MSA Ardèche-Drôme-Loire
Journée d’échanges sur « le travail et le loup »

Des éleveurs ont pu échanger avec une ergonome et un conseiller prévention de la MSA sur leurs difficultés face au loup.

Journée d’échanges sur « le travail et le loup »
Lors du tour de table, chaque participant a présenté son activité et décrit son vécu de la présence du prédateur sur son territoire de travail.

À Montoison dernièrement, le service santé sécurité au travail (SST) de la MSA Ardèche-Drôme-Loire a réuni une vingtaine d’éleveurs ovins et bergers drômois ainsi qu'une éleveuse de chevaux afin d'échanger sur les conséquences de la présence du loup en Drôme. Cette journée était co-animée par Josiane Voisin, ergonome conseil, et Serge Debard, conseiller en prévention à la MSA. Frédéric Gontard, président de la Fédération ovine de la Drôme, et Aurélie Lambert, chargée de mission à la FDSEA, étaient également présents.

Lors du tour de table, chaque participant a présenté son activité et décrit son vécu de la présence du prédateur sur son territoire de travail. Au fil des minutes, les témoignages sur les attaques de loups se sont enchaînés, tous autant chargés d’émotions et de souffrance. « On aimait notre métier, jusqu’au jour où le loup est arrivé », a témoigné l'un des participants. D'autres ont confié : « Mon mari se réveille la nuit dès qu’il entend un bruit suspect » ou encore « Les enfants en parlent tout le temps », «  On est devenu des éleveurs de chiens », « Je voudrais que les jeunes puissent continuer »…

Éleveurs et bergers démunis

La pression continue du loup, jour et nuit, a incontestablement un retentissement immédiat et durable sur la santé des éleveurs et des bergers et celle de leurs familles. Les modifications des pratiques pastorales (installation des clôtures, gestion des chiens de protection, modification des horaires de pâturage, regroupement des troupeaux le soir, veille diurne et nocturne des bergers…) sont vécues comme de nouvelles contraintes et sources de stress supplémentaire (concernant les chiens de protection notamment). Éleveurs et bergers se sentent démunis face à une menace croissante et des mesures qu’ils jugent insuffisantes. Il ressort de ces échanges le sentiment que leur métier est « phagocyté » et qu’en retour ils ne sont pas entendus sur l’éthique et les bienfaits du pastoralisme qu’ils défendent.

Rares sont ceux qui s’accordent la possibilité de prendre soin d’eux et les symptômes post-traumatiques se synchronisent. La MSA a présenté les interventions pouvant être mises en place après une attaque du loup. Parmi elles, figurent l’étude des situations particulières par le service aux entreprises, un accompagnement social et familial soutenu par le service d’actions sociales et une prise en charge médicale et paramédicale par le service santé sécurité au travail de la MSA.