BILAN CLIMATIQUE
Un mois de septembre dans les moyennes de saison

Après un été chaud et sec, le mois de septembre a été celui d’un retour dans les standards habituels. Que ce soit en matière de températures, de précipitations ou d’ensoleillement, l’Hexagone a retrouvé des niveaux plus pondérés, même si une certaine hétérogénéité a été observée.

Un mois de septembre dans les moyennes de saison
La moyenne nationale des températures s’est élevée à 18,3 °C, soit un excédent de 13 % par rapport aux normales de saison. ©SD

Un mois de contraste, mais des valeurs moins extrêmes. Voilà en substance le résumé que l’on peut donner de ce mois de septembre 2022. D’après La Chaîne Météo, la moyenne nationale des températures s’est élevée à 18,3 °C, soit un excédent de 13 % par rapport aux normales de saison. Si les valeurs ont été excédentaires en début de mois, la deuxième quinzaine plus fraîche a rapproché le mercure des standards habituels. La chaleur a plus résisté dans le Sud-Ouest, en témoignent les 2 °C d’excédent observés à Bordeaux (Gironde). Au contraire, en allant vers le Nord et le Nord-Est, les températures sont apparues plus proches des valeurs de saison. La tendance globale s’inscrit dans la continuité de derniers mois de septembre chauds, le sommet étant 2016 avec 2,2 °C d’excédent.

Le retour de la pluie, le soleil plus discret

Côté précipitations, le mois s’est révélé assez arrosé avec une moyenne de 74,7 mm pour un excédent de 13 %, estime La Chaîne Météo. Beaucoup de pluies ont été observées en Normandie et dans les Hauts-de-France, avec des perturbations actives et des cumuls importants représentant parfois le double de ce qu’il tombe actuellement en septembre. À Caen (Calvados), l’excédent a atteint 124 % et à Calais (Pas-de-Calais), plus de 200 mm sont tombés soit trois fois le niveau de précipitations habituel. Les pluies ont aussi été importantes dans le Sud-Ouest, le Languedoc et la vallée du Rhône. Le Centre-Ouest et la région bordelaise ont à l’inverse échappé aux précipitations, comme l’extrême-sud, en témoignent les 88 % de déficit à Bastia (Haute-Corse). Ce mois de septembre s’inscrit dans la continuité de mois de septembre 2020 et 2021 pluvieux, avec un excédent de 25 %, bien loin du déficit pluviométrique de 80 % qui avait été observé en 2006. En ce qui concerne l’ensoleillement, les données de ce mois de septembre ont été proches des moyennes de saison malgré un léger déficit de 3 %, à 194 h relevées par La Chaîne Météo. Le soleil a manqué sur le Nord et le Nord-Ouest, notamment sur le Bassin parisien avec 26 % de déficit à Paris, mais aussi en Alsace. Ailleurs, les valeurs ont été plus proches des normales de saison, en témoigne l’excédent de 11 % à Bordeaux (Gironde).

Des orages et le retour des incendies

Plusieurs évènements climatiques ont également été relevés par La Chaîne Météo ou Météo France en septembre. D’abord, les orages parfois violents du début de mois, comme le 5 septembre dans le nord de Paris qui a essuyé de violentes rafales de vent au passage d’un orage qui a donné de fortes pluies. Des orages et précipitations abondantes ont également été observés dans le Languedoc, notamment à Nîmes (Gard) avec un orage stationnaire la nuit du 6 au 7 septembre qui a vu 130 mm de pluie s’abattre localement, soit plus d’un mois de pluie habituel en l’espace de trois heures ce qui a donné quelques inondations. Orages et coulées de boue ont aussi été observés le 14 septembre en Normandie, comme à Ouville-l’Abbaye en Seine-Maritime où il est tombé en moins de deux heures 70 à 90 mm localement, engendrant des ruissellements importants avec quelques dégâts heureusement matériels. Au rayon des évènements de ce mois de septembre, citons aussi la résurgence des feux de forêt dans les Landes mais aussi en Gironde, comme à Saumos où un pic de chaleur à 40 °C a entraîné des départs d’incendies le 12 septembre.

