Pastoralisme
Chiens de protection : un éleveur drômois sous le coup de trois amendes

953 euros : c'est le montant des trois contraventions reçues par un éleveur drômois des Baronnies provençales dont les chiens de protection auraient tué une marmotte, fin 2023 sur une estive à proximité du parc national de la Vanoise.

Chiens de protection : un éleveur drômois sous le coup de trois amendes
©AD26

953 euros : c'est le montant des trois contraventions reçues par un éleveur drômois des Baronnies provençales dont les chiens de protection auraient tué une marmotte, fin 2023 sur une estive à proximité du parc national de la Vanoise. L'information a été communiquée par la fédération départementale ovine (FDO) de la Drôme, le 19 juillet, laquelle dénonce « la pression juridique subie par la profession en raison de la prédation lupine ».

En souhaitant médiatiser cette affaire qui touche l'un de ses adhérents en Gaec à deux associés (et bientôt trois), la FDO 26 se dit « choqués par les motifs avancés pour condamner cet éleveur » d’un troupeau de 400 brebis (et leurs agneaux) et 40 chèvres, à savoir : introduction non autorisée d’animaux non domestiques au cœur d’un parc national et atteinte non autorisée aux animaux non domestiques au cœur d'un parc national. 

L'éleveur a contesté les procès-verbaux mais ceux-ci « ont été confirmés et leur montant triplé par le tribunal de police d’Albertville», indique la FDO 26, qui ajoute : « Personne n’a pu être en capacité de prouver que les chiens incriminés sont bien responsables de la mortalité d’une marmotte ».

La fédération ovine drômoise dénonce « l’injustice qui touche cet éleveur », lequel « doit assumer seul des risques juridiques liés à la présence lupine qui l’oblige à s’équiper de chiens ». Avant d'ajouter : « Comme aux loups, on ne peut malheureusement pas demander aux chiens de protection de devenir végétariens… Pour vivre avec le loup, il est grand temps que la société en accepte et en assume les quelques effets collatéraux. La présence des loups est un choix de société dont les conséquences ne peuvent pas continuer à ne peser que sur les épaules des éleveurs ! Chacun doit prendre sa part ! »

Après plusieurs recours administratifs et politiques, l'éleveur tente encore de faire reconnaitre son absence de tort. « La fédération ovine de la Drôme sera à ses côtés dans ces démarches et espère vivement que la justice - et à travers elle, la société - entendra la nécessité du partage des charges liées à la présence lupine », conclut la FDO.

C. L.