PATRIMOINE
Les paysages olfactifs  et poétiques de lavandes, candidats Unesco

La « maison du patrimoine culturel lavandicole de Provence », association qui porte la candidature officielle sur la liste des biens français et du Patrimoine Mondial de l’Unesco des paysages culturels de lavandes, a tenu son assemblée générale à Grignan mi-juin.

Les paysages olfactifs  et poétiques de lavandes, candidats Unesco
Les participants à la première assemblée générale à Grignan le 13 juin dernier. ©MO

Depuis un an, les professionnels de la filière lavandicole fédèrent leurs énergies derrière un objectif commun : faire inscrire sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco les « paysages olfactifs et poétiques de lavandes ». Officialisée, le 4 juillet 2022, la candidature est portée par « La maison du patrimoine culturel lavandicole de Provence ». Cette association loi 1901, créée en décembre 2023 et dont le siège est à Forcalquier, tenait sa première assemblée générale à Grignan le 13 juin dernier.
Il y avait beaucoup de monde dans la salle prouvant l’intérêt que suscite une telle démarche mais surtout la place prépondérante de filière dans l’économie de la région, dans l’imaginaire, les arts, les paysages et les parfums. 
La séance était animée par Nadia Bedar, directrice de la candidature, qui a fait le point sur l’avancée du dossier en rappelant tout d’abord les enjeux et en faisant intervenir tous ceux qui ont rejoint le projet. Et l’on peut dire que c’est plus que toute une filière qui a adhéré puisqu’on retrouve bien entendu tous les professionnels, des producteurs aux transformateurs, des scientifiques, des parfumeurs-créateurs mais aussi des universitaires, des musées, l’abbaye de Sénanque, des artistes, des professionnels du tourisme... et bien sûr les parcs naturels régionaux impliqués (neuf parcs) et les élus de ces territoires. Chacun a pu, tour à tour, partager ses espoirs et ses attentes en formant les vœux de réussite pour ce projet ambitieux qui s’interdit de vouloir « muséifier la lavande ». Au contraire, ce projet souhaite contribuer au rayonnement international de cette culture symbolique et assurer ainsi le maintien d’une ressource à la fois culturelle, sociale et économique.

17 chantiers prioritaires

Nadia Bedar a ensuite donné la parole aux responsables des chantiers prioritaires, mis en œuvre depuis le début de l’année. Au nombre de 17,  ils balayent un spectre très large de sujets allant de la cartographie à l’histoire en passant par l’iconographie, le pastoralisme, le paysage, le monde des arts, la parfumerie, le tourisme culturel, l’environnement et la jeunesse. Chacun a pu détailler l’avancée des travaux de sa commission.
Au vu de la quantité d’élus présents à cette réunion, la filière a reçu le soutien unanime des collectivités, organismes officiels ainsi que l’accompagnement du ministère de la Culture et la collaboration des ministères de la Transition Écologique et de la Préservation des Territoires et de l’Agriculture et de l’Alimentation.
On notait la présence des sénateurs Marie-Pierre Monier de la Drôme, qui défend la production depuis fort longtemps, de Joël Monfredo, adjoint au maire de Grignan, Lucien Stanzione du Vaucluse, de Marie-Pierre Mouton, présidente du Département de la Drôme, de Patricia Picard, conseillère régionale Auvergne-Rhône-Alpes, de Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d’agriculture de la Drôme, de Nicole Pelloux, présidente du Parc régional des baronnies représentant l’Inter-Parc ainsi que de nombreux adhérents et membres du bureau dont les coprésidents Alain Aubanel, Laurent Depieds et Francis Vidal. L’assemblée a entériné l’admission de deux nouveaux membres au bureau, les professionnels de la Pierre sèche (FFPPS) et la société Payan-Bertrand de Grasse (parfumeur) mais a surtout émis le vœu que les collectivités adhérentes à l’association (Régions et Départements) intègrent le conseil d’administration.
Ce à quoi la présidente Marie-Pierre Mouton, qui a clôturé la réunion, a souscrit immédiatement avec enthousiasme en disant combien elle soutenait ce projet et qu’elle en attendait beaucoup, avec des retombées pour le département. La lavande est en effet pour la Drôme un marqueur fort de son identité tout en étant une production agricole importante autant pour l’économie que pour l’attrait du territoire.

Marc Olivier