Commerce
Fromagerie Rochette :  le pouvoir de la transmission

Fondée en 1922 par Pierre Rochette, la fromagerie éponyme basée à Valence est aujourd’hui tenue par Pierre Rochette - le petit-fils - et son épouse Renée. Cent ans d’histoire pour cette famille de commerçants dont la passion pour les fromages ne s’étiole pas.

Fromagerie Rochette :  le pouvoir de la transmission
Renée et Pierre Rochette sont à la tête de la fromagerie valentinoise éponyme, fondée en 1922. © AP

Les amoureux de bons fromages ne sont pas déçus au moment de pousser la porte de la fromagerie Rochette, située rue Pierre Semard à Valence depuis 2016. Dans les vitrines se côtoie une sélection de plus de 150 fromages différents, dont 95 % de produits venant des quatre coins de France et 5 % d’Italie, des Pays-Bas ou d’Angleterre. « Nous restons dans le traditionnel, en mettant l’accent sur les fromages locaux comme le Saint-Marcellin, le Saint-Félicien, le Picodon, le bleu du Vercors... Nous avons d’ailleurs tissé de forts liens avec les producteurs locaux et régionaux, avec lesquels nous travaillons en direct, sans passer par des intermédiaires », stipule Pierre Rochette, petit-fils du fondateur de l’enseigne « Fromagerie Rochette ». Des valeurs de partage et d’amour du terroir que la famille Rochette affiche depuis plus de cent ans ! En 1922, Pierre Rochette - le grand-père - créé la fromagerie avenue Victor Hugo. Dans le même temps, ses deux frères, Charles et Baptiste, sont également fromagers, à La Voulte-sur-Rhône (07) et à Rive-de-Gier (42). « Le fromage, c’est une affaire de famille ! Je suis né dedans », se souvient Pierre Rochette. « Au décès de mon grand-père, en 1950, mes parents ont repris la fromagerie. Durant toute mon enfance, j’ai baigné dedans. Quand j’avais 17 ans, mon père est tombé malade. J’ai donc pris la suite, par la force des choses, mais toujours avec passion », déclare-t-il.

Un héritage centenaire

Près de quarante ans plus tard, Pierre Rochette s’attache toujours à travailler dans la continuité familiale. « Pour moi, les valeurs humaines sont primordiales. C’est pourquoi je prends plaisir à travailler encore avec certains fournisseurs de mes parents. Aussi, les relations avec mes clients sont très fortes. Au fil des années ils sont devenus, pour beaucoup, des amis. Ils ont un attachement particulier à notre fromagerie familiale », se réjouit Pierre Rochette, fier d’avoir su transmuter cet esprit de famille au sein de son commerce. 
D’autant plus que le commerçant s’attache à proposer tout type de fromages à des prix raisonnables : « C’est notre bataille quotidienne. Nous avons à cœur de limiter les dégâts de l’inflation sur le pouvoir d’achat de nos clients, et de faire en sorte que le fromage soit accessible à tous », indique-t-il. Avant d’ajouter : « Depuis la crise sanitaire, nous voyons les consommateurs revenir peu à peu vers le commerce traditionnel. Ils prennent conscience que nous ne sommes pas plus chers, ou guère plus chers, que les grandes surfaces… » Selon Pierre Rochette, les petits commerces traditionnels ont donc de beaux jours devant eux.

Plus de 150 fromages différents

Si sa compagne, Renée, s’occupe principalement du magasin, Pierre Rochette, quant à lui, vagabonde sur les marchés valentinois, à raison de cinq fois par semaine. Et chaque année, il a à cœur de proposer des fromages particuliers pour les fêtes de fin d’année. « Cette année, nous mettons en avant un rayon de plus de sept fromages truffés différents au lait cru, comme le brie, le moliterno al tartufo (Italie), le brillat-savarin, le chèvre truffé... » En période estivale, la Fromagerie Rochette essaie aussi de se démarquer. Une année, la boutique a même proposé du fromage à la lavande, en guise de clin d’œil et d’attachement au département de la Drôme. « Je n’ai pas renouvelé l’expérience cette année car je trouvais que la senteur de la lavande ne se mariait pas très bien avec le fromage, avoue-t-il. En revanche, l’été, nous vendons du fromage basilic tomate (en provenance du Berry) qui a notamment beaucoup de succès dans les salades. » Alors que l’heure de la retraite se rapproche, Pierre et Renée pourront compter sur le fils de cette dernière, Antoine, présent dans l’entreprise depuis quelques années. Lui aussi a attrapé le virus de l’amour des plateaux de fromage. Après cent ans d’existence, l’histoire de la fromagerie Rochette ne s’arrêtera donc pas de sitôt.

Amandine Priolet