Changement climatique

Des événements de plus en plus extrêmes

Dans son dernier rapport, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, Giec*, est formel : le changement climatique rend les événements extrêmes plus fréquents et plus sévères. Les événements climatiques extrêmes désignent des événements qui peuvent persister plusieurs semaines ou mois, comme une sécheresse par exemple, ou bien, au contraire, se dérouler sur un temps très court, quelques heures ou quelques jours, mais marqués par une très forte intensité. C’est notamment le cas des cyclones. Par ailleurs, toutes les régions du monde doivent désormais faire face à des événements climatiques extrêmes. « Depuis les années 1950, toutes les régions habitées ont connu des vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses et des vagues de froid moins nombreuses et plus modérées », indique le "Résumé pour tous" du dernier rapport du Giec. « Il est probable qu’une journée extrêmement chaude qui revient tous les vingt ans se répétera tous les deux ans d’ici à la fin du siècle dans la plupart des régions, à l’exception des hautes latitudes de l’hémisphère Nord où elle se reproduira probablement tous les cinq ans », projette également l’organisme inter-gouvernemental. Et pour l’avenir, l’horizon ne semble pas s’éclaircir. Si demain, les températures augmentent de 4 °C par rapport à aujourd’hui (+1,1 °C, soit la moyenne sur la période 2011 – 2020), les épisodes de sécheresse pourraient être multipliés par quatre et l’étendue du manteau neigeux diminuer de 26 %.

Des montants des sinistres en augmentation

Des sinistres plus fréquents qui demanderont des indemnisations plus importantes. Sur les trente prochaines années, selon une étude publiée par la France assureurs [organisme qui réunit l’ensemble des entreprises d’assurance et de réassurance opérant en France, relevant du Code des assurances NDLR], le montant des sinistres climatiques pourrait quasiment doubler. Au total, le montant des sinistres dus aux événements naturels pourrait atteindre 143 milliards d’euros en cumulé entre 2020 et 2050, soit une augmentation de 93 %, c’est-à-dire 69 milliards d’euros de plus par rapport à la période 1989 – 2019.

Marie-Cécile Seigle-Buyat

* Depuis plus de trente ans, le Giec évalue l’état des connaissances sur l’évolution du climat, ses causes, ses impacts. Il identifie également les possibilités de limiter l’ampleur du réchauffement et la gravité de ses impacts et de s’adapter aux changements attendus. Il a été créé en 1988 par deux institutions des nations unis : l’organisation météorologique mondiale (OMM) et le programme des Nations unies pour l’environnemnet (PNUE). Il est ouvert à tous les pays membres de ces deux organisations.