La Compagnie des fruits mûrs va s'agrandir

Les travaux débuteront en 2019, pour une livraison en avril 2020. La Compagnie des fruits mûrs, implantée à Albon, pourra dès lors compter sur de nouvelles chambres d'affinage et de nouveaux espaces de stockage. Des équipements destinés à accompagner le développement de l'entreprise et ses volumes croissants.
La société - spécialisée dans l'affinage, la maturation et le conditionnement des fruits (pêche, abricot, poire, kiwi...) - commercialise aujourd'hui 35 000 tonnes de fruits. D'ici quelques mois, le volume passera ainsi à 40 000 tonnes. Il faut dire que l'entreprise réalise 95 % de son chiffre d'affaires avec le groupe Prosol. Ce dernier crée environ 25 magasins Grand Frais par an ; il veut également développer dans le même temps une nouvelle enseigne baptisée Fresh (à raison de 5 à 10 magasins chaque année).
Des fruits surveillés continuellement
Concrètement, ce sont entre 500 et 600 palettes qui arrivent chaque jour à Albon. Environ 70 % des fruits proviennent de l'Hexagone, dont 30 % pour la zone Rhône-Alpes. Certains fruits sont d'ailleurs produits à proximité du site. Les autres peuvent provenir d'Espagne, du Pérou, du Brésil ou encore de Nouvelle-Zélande (pour le kiwi notamment). Selon les cas, outre par camion, les denrées sont transportées par bateau (pour la mangue) - via Rotterdam - ou en avion.
Dès leur arrivée dans les murs de l'entreprise et jusqu'aux expéditions, les fruits sont soumis à une surveillance spécifique et à une batterie d'analyses. « On va d'abord regarder tous les défauts sur l'épiderme. On va ensuite regarder l'intérieur, comme le noyau », explique Sylvain Monteux, président de la Compagnie des fruits mûrs. La jutosité, le taux de sucre, l'acidité ainsi que la fermeté seront aussi analysés. Et selon les résultats, un itinéraire spécifique sera établi. Il s'agira, par exemple, d'amener davantage de chaleur ou d'humidité.
Produit gustatif
Une pêche peut ainsi rester entre 24 et 48 heures en chambre d'affinage ; entre 48 et 72 heures pour une nectarine. La mangue restera quant à elle entre 4 et 5 jours. Cela dépend aussi de la provenance et de la variété. La Compagnie des fruits mûrs compte parmi ses références près de 380 variétés de pêches et nectarines ou encore 70 variétés d'abricot. À vrai dire, le but final recherché est le gustatif. Quitte à arriver dans les rayons deux ou trois semaines après des concurrents. « Un bon fruit n'est pas forcément un fruit sucré. On cherche un équilibre, entre sucre, acidité et arômes », indique encore Sylvain Monteux.
Une vingtaine de personnes se relaie d'ailleurs au quotidien pour réaliser plusieurs dégustations. Lors d'une récente visite, le président de la communauté de communes Porte de DrômArdèche, Pierre Jouvet, avait qualifié le personnel de l'entreprise de « sommeliers du fruit ». L'élu n'avait donc pas tout à fait tort.
À la recherche de producteurs
Il n'y a pas que le personnel qui doit être attentif au quotidien. Les producteurs sont aussi appelés à être particulièrement vigilants quant à la qualité des fruits (taux de sucre, fermeté...) et au nombre de molécules. Les analyses, drastiques, représentent un coût certain pour l'entreprise. Il y en a eu 350 l'an dernier.
La Compagnie des fruits mûrs reste par ailleurs en permanence à la recherche de nouveaux producteurs. Parmi les produits recherchés : les abricots, les pêches et nectarines, les prunes ou encore les kiwis. Une personne est spécifiquement chargée du sourcing ; les arboriculteurs intéressés peuvent contacter l'entreprise.
Aurélien Tournier
REPÈRES /
Création du site en 2013.Superficie actuelle : 8 500 mètres carrés.
Effectifs : 23 salariés sur le site, 32 ETP.
Chiffre d'affaires : 68 millions d'euros.
95 % : c'est la part du chiffre d'affaires qui concerne les magasins Grand Frais.
35 000 tonnes de fruits commercialisées à l'heure actuelle.