Evènement
Découvrir les coulisses pour lutter contre l’agribashing

A l’occasion de la septième édition des rencontres Made in Viande, organisées par Interbev et Inaporc, La Ferme du Clos de l’Orme, à Vesc, a ouvert ses portes au grand public.

Découvrir les coulisses pour lutter contre l’agribashing
étaient notamment présentes lors de la visite de la ferme d’Edmond et Fabienne Tardieu (t-shirt noir, Made in Viande), Solène Renaudie (chargée du projet alimentaire territorial à la communauté de communes de Dieulefit-Bourdeaux) et Sandrine Roussin (vice-présidente de la chambre d’agriculture de la Drôme). © AP

Un coup de projecteur sur les filières : tel est l’objet des journées Made in viande organisées par les interprofessions Interbev et Inaporc, du 11 au 18 mai. Ces septièmes rencontres - les deuxièmes dans le département de la Drôme - sont l’occasion de mettre en lumière celles et ceux qui contribuent au « bien manger » et au « manger local ». Cet événement permet non seulement aux éleveurs d’échanger et de valoriser leurs savoir-faire, mais aussi d’ouvrir les portes de leurs élevages en toute transparence. Une nécessité pour la filière à l’heure où les consommateurs sont de plus en plus nombreux à s’intéresser aux produits qu’ils consomment, mais aussi aux questions du bien-être animal, du respect de l’environnement... « Le but de notre participation est de faire découvrir notre métier et notre quotidien, et de participer à la lutte contre cet agribashing permanent », explique Edmond Tardieu, éleveur à Vesc, qui a ouvert les portes de La Ferme du Clos de l’Orme le 11 mai.

Des marques de qualité

Associé en Gaec avec son fils Pierre-Antoine, et avec comme salariée son épouse Fabienne, Edmond Tardieu a repris l’exploitation familiale au début des années 1990. Il élève aujourd’hui 420 brebis Mérinos d’Arles qu’il commercialise, en grande partie, par le biais de la coopérative L’Agneau Soleil, le reste en vente directe. Par ailleurs, la ferme compte une vingtaine de vaches de race Aubrac. Pour valoriser au mieux ses produits, Edmond Tardieu s’est engagé dans la filière « veau rosé » et fait partie de l’association « veau rosé des montagnes de la Drôme » aux côtés de dix-sept autres éleveurs. Pour rappel, l’élevage du veau rosé se fait sous la mère jusqu’à l’âge de huit mois. La Ferme du Clos de l’Orme compte également, pour l’alimentation des animaux, 70 hectares de céréales à paille (en rotation avec la luzerne) et de prairies naturelles, et près de 320 hectares de parcours de pâturage sous forêt. D’ailleurs, dès l’arrivée des beaux jours, les troupeaux - brebis et vaches - sont menés dans la montagne de Vesc, jusqu’au mois de novembre.

Sensibiliser le grand public sur les enjeux alimentaires

Pour ses deux élevages, Edmond Tardieu s’appuie sur l’abattoir de Die puis sur l’atelier de découpe Troupéou à Mornans. En parallèle, l’éleveur a créé une société indépendante de plaquettes forestières pour le chauffage. Très investie dans les démarches environnementales, la ferme a développé l’utilisation des énergies renouvelables avec notamment l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures des bâtiments. « Personne n’est mieux placé qu’un agriculteur pour faire de l’énergie renouvelable », indique-t-il.
Devant une cinquantaine d’enfants étrangers, en vacances au centre d’hébergement touristique du Damian, l’éleveur a ouvert grand les portes de ses bâtiments d’élevage et répondu à toutes les questions. « C’est important de s’ouvrir au monde et d’expliquer notre métier, les labels de qualité, les modes de production et les circuits de commercialisation », estime Edmond Tardieu. Son épouse, Fabienne, a déjà l’habitude d’accueillir au sein de la ferme (labellisée Bienvenue à la ferme) des groupes d’enfants (écoles, centres de loisirs, etc.) ou des familles tout au long de l’année pour sensibiliser chacun aux enjeux de l’alimentation et de l’environnement. Des aménagements ont notamment été réalisés pour permettre l’accueil de personnes à mobilité réduite (PMR).

Amandine Priolet