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Quelle météo au printemps ? 

Prévisions météorologiques / Pour le premier trimestre 2023, aucune tendance ne se dégage sur la France pour les températures et les précipitations, selon Météo-France. La Chaine Météo, elle, prédit une entrée de printemps douce et sèche. 

Quelle météo au printemps ? 
Selon la Chaîne Météo, le printemps s’annonce plutôt sec et doux.

Si l’on oublie les températures négatives et les chutes de neige de ces derniers jours, l’hiver est pour le moment extrêmement doux et clément. Et pour ce premier trimestre 2023, si Météo-France ne dégage pour l’Hexagone aucun scénario, « des températures plus chaudes que la normale » seraient « probables de la Scandinavie au nord des îles britanniques ». Pour autant, le spécialiste en météorologie reste prudent. Selon lui, ce « scénario n’exclut pas des épisodes ponctuels avec des températures pouvant être localement inférieures aux normales ». De côté de la Chaîne Météo, on affirme que les températures prévues en France au cours des mois de février, mars et avril seraient « supérieures aux moyennes de saison basées sur les trente dernières années (écart 1 %), avec certes des différences mensuelles ». Côté précipitations aussi, Météo-France ne dégage aucune tendance sur l’Hexagone,  même si un « scénario humide » est privilégié de la Scandinavie au nord des îles britanniques et qu’un scénario sec « est probable sur le sud-est de l’Europe ». La Chaîne Météo quant à elle prévoit une pluviométrie « excédentaire en février, mais à nouveau déficitaire en mars et avril ».

Un printemps doux et sec

Dans le détail, toujours selon le site spécialisé dans les prévisions météo, le mois de février promet d’être doux et pluvieux. « À l’échelle du mois, les températures prévues sont de +1° à +1,5°C au-dessus des moyennes, malgré une probable différence entre une première décade possiblement assez froide, suivie d’un temps printanier. » Mars est prévu plus sec et moins doux. « Les précipitations seraient déficitaires sur les deux tiers nord de la France, mais pourraient être assez marquées au sud, en raison des dépressions méditerranéennes », note la Chaîne Météo. Le mois d’avril promet d’être sec et doux toujours selon le site Internet. Il « serait caractérisé par des conditions anticycloniques sur l’Europe centrale jusqu’en France. Ces hautes pressions limiteraient l’intrusion des perturbations, induisant un déficit pluviométrique plutôt marqué à ce jour. Les flux orientés au secteur sud à sud-est entraineraient des températures supérieures aux moyennes de saison, autour de + 1°C. » 
En résumé, la Chaîne Météo annonce que « la fin de l’hiver permettrait de bénéficier de précipitations bien utiles à cette période de l’année avant un printemps prévu sec. Cependant, ces précipitations ne seront pas toujours suffisantes pour enrayer le déficit chronique dans certaines régions, notamment en Occitanie. Quant aux températures de l’hiver, elles pourraient être finalement supérieures aux moyennes (pour rappel, décembre était à +0,6°C au-dessus des moyennes et janvier pourrait se situer autour de +2°C). Le printemps s’annonce lui aussi plutôt doux, malgré un mois de mars qui pourrait être juste de saison, voire éventuellement plus frais, mais sec. » L’avenir nous le dira. 

Marie-Cécile Seigle-Buyat

Rappel / Un hiver de saison
La Chaîne Météo rappelle que les températures minimales d’un hiver de saison se situent entre 0 et 5 °C et les maximales entre 4 et 14 °C en fonction des régions. « Les précipitations mensuelles moyennes en hiver s’établissent de 50 à 100 mm avec de fortes disparités régionales, le mois de février étant, statistiquement, l’un des mois les plus secs de l’année en France. » 

Eau

Le BRGM toujours inquiet  de l’état des nappes et cours d’eau

Dans sa dernière analyse, le BRGM affirme que les niveaux des nappes sont nettement inférieurs à ceux de décembre de l’année dernière.

