LÉGUMINEUSES
Pois chiche : rappel autour de la symbiose et des inoculums
Le pois chiche est une légumineuse pour laquelle il y a un regain d’intérêt, en particulier sur des sols argilo-calcaires peu profonds. Les semis pour 2024 devraient atteindre voire dépasser les 25 000 ha.
Le pois chiche a la capacité à fixer biologiquement l’azote de l’air, si son partenaire microbien du genre Mesorhizobium est présent dans le sol. Cette présence est attestée dans la plupart des sols calcaires du sud méditerranéen et du sud-ouest. Terres Inovia a diffusé depuis plusieurs années une carte indicative à dire d’experts des zones géographiques où a priori les Mesorhizobium peuvent être présents. Ce zonage n’inclut pas des régions telles que Val de Loire, Région Centre, Bourgogne, ou Grand Est, régions trop septentrionales où les populations natives sont absentes. De la même façon, dans les sols acides ou à pH inférieurs à 7, les populations natives sont soit absentes, soit insuffisantes, y compris dans le Midi. Dans de telles situations, l’inoculation pourrait se justifier si nous avions des inoculants de Mesorhizobium disposant d’une AMM (autorisation de mise sur le marché). Ceci n’est actuellement pas encore le cas pour cette campagne 2024.
Ces AMM sont délivrées par l’Anses, soit après homologation en France (évaluation de l’efficacité et de l’innocuité du produit) soit par reconnaissance mutuelle pour un produit autorisé dans un autre pays de l’Union européenne (mais sans aucune vérification de son efficacité, qui n’est pas demandée dans le cadre de cette procédure). Le numéro d’AMM doit toujours figurer sur l’emballage. Nous mettons donc en garde les agriculteurs et les opérateurs qui se verraient proposer de façon illicite des inoculants pour le pois chiche, sans AMM, donc commercialisé illégalement. Si certains textes européens ont pu prévoir des allègements pour certains genres bactériens, ceux-ci ne dispensent pas de l’AMM.
Sans possibilité réglementaire d’inoculer à ce jour, les pois chiches des zones concernées doivent être fertilisés. Attention, un apport d’azote doit rester exceptionnel pour substituer un échec de nodulation non anticipé. Dans tous les cas, en zones vulnérables, respectez la réglementation et les doses plafonds fixés dans les arrêtés préfectoraux.
X. Pinochet et Q. Lambert - Terres Inovia
Référent national ([email protected])