Après une offensive hivernale marquée en début de mois avec un coup de froid et des chutes de neige en plaine, une grande douceur est revenue sur la France en avril. Les passages perturbés ont finalement été assez rares et peu actifs sur l’ensemble du mois.
« En avril, ne te découvre pas d’un fil », énonce le dicton. Pourtant cette année, avril aura plutôt rimé avec douceur et soleil. Sur l’ensemble du mois, la température moyenne s’est élevée à 11,8 °C, soit 0,7 °C au-dessus des moyennes de saison, relève La Chaîne Météo. Ce mois d’avril a pourtant démarré dans un froid polaire, avec des records de froid le 3 et le 4. D’après Météo France, la journée du 3 restera comme la plus froide à cette période de l’année depuis 1986, avec une moyenne d’à peine 4 °C sur l’ensemble de l’Hexagone. Du 4 au 11, le mercure est progressivement remonté pour afficher des niveaux élevés sur les deux dernières décades. Les températures moyennes, conformes à la saison sur une grande partie du pays, ont été généralement 1 à 2 °C au-dessus des normales. Les températures minimales ont, elles, affiché des records en début de mois, en témoignent les – 1,5 °C enregistrés sur le pays le 4, du jamais vu en soixante-quinze ans, impactant par endroits les vignes et vergers. Mais sur l’ensemble du mois, les minimales ont été proches de la normale sur la majeure partie du territoire, même si le quart Sud-Est a peiné à atteindre les standards habituels. À l’inverse par secteurs, un excédent de plus de 1 °C a été observé de la Bretagne au Sud-Ouest. Les températures maximales, souvent proches des valeurs de saison de Sud-Ouest au Nord-Est, ont en revanche été 1 à 3 °C au-dessus des normales sur le reste du pays.
Un déficit de précipitations sur le pays
À l’image des données observées côté températures, La Chaîne Météo place ce mois d’avril 2022 dans la continuité de ses prédécesseurs pour les précipitations. Les passages perturbés ont été peu fréquents et peu actifs sur le mois, hormis les 7 et le 8 sur le Nord et le Centre du pays puis du 19 au 23 sur le Sud et la Corse. La pluviométrie a été en moyenne déficitaire de 25 % sur le pays. Le nombre de jours de pluie a rarement dépassé les dix jours, excepté du Sud de l’Aquitaine aux Pyrénées ariégeoises et plus localement sur les autres massifs. Les cumuls mensuels sont restés inférieurs à 50 mm sur un large quart Nord-Ouest, du Centre-Est à l’arc méditerranéen et plus localement sur les plaines du Sud-Ouest. Le déficit a souvent dépassé 25 % sur le pays, voire 50 % des Hauts-de-France aux Ardennes et de l’Auvergne au Var. Record à battre : 84 % de déficit à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Météo France alerte d’ailleurs sur le fait qu’avril constitue le quatrième mois déficitaire consécutif depuis le début de l’année. Les précipitations ont en revanche été plus conformes à la normale de la Normandie à la Lorraine ainsi que du Poitou au Roussillon. En revanche, les cumuls ont atteint 75 à 200 mm en Alsace, sur les Alpes ou encore le Massif central. L’excédent a souvent dépassé 25 % près des frontières allemande et suisse, en Savoie et en Haute-Corse.
Un ensoleillement contrasté
Excédentaire sur le Nord et l’Est du pays mais légèrement déficitaire de l’Aquitaine au Roussillon, le soleil n’a pas brillé partout avec la même intensité. L’insolation a été excédentaire de plus de 10 % sur la moitié Nord de l’Hexagone, voire de plus de 25 % de la Bretagne aux Ardennes. Rennes (Ille-et-Vilaine) a ainsi affiché 35 % d’excédent sur le mois et Bastia a bénéficié de 249 h de soleil, note La Chaîne Météo. L’ensoleillement a été plus conforme à la saison des Charentes au golfe du Lion ainsi que sur le Sud de l’île de Beauté, voire légèrement déficitaire sur le Sud-Ouest. Le déficit a dépassé 10 % du Sud de l’Aquitaine au Midi-Pyrénées, jusqu’à 23 % pour Pau (Pyrénées-Atlantiques).
Sécheresse en Auvergne-Rhône-Alpes
En Auvergne-Rhône-Alpes, ce mois d’avril 2022 constitue le quatrième mois consécutif avec des précipitations très largement déficitaires sur l’ensemble du territoire. Ce déficit a été bien marqué en plaine, se contentant souvent de 40 mm ou moins. Ce manque de pluie est notamment apparu criant sur une grande partie du relief, seules les Alpes et le Sud-Ouest du Massif central obtenant un cumul proche de la normale ou parfois légèrement supérieur. Côté températures, la moyenne agrégée sur la région a été légèrement supérieure à la normale 1981-2010 (+ 0,8 °C). Des niveaux loin d’avril 2007 qui avait affiché plus de 3 °C d’excédent à l’époque. Comme sur l’ensemble de l’Hexagone, avril a affiché ses contrastes. Le tout début du mois est apparu particulièrement frais du 1er au 3. Les températures maximales sont remontées le 4 et le 5. Quant aux minimales, il a fallu attendre le 6 pour observer une hausse. Une période très douce s’est ensuite installée du 11 au 22 avec des températures maximales élevées.
Peu arrosé en Bourgogne-Franche-Comté
Côté Bourgogne-Franche-Comté, peu de passages perturbés ont traversé ce mois d’avril qui a présenté une grande plage de temps clément pour ce début de printemps. Les précipitations sont apparues largement déficitaires sur l’ensemble des stations du réseau climatologique, exception faite des postes situés sur les reliefs vosgiens et jurassiens. La moyenne régionale des températures a été légèrement supérieure à la normale malgré des épisodes ponctuels de fraîcheur. La durée d’ensoleillement d’avril 2022 est apparue assez nettement supérieure à la normale, sauf à proximité immédiate des reliefs de l’est de la région. Le fait marquant de ce mois d’avril sur la région restera l’épisode hivernal qui a touché le territoire en début de mois, donnant des chutes de neige jusqu’à basse altitude et des gelées localement assez marquées. La douceur de mars a permis un démarrage précoce de la végétation et cette dernière offensive tardive de l’hiver a pu engendrer localement quelques conséquences négatives sur les cultures.