Dans sa dernière analyse parue le 13 janvier, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) s’inquiète toujours de l’état des nappes de surface et des nappes phréatiques en France. « Les pluies infiltrées durant l’automne sont très insuffisantes pour compenser les déficits accumulés durant l’année 2022 et améliorer durablement l’état des nappes », indique l’établissement public. C’est ainsi que plus des trois quarts des nappes restent sous les normales mensuelles avec de nombreux secteurs affichant des 
niveaux bas à très bas. « Les niveaux sont nettement inférieurs à ceux de décembre de l’année dernière », ajoute le BRGM. Les situations restent cependant contrastées selon les régions. « En cas de précipitations insuffisantes, l’état des nappes pourrait se dégrader », conclut le BRGM. 
Des situations peu favorables
Au niveau national de nombreuses nappes présentent des « situations peu favorables ». Ainsi, les « nappes inertielles des cailloutis plio-quaternaires de Bourgogne-Franche-Comté atteignent des niveaux très bas, tandis que les nappes inertielles du Rhône moyen et du Bas-Dauphiné affichent des niveaux bas. La situation se dégradant progressivement depuis le printemps et la recharge 2022-2023 peine à débuter », indique le BRGM. Toutefois, certaines nappes affichent des situations favorables « avec des niveaux autour des normales par rapport aux mois de décembre des années antérieures ». C’est le cas notamment des nappes alluviales de la plaine d’Alsace nord et de Bourgogne-Franche-Comté qui ont débuté leur recharge dès septembre. 
Et demain ? 
Concernant les prévisions, le BRGM demeure prudent. Il rappelle que « les tendances et l’évolution de l’état des nappes en période hivernale dépendent exclusivement des pluies infiltrées et donc des cumuls pluviométriques et de l’inertie de la nappe (temps de réponse à une pluie infiltrée) ». Ainsi, plusieurs scénarii se profilent. Si des pluies efficaces normales, voire excédentaires, venaient à tomber, la recharge devrait se poursuivre sur les nappes réactives et se généraliser sur les nappes les plus inertielles. À noter toutefois, que « lors d’épisodes pluviométriques importants, de forts épisodes de crues pourraient être enregistrés sur les nappes les plus réactives, notamment celles des calcaires karstiques ». L’état des nappes devrait s’améliorer sur les secteurs bénéficiant d’épisodes de recharge soutenus. Toutefois, si les pluviométries étaient insuffisantes, la compensation ne pourrait pas se faire et la vidange reprendre sur les nappes des secteurs impactés, dégradant la situation. Le BRGM met donc en garde : « L’état des nappes, fragilisées par un étiage estival assez sévère et un début de période de recharge déficitaire, sera à surveiller durant toute la période de recharge ».
M.-C. S.-B. et Actuagri
Source : BRGM

Normales météo : nette progression  des températures

Tous les dix ans, Météo-France révise les normales météo sur la base des trente dernières années. La dernière révision a eu lieu l’année dernière et porte sur la période 1991 – 2020. Elle démontre « une nette progression des températures et de l’ensoleillement ainsi qu’un léger repli des précipitations ». Pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’année 2022 apparait comme une année record du point de vue des températures. « Un record qui risque malheureusement d’être battu à court terme au vu des tendances », selon la note de conjoncture Agreste Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) de janvier 2023. Autre fait marquant : « l’augmentation de nombre de jours de forte chaleur (+ de 30°C) est importante avec par exemple sept jours de plus à Lyon (de 24 à 31 jours). Il a fallu moins de trente ans pour que Lyon présente les températures moyennes de Montélimar ! » Du côté de la pluviométrie, la tendance est « stable au niveau national avec 934,7 mm (- 0,1 mm) entre les deux normales. On peut toutefois noter que la région Aura est en légère baisse de 0,81 % et que cette baisse est plus prononcée au printemps ». En Bourgogne-Franche-Comté, le cumul de précipitations a diminué de 1,62 % entre les deux périodes.