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La préfète de région découvre la ferme expérimentale

Pour son premier déplacement dans la Drôme, la préfète de région, Fabienne Buccio, s'est rendue à la station expérimentale d'Étoile-sur-Rhône.

La préfète de région découvre la ferme expérimentale
Le 19 juin, plusieurs essais menés sur la station expérimentale d'Étoile-sur-Rhône ont été présentés à la nouvelle préfète de région, Fabienne Buccio. ©AD26-CL

Nommée préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes en janvier dernier, Fabienne Buccio a effectué son premier déplacement officiel dans la Drôme le 19 juin. Après une visite à l'Afpa de Romans-sur-Isère sur le thème du cuir et du luxe, elle s'est ensuite rendue dans l'entreprise agroalimentaire Charles & Alice à Allex, puis au Château de la Rolière pour y découvrir l’appellation Brézème. Sa journée s'est conclue sur la plateforme des techniques alternatives et bio (Tab) à la station expérimentale d'Étoile-sur-Rhône, séquence ouverte à la presse où l'on notait la présence d'élus et de représentants d'organisations agricoles. Accueillie par Jean-Pierre Royannez, Pierre Combat et Damien Colin, respectivement président, vice-président et directeur de la chambre d'agriculture de la Drôme, plusieurs essais lui ont été présentés. « Sur les 20 ha cultivés en bio, divers itinéraires techniques sont testés, notamment pour diminuer les intrants, favoriser la biodiversité, économiser l'eau, s'adapter au changement climatique », a expliqué Jean-Pierre Royannez.

Impact de l'agroforesterie intra-parcellaire

L'un des volets expérimentaux porte sur l'impact de l'agroforesterie intra-parcellaire. « C'est une technique pressentie comme une solution non technologique d’adaptation au changement climatique, a indiqué Clément Bardon, responsable de la station expérimentale. Pour mesurer l'impact des arbres sur les grandes cultures, seulement treize études ont été réalisées depuis 2004 sous les latitudes européennes, révélant des pertes de rendements en lien avec l'âge et la densité des arbres, a-t-il expliqué. L'enjeu est de trouver les bons compromis entre les grandes cultures d'hiver et d'été et les arbres. »

Baptisé Vigne Climat’ic, l'essai a pour objectif de réduire la consommation en eau et en produits phytosanitaires par l'ombrage apporté à la vigne et par l'utilisation d'un cépage résistant aux maladies. ©AD26-CL

Plus loin, la délégation s'est arrêtée devant un vignoble où vignes de cuve, vignes de table, pêchers, et haies diversifiées ont été installés en 2021 sur 0,5 hectare. Baptisé Vigne Climat’ic, l'essai a pour objectif de réduire la consommation en eau et en produits phytosanitaires par l'ombrage apporté à la vigne et par l'utilisation d'un cépage résistant aux maladies, tout en favorisant l’action de la biodiversité fonctionnelle sur les bioagresseurs. « Nous cherchons également à contrôler le cycle de l'azote pour réduire les pertes et les émissions de gaz à effet de serre », a précisé le responsable de la station expérimentale. Sur ce point, la chambre d'agriculture mène un essai avec plusieurs organismes (Inrae, Arvalis, Laboratoire d'écologie microbienne, école centrale de Lyon…) afin de qualifier les intérêts agronomiques de certaines plantes connues pour exsuder des molécules capables d'inhiber les micro-organismes impliqués dans le phénomène de cascade de l'azote.

L'agrivoltaïsme, « voie d'avenir »

Sous l’installation agrivoltaïque de la station d'expérimentation fruits Auvergne-Rhône-Alpes (Sefra). ©AD26-CL

La visite de la préfète de région s'est conclue sous l’installation agrivoltaïque de la station d'expérimentation fruits Auvergne-Rhône-Alpes (Sefra), qui couvre près de trois hectares de vergers de fruits à noyaux. « Nous sommes dans un département très marqué par les aléas climatiques et par le changement climatique, a rappelé Bruno Darnaud, président de la Sefra. L’agrivoltaïsme nous semble une voie d’avenir pour protéger nos vergers et ce projet a pour but de démontrer l’intérêt agronomique et économique d’un tel système. » Sont étudiés ici le suivi agronomique des vergers, le taux de fructification, la croissance des arbres, les stades phénologiques des différentes variétés (débourrement, floraison, occurrence des gels de printemps), le développement des maladies, les ravageurs et auxiliaires, la mécanisation, la consommation en eau et en fertilisants, a expliqué Sophie Stevenin, directrice de la Sefra. « C’est un concentré de technologie pour piloter l’ombrage et réguler le micro-climat pour une meilleure production agricole », a ajouté la représentante de Sun’Agri. Quant au président de l'association France Agrivoltaïsme, Antoine Nogier (par ailleurs président de Sun 'Agri), il a qualifié l'agrivoltaïsme de « solution compétitive » avec un « prix de revient du kilowattheure identique à celui produit par les ombrières des parking ». Marc Fauriel, représentant la FDSEA 26, a souligné l'intérêt de ce type d'installation si elle permet de faciliter la pose de filets de protection des cultures. 

Les discussions se sont poursuivies autour de la loi d'accélération des énergies renouvelables (EnR) votée en mars dernier et dont les décrets sont attendus. « Nous suivrons avec intérêt tous vos résultats », a conclu la préfète de région.

Christophe Ledoux