recharge…), hors subvention, soit 17 € l’hectolitre. Avec des aides, ce coût peut tomber à 750 € l’ha. « Nous sommes sur une technologie 100 % française, ajoute-t-il. On est dans le 5.0. C’est le virage que nous souhaitons prendre à RN7 Agri, avec les robots et les drones. »

Christophe Ledoux

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