Bruno Blache, de l'expertise comptable au monde semencier...
C’est un profil tout à fait atypique que les Jeunes Agriculteurs de la Drôme voulaient mettre en avant, le 1er octobre dernier, à l’occasion de la matinée inaugurale de l’exploitation de Bruno Blache, installé en semences et grandes cultures à Sauzet.

Travaillant ardemment au maintien d’une agriculture pérenne, à travers notamment le renouvellement des générations agricoles, les Jeunes Agriculteurs (JA) de la Drôme inaugurent couramment de nouvelles exploitations. La matinée inaugurale chez Bruno Blache, jeune installé sur la commune de Sauzet, devait se tenir le 1er octobre dernier en présence de nombreux élus et représentants départementaux et locaux. Mais au vu du contexte, les organisateurs ont préféré jouer la sagesse en reportant cette journée à l’année prochaine.
Le jeune exploitant agricole s’est associé l’an passé avec ses parents au sein de l’EARL du Pont Vert, à Sauzet. Fils et petit-fils d’agriculteurs, Bruno Blache avait, semble-t-il, un parcours tout tracé. Mais ses choix de vie l’ont conduit à percer dans un premier temps, dans un autre domaine. « J’étais plutôt attiré par la branche tertiaire », avance-t-il. C’est alors qu’il s’est tourné tout naturellement vers un DUT gestion des entreprises et des administrations puis une licence en comptabilité finances. Par la suite, il a décroché son master comptabilité contrôle et audit, puis un diplôme supérieur de comptabilité et de gestion. Un riche bagage qu’il ne regrette en aucun cas aujourd’hui : « Cela m’a permis d’avoir une ouverture d’esprit et une vision différente. Je n’ai pas uniquement un raisonnement agronomique. »
La soif d’apprendre
Après six mois d’activité au sein d’un cabinet comptable, il a finalement décidé de revenir à ses premiers amours : l’agricole. « Durant tout mon cursus scolaire, je passais mes étés sur la ferme. Je savais que j’y reviendrai », confie-t-il. Une ferme qui appartenait d’abord à ses grands-parents : « mon grand-père était l’un des pionniers de l’ail de semence dans les années 1960 », dit-il avec fierté. A la fin des années 1980, ce sont ses parents, Philippe et Karine, qui reprennent l’exploitation. Ils décident alors de développer les semences et de mettre fin à l’élevage de volailles existant.
Avec l’envie de poursuivre l’histoire familiale, Bruno Blache a donc rejoint l’EARL du Pont Vert en juin 2019 en tant qu’associé. La famille Blache cultive 140 hectares d’ail, maïs et tournesol semences, mais aussi des céréales, de la lavande et des pommes de terre depuis peu.
Confort de travail et réduction de l’impact environnemental
Depuis peu, l’exploitation a pris un nouveau tournant avec la construction d’un bâtiment de stockage, d’une superficie de 600 m². Mis en service au mois de juillet, celui-ci est promis à plusieurs fonctions. « Nous gérons la totalité de la chaîne en ail semences, de la plantation à l’expédition », indique le jeune agriculteur, qui produit environ 100 tonnes d’ail par an. Ce bâtiment servira donc d’aire de stockage de matériels en hiver, et d’aire de stockage et de conditionnement de l’ail en été, avec les ventilateurs intégrés. « La toiture est isolée afin de maintenir une température acceptable en périodes de fortes chaleurs, pour bénéficier d’un état sanitaire optimal des ails », explique-t-il. Les matériels de triage, déterreuse, calibreuse et ensacheuse, situés aujourd’hui dans un espace non isolé, seront installés dans ce bâtiment neuf. « Nous pourrons profiter pleinement d’un outil de travail fonctionnel, facilitant la manutention et nous offrant un confort de travail non négligeable », poursuit le jeune homme de 25 ans.
A cela s’ajoute une aire de lavage installée début juin. « C’était une mise aux normes nécessaire dans l’optique de passer en haute valeur environnementale (HVE) et GlobalGap dans les mois à venir », avance Bruno Blache. Une station de lavage qui permettra non seulement de stocker les effluents et l’eau de rinçage du pulvérisateur, mais aussi de séparer l’eau de lavage des hydrocarbures. Un équipement utile pour réduire l’impact environnemental. Outre le souhait de passer le cap des certifications environnementales, l’EARL du Pont Vert n’est pas contre l’idée de se diversifier davantage. « Mais cela ne devra pas se faire au détriment des cultures en place », conclut le jeune agriculteur. Les choix futurs feront donc certainement l’objet d’une réflexion mûrement réfléchie.
Amandine Priolet