Oléiculture
Olives de Nyons  et des Baronnies :  un secteur dynamique

La faible récolte d’olives en 2022-2023 démontre une fois de plus le phénomène naturel de l’alternance dans la production de l’olivier. Néanmoins la confiance et l’enthousiasme se maintiennent et l’oléiculture drômoise semble une alternative prometteuse pour d’autres filières agricoles en difficulté.

Olives de Nyons  et des Baronnies :  un secteur dynamique
Une large assistance était présente à l’assemblée générale du syndicat de défense et de gestion de l’olive de Nyons et des Baronnies. ©JMP-AD

Près d’une centaine d’oléiculteurs sur les 689 adhérents de la zone de production AOP ont participé, le 25 octobre à Nyons, à l’assemblée générale du syndicat interprofessionnel de défense et de gestion de l’olive de Nyons et des Baronnies. Son président, Patrick Floret, a dressé le bilan de l’année écoulée lequel se résume par une récolte décevante : 203 tonnes d’olives récoltées contre 608 l’année précédente et 170 tonnes d’huile AOP contre 421 en 2021-2022. « Grâce aux nombreuses plantations d’oliviers réalisées dernièrement, la production devrait augmenter dans les années à venir, a-t-il souligné. Ceci du fait d’une volonté de diversification chez des arboriculteurs, viticulteurs et lavandiculteurs face aux aléas climatiques et à une crise dans la commercialisation de leurs produits. Un secteur oléicole dynamique et viable est un vrai soutien en offrant des perspectives aux filières agricoles en difficulté dans notre région. »

Face à de nouvelles contraintes

Les tonnages attendus pour la prochaine récolte s’annoncent importants en volume et de bonne qualité si la météo se montre clémente et la mouche de l’olive discrète. « Notre agriculture est à un tournant, a ajouté Patrick Floret. Nous devons faire face à des volumes qui varient beaucoup d’une année sur l’autre, nous devons utiliser moins de produits phytosanitaires, moins d’engrais chimiques, avoir des certifications HVE ou bio, et ce malgré l’évolution climatique. » 
Avec 313 tonnes en olives AOP et 81 tonnes en huile d’olive AOP, les stocks actuels ne sont pas jugés inquiétants du fait de l’estimation d’une bonne récolte à venir. Les premiers tests de maturité, communiqués à l’assemblée, « annoncent une structure générale douce avec une légère ardence et amertume, un fruité encore un peu vert et une lipogenèse dans la moyenne des années précédentes », a-t-il été indiqué. Des résultats encourageants qui ont permis de fixer le ban de l’olivaison au 2 novembre pour les olives à huile et au lundi 4 décembre pour les olives de conserve.

Des créations culinaires

Côté créations, la « Barr’onnie », barre gourmande à base d’olives noires de Nyons, de miel, d’abricots et de petit épeautre ainsi qu’une pâte de fruit à l’olive sont en phase de finalisation pour une commercialisation en 2024. Également un « vin aux olives » élaboré par le chef Jean-Jacques Gallifet autour d’un sirop d’olives et une poudre d’olives noires destinée à aromatiser les préparations culinaires. Des projets qui démontrent le dynamisme et la volonté de diversification de la gamme des produits de la filière.
À noter, la Fête de l’olive piquée et des vins du terroir se tiendra le samedi 17 décembre à Nyons. Par ailleurs, après le Portugal l’an passé, c’est au Maroc que s’est déroulé début novembre le voyage d’étude annuel du syndicat, dans la région de Fès. Une cinquantaine d’oléiculteurs ont échangé avec des mouliniers et confiseurs marocains.
L’assemblée générale s’est terminée par l’élection, au conseil d’administration, de Régine Brès Kaneko, Franck Dozol, Claude Dumas, Maxime Laurent, David Quenin et Frédéric Sauvayre.

J-M. P