Une météo estivale puis automnale en Auvergne-Rhône-Alpes

Après un été particulièrement chaud et sec, le mois de septembre 2022 a débuté en région Auvergne-Rhône-Alpes par une période chaude, parfois orageuse, avant l’arrivée brutale d’un temps plus automnal dès le milieu du mois. Ce mois de septembre a semblé se démarquer par des températures tempérées. Cependant, en détaillant plus, Météo France observe une grande disparité entre les deux quinzaines de ce mois : la première a été marquée par de fortes chaleurs (+ 2,9 °C) tandis que la seconde a connu des températures fraîches (- 2,2 °C). Côté précipitations, cette différence s’est également retrouvée : pendant la première quinzaine, il a peu plu en moyenne sur la région, avec quelques orages. Au contraire, la seconde moitié du mois a été marquée par un enchaînement de perturbations qui ont amené de nombreuses pluies. Ces précipitations ont permis de réhumidifier les sols, après un été chaud et sec. L’ensoleillement a globalement été homogène sur le territoire, et proche de la normale. Les secteurs les moins ensoleillés n’ont affiché qu’un déficit de 5 % et les plus ensoleillés un excédent de 10 % au maximum.

Chaleur et pluie en Bourgogne-Franche-Comté

En région Bourgogne-Franche-Comté, ce mois de septembre 2022 a aussi été marqué par une transition rapide entre chaleur orageuse et fraîcheur pluvieuse, analyse Météo France. La première quinzaine a gardé des températures estivales mais a été ponctuée de nombreux orages, la seconde ayant présenté un caractère automnal avec des températures sous les normales et un temps perturbé. À l’échelle mensuelle, les températures moyennes ont été voisines des normales et les cumuls de pluie sont apparus majoritairement excédentaires, parfois très fortement plus localement. L’ensoleillement s’est quant à lui situé vers la normale ou légèrement en-dessous. Au rang des évènements marquants en région, citons l’intense activité orageuse générée par des remontées d’air chaud et humide. Ces orages ont localement donné de très importants cumuls de précipitations en de très courts laps de temps, s’accompagnant d’une forte activité électrique. Ce fut le cas notamment le 7 dans le sud du massif du Jura avec plusieurs cellules orageuses en fin de journée et en début de nuit engendrant de violentes précipitations.

Pierre Garcia

NAPPES

Des situations contrastées

En septembre, les tendances ont été contrastées selon la pluviométrie et la réactivité des nappes. Même si elle ralentit, la vidange se poursuit sur une grande partie du territoire, avec une majorité de nappes en baisse. Les niveaux sont en hausse ou stables uniquement sur les secteurs arrosés abritant des nappes réactives, notamment dans le Sud et l’Est. De nombreuses nappes affichent toujours des niveaux peu satisfaisants, notamment sur les calcaires karstiques de la Provence. L’étiage y est très marqué, avec des niveaux très bas et plusieurs points en assec. Les pluies infiltrées en profondeur ont eu un impact positif principalement sur les nappes du littoral méditerranéen. Le début de la période de recharge semble se profiler et les tendances des nappes devraient progressivement s’inverser dans les prochaines semaines. En octobre, les niveaux devraient être en hausse sur les secteurs arrosés abritant des nappes réactives et la situation pourrait alors s’améliorer. Les tendances des nappes inertielles devraient rester orientées à la baisse ou se stabiliser lentement et la situation ne devrait pas évoluer. L’étiage 2022 demeure particulièrement sévère sur les nappes, à l’exception du Sud-Ouest avec des niveaux en entrée d’hiver nettement inférieurs à ceux de l’année dernière. La recharge 2022-2023 conditionnera les niveaux de l’année prochaine. Des pluies abondantes et longues seront nécessaires dans les prochains mois pour reconstituer durablement les réserves.

P.G.

PRAIRIES

Un tiers de pousse cumulée en moins par rapport à la normale

Au 20 septembre 2022, la pousse cumulée des prairies permanentes est apparue inférieure de 33 % à celle observée au niveau national sur la période 1989-2018. Il faut remonter à 2003 pour retrouver un tel déficit. Ce déficit est la conséquence du manque d’eau et des fortes chaleurs observés depuis le début du printemps, malgré des pluies à partir de la mi-août. Du 20 juin au 20 septembre, le déficit de la pousse estivale a atteint 58 % au niveau national. À l’échelle du pays, la pousse cumulée depuis le début de l’année est déficitaire d’au moins 40 % dans un tiers des régions fourragères. Ce déficit est aussi observé en régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Grand-Est et Occitanie. Sur la période estivale, le déficit dépasse 90 % en Pays-de-la-Loire, Hauts-de-France, Île-de-France et Normandie. Alors qu’au 20 septembre, la pousse cumulée atteint normalement 88 % de la pousse annuelle de référence, elle n’a été que de 59 % cette année.

P.G.