Visite d'exploitation
Des semences potagères pour accroître la valeur ajoutée
Installé depuis deux ans à Chabeuil, Vladimir Gauthier développe son exploitation pour accroître la valeur ajoutée.
Titulaire d'un doctorat en robotique après des études d'ingénieur en mécanique et la création d'une start'up, Vladimir Gauthier est revenu sur la ferme familiale en janvier 2021. Il s'est installé un an plus tard en nom propre. Aujourd'hui, l'exploitation compte 150 hectares répartis ainsi : 40 ha de maïs semence (dont 10 en bio), 10 ha de semences potagères, 25 ha de soja et d'orge brassicole bio ainsi que 75 ha de maïs et blé. « Mon projet d'installation a principalement porté sur le développement de l'atelier semences potagères, ceci afin d'apporter de la valeur ajoutée à la ferme », a-t-il expliqué le 13 décembre à Chabeuil, lors de l'inauguration de son exploitation. Une suite logique à celle de son père, Philippe, qui en 1983, alors que l'irrigation venait d'arriver par le canal de la Bourne, s'était lancé dans la production de maïs semence tout en créant un silo à grain.
De multiples contrats
« L'exploitation fonctionne bien et assure une bonne rémunération grâce à la diversification sur des cultures à forte valeur ajoutée », a confié Vladimir Gauthier. ©CL-AD26
« L'exploitation fonctionne bien et assure une bonne rémunération grâce à la diversification sur des cultures à forte valeur ajoutée », a confié Vladimir Gauthier. Grâce au canal de la Bourne, l'irrigation est sécurisée, « ce qui est essentiel pour obtenir des contrats de semences », a-t-il ajouté. En maïs semence, 20 ha ont été contractualisés avec Valgrain, 12 ha bio avec Mistral semence et 8 ha en maïs doux avec HM Clause. En semences potagères conventionnelles, des contrats ont été signés avec Oriental Seeds pour des haricots et Clause pour des concombres ; et en bio, avec la société C. Martinez pour des semences de persil, carottes, betteraves, cornichons, tomates, courges, courgette, pastèques. Quant à l'orge brassicole bio, il est vendu directement à la malterie de Granges-les-Beaumont. « L'intérêt de cette culture, c'est qu'elle permet de faire une coupure dans la rotation », a fait remarquer Vladimir Gauthier.
« L'irrigation est notre assurance récolte »
Le jeune exploitant a des projets. « Afin de préserver le sol, je vais passer au sans labour et au bio sur certaines parcelles », a-t-il annoncé. Il compte aussi développer le silo (capacité actuelle 1 200 tonnes) et investir dans un pont bascule pour proposer du stockage à façon. Et pour faciliter le nettoyage des treize cellules, il projette l'achat d'une table densimétrique. La construction d'un nouvel hangar est également envisagée afin d'abriter et stocker les matériels spécifiques à la production de semences potagères.
Avec des sécheresses de plus en plus marquées, « l'irrigation est notre assurance récolte », a insisté Vladimir Gauthier. L'apport d'eau se fait par pivot, rampe, goutte à goutte, enrouleurs ou encore tourniquets. « La pollinisation est déjà bien capricieuse sans stress hydrique et la production de semences d'espèces biannuelles (carottes, persil…) nécessite un semis en août », a-t-il fait remarquer. Cette année, « le persil a atteint 250 % de la cible (objectif de rendement - ndlr) mais les carottes seulement 50 %. Il est donc vraiment important de diversifier pour surmonter les aléas », a-t-il insisté. Par ailleurs, avec l'augmentation du prix de l'eau, il compte remplacer le maïs grain par du maïs semence.
Christophe Ledoux