SITUATION HYDROLOGIQUE
Des nappes phréatiques sous haute surveillance
Dans son communiqué mensuel de mi-octobre, le BRGM (service géologique national) dresse un état des lieux de la situation des nappes phréatiques en France au 1er octobre et livre quelques prévisions. Le BRGM confirme ainsi que les niveaux des nappes phréatiques à l’entrée d’hiver seront nettement inférieurs à ceux de l’année dernière.
De nombreuses nappes affichent toujours des niveaux peu satisfaisants, de bas à localement très bas, signale le BRGM (voir carte de la situation au 1er octobre). « L’étiage 2022 est particulièrement sévère sur les nappes, à l’exception du Sud-Ouest, avec des niveaux à l’entrée d’hiver nettement inférieurs à ceux de l’année dernière. L’unique solution pour préserver l’état des nappes, et ainsi maintenir la continuité entre eaux souterraines et eaux superficielles et préparer l’année 2023, est de limiter les prélèvements en eau. La recharge 2022-2023 conditionnera les niveaux de l’année prochaine. Des pluies abondantes et longues seront nécessaires dans les prochains mois et jusqu’au printemps afin de reconstituer durablement les réserves. La situation devra être surveillée sur l’ensemble du territoire durant toute la période de recharge », avertit le BRGM.
Pluies et mise en dormance de la végétation
« L’automne est généralement une période charnière, entre fin de la vidange estivale (niveaux en baisse) et début de la recharge hivernale (niveaux en hausse) », rappelle le service géologique national. Ainsi, l’inversion des tendances dépendra des pluies infiltrées en profondeur, c’est-à-dire de la pluviométrie et de la mise en dormance de la végétation, des prélèvements en eaux souterraines et de l’inertie de la nappe. À noter, des niveaux en hausse ou stables ont déjà été enregistrés suite aux précipitations de septembre notamment sur les nappes réactives au sud et à l’est de la France. La vidange semble également ralentir sur de nombreuses nappes du territoire.
Concernant les nappes réactives, la recharge pourrait se généraliser sur les secteurs les plus arrosés en octobre. Ces apports de pluies efficaces devraient permettre une amélioration de l’état de remplissage des nappes. Ainsi, en cas de pluies locales conséquentes, les niveaux pourraient rapidement remonter au-dessus des normales mensuelles. En absence de pluies suffisantes, les tendances devraient être à la baisse. La situation pourrait alors se dégrader et l’étiage sera particulièrement sévère avec des niveaux bas à très bas sur les nappes déjà en-dessous des normales en septembre. Quoi qu’il en soit, les niveaux des nappes à l’entrée d’hiver 2022-2023 seront nettement inférieurs à ceux de l’année dernière.
Nappes inertielles : des temps de réaction longs
Pour les nappes inertielles, les précipitations d’octobre ne devraient pas engendrer une recharge significative. La vidange devrait fortement ralentir si les pluies des prochaines semaines sont suffisantes mais elle devrait se poursuivre jusqu’à novembre voire décembre pour les nappes les plus inertielles. En effet, les temps de réaction entre une pluie efficace et une hausse de niveau peuvent être de plusieurs semaines et jusqu’à trois mois. La situation ne devrait que peu évoluer en octobre et demeurer relativement similaire à celle de septembre. Aucune amélioration n’est en effet attendue avant le milieu de l’automne pour les nappes inertielles.
Situation des nappes au 1er octobre 2022
Prairies : un tiers de pousse cumulée en moins par rapport à la normale
Au 20 septembre 2022, la pousse cumulée des prairies permanentes est apparue inférieure de 33 % à celle observée au niveau national sur la période 1989-2018. Il faut remonter à 2003 pour retrouver un tel déficit. Ce déficit est la conséquence du manque d’eau et des fortes chaleurs observés depuis le début du printemps, malgré des pluies à partir de la mi-août.
Du 20 juin au 20 septembre, le déficit de la pousse estivale a atteint 58 % au niveau national. À l’échelle du pays, la pousse cumulée depuis le début de l’année est déficitaire d’au moins 40 % dans un tiers des régions fourragères. Ce déficit est aussi observé en régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Grand-Est et Occitanie. Sur la période estivale, le déficit dépasse 90 % en Pays-de-la-Loire, Hauts-de-France, Île-de-France et Normandie. Alors qu’au 20 septembre, la pousse cumulée atteint normalement 88 % de la pousse annuelle de référence, elle n’a été que de 59 % cette année.
P.G .
Auvergne-Rhône-Alpes : retour des pluies depuis la mi-septembre
Après un été particulièrement chaud et sec, le mois de septembre 2022 a débuté en région Auvergne-Rhône-Alpes par une période chaude, parfois orageuse, avant l’arrivée brutale d’un temps plus automnal dès le milieu du mois. Ce mois de septembre a semblé se démarquer par des températures tempérées même si, en détaillant plus, Météo France observe une grande disparité entre les deux quinzaines de ce mois : la première a été marquée par de fortes chaleurs (+ 2,9 °C) tandis que la seconde a connu des températures fraîches (- 2,2 °C). Côté précipitations, cette différence s’est également retrouvée : pendant la première quinzaine, il a peu plu en moyenne sur la région, avec quelques orages. Au contraire, la seconde moitié du mois a été marquée par un enchaînement de perturbations qui ont amené de nombreuses pluies. Ces précipitations ont permis de réhumidifier les sols, après un été chaud et sec. L’ensoleillement a globalement été homogène sur le territoire, et proche de la normale. Les secteurs les moins ensoleillés n’ont affiché qu’un déficit de 5 % et les plus ensoleillés un excédent de 10 % au maximum.