Agriculture thérapeutique
Centre d’Ogotaï :  de l’équitation pour tous

Depuis deux ans, Calixta Khouffache accueille au sein de son centre équestre d’Ogotaï de Puy-Saint-Martin, des personnes en situation de handicap physique ou moteur.

Centre d’Ogotaï :  de l’équitation pour tous
La monitrice d’équitation accueille des personnes porteuses de handicap de tout âge, quelle que soit la pathologie, plusieurs fois par semaine. ©AP-AD26

«Dans le centre équestre dans lequel j’étais embauchée à l’époque, ma monitrice a reçu une personne en situation de handicap moteur. Malheureusement, elle n’était pas du tout formée et n’avait pas une cavalerie adaptée. J’ai trouvé cela dommage de ne pas pouvoir répondre à ses attentes. Depuis cet événement, je me suis toujours dit que je proposerai un jour des cours d’équitation pour tous », explique Calixta Khouffache, propriétaire du Centre d’Ogotaï à Puy-Saint-Martin. La jeune femme, qui dispose de vingt-huit chevaux et poneys, a ouvert son centre équestre adapté en juin 2022 avec l’envie d’accueillir tout type de pratiquants. « Je propose des cours classiques mais j’accueille également, chaque jour de la semaine, des personnes en situation de handicap physique ou moteur, des jeunes en difficulté, des personnes atteintes de cancer ou en rémission... », ajoute-t-elle. Pour cela, elle a noué des partenariats avec, entre autres, la Sauvegarde de l’enfance de Puygiron, l’Adapei de Montélimar, Le Bastidou de Poët-Laval. 
À la base, Calixta Khouffache est éleveuse de chevaux pur-sang arabe. Au fil des années, elle a enrichi son troupeau de chevaux américains, comtois... « Face à un public porteur d’handicaps divers et variés, il faut être en capacité d’avoir des chevaux calmes, à l’écoute », prévient-elle. 

Un label Équi-handi pour un public à besoins spécifiques

Car ses missions - au-delà de transmettre sa passion pour le cheval - sont avant tout thérapeutiques : « Je reçois par exemple une jeune fille de 12 ans, Kiara, souffrant du syndrôme de Rett, une maladie dégénérative. Grâce au cheval, on travaille la motricité de son bassin : le pas du cheval reproduit une autre marche. Dans son cas, une séance d’une heure sur le cheval représente quatre heures de kinésithérapie. Pour d’autres personnes, nous allons plutôt travailler sur la décontraction, la respiration, la confiance en soi, l’autonomie, le cadre spacio-temporel, etc. Je fais du cas par cas, selon les profils et les pathologies. La notion de bien-être, auprès des animaux et de la nature, est également un point essentiel ». Pour répondre à toutes ces problématiques - et bien qu’ayant déjà travaillé dans le passé en tant qu’éducatrice spécialisée dans des foyers -, Calixta Khouffache a dû se former. En 2021, elle a passé successivement son brevet fédéral d’encadrement équi-handi (BFEEH) puis une certification en médiation équine. « Je suis la seule dans la région à disposer du label Équi-handi mental moteur et sensoriel de la fédération française d’équitation, indique-t-elle. Je suis notamment dotée d’un équilève et d’une selle Hippolib permettant aux personnes handicapées de pouvoir monter à cheval de manière confortable et sécurisée. »
Au-delà de ses métiers d’éleveuse et de monitrice d’équitation, Calixta Khouffache met donc un accent tout particulier à cet engagement envers les personnes en difficulté ou en situation de handicap. Avec bienveillance toujours. À terme, la jeune femme aimerait créer une association et travailler avec d’autres intervenants pour proposer diverses activités autour de l’approche du cheval.  

Amandine Priolet

▲ Calixta Khouffache, éleveuse de chevaux, a ouvert son centre équestre adapté en juin 2022.  ©AP_AD26