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VITICULTURE

La Clairette de Die compte « occuper le terrain »

L’année 2023 a été marquée par une légère progression des ventes en Clairette de Die. Des signaux encourageants mais encore insuffisants. Fabien Lombard, président du syndicat de l’appellation explique les actions menées pour retrouver des parts de marché.

La Clairette de Die compte « occuper le terrain »
Fabien Lombard. ©Photo d'archives AD26

En 2023, la Clairette de Die a enregistré une progression des sorties de cave en volumes de 3,5 % par rapport à l’année précédente, annonce Fabien Lombard, président du syndicat de la Clairette de Die et des vins du Diois. Un signal encourageant, toutefois légèrement inférieur à la progression nationale, estimée à 5 % pour l’ensemble des vins effervescents (hors Champagne). « Il ne faut pas oublier que depuis 2018, le chiffre d’affaires en Clairette de Die dans les exploitations a reculé de 30 %, du fait d’une baisse des rendements et parfois des surfaces de production, souligne-t-il. Chacun, que ce soit dans son entreprise ou au sein d’un conseil d’administration, a fait en responsabilité des choix de baisse de production pour ne pas peser sur les stocks et coller à la réalité des marchés. Aujourd’hui, nous pouvons dire que les stocks sont plutôt sains et que nous voyons le bout du tunnel. Mais il y a encore beaucoup de marches à gravir. Il reste du travail pour aller aussi bien que d’autres vins effervescents. »

Déconfiner l’univers de la Clairette de Die

Depuis son séminaire stratégique de 2021, le syndicat s’est fixé une feuille de route qu’il compte bien tenir. Fabien Lombard la résume en trois points. Tout d’abord « déconfiner l’univers de la Clairette », c’est à dire gommer son image de « vin de dessert » pour l’emmener vers tous les autres moments de consommation et notamment l’apéritif. Les caves commencent à proposer des alternatives dans ce domaine et travaillent l’aspect cocktail. Le président du syndicat rêve d’ailleurs que « le spritz à la française », à base de Clairette de Die et d’un amer d’origine française, devienne une référence à l’apéritif.

Second axe de travail : affirmer la place de la Clairette de Die comme leader des effervescents naturels. « Pas de sucre, pas de levure, une fermentation naturelle en bouteille... C’est le message que nous travaillons au travers de la charte graphique et des supports de communication », indique le président. En parallèle, le syndicat souhaiterait que la réglementation européenne reconnaisse et protège la mention « méthode ancestrale ».

Enfin, troisième priorité : occuper le terrain, pour faire déguster et déclencher l’achat. Le syndicat cible notamment les cafés-hôtels-restaurants.

Kit dégustation pour 2024

« En 2024, un kit dégustation sera développé pour les restaurateurs, les hébergeurs, les caves qui pourront le distribuer à leurs partenaires, cavistes, restaurants ou autre. Ce kit comprendra bien sûr des verres mais aussi des ardoises, des stop-trottoirs, bref tout ce qui permettra de déployer chez nos partenaires des supports faisant référence à la Clairette de Die », détaille Fabien Lombard. Une action qui ciblera essentiellement la Drôme, l’Ardèche, Grenoble et Lyon.

Enfin côté événements, le syndicat de la Clairette de Die et des vins du Diois poursuit sa « reconquête locale » avec la co-organisation de la deuxième édition de la Fête de la transhumance et de la clairette à Châtillon-en-Diois les 8 et 9 juin prochains et au col de Rousset le 23 juin. Il sera également partenaire de la fête de la clairette à Aurel le 10 mai et du festival Arts et vignes à Châtillon-en-Diois en août. Sans oublier sa participation au Lyon Street Food festival du 13 au 16 juin qui accueille près de 50 000 visiteurs. Autant d’événements destinés à ancrer le réflexe « Clairette de Die » chez les consommateurs.

Sophie Sabot

En bref

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Révision du cahier des charges

Le syndicat a déposé auprès de l’Inao une demande de modification du cahier des charges pour l’appellation Clairette de Die méthode ancestrale. Objectif : abaisser la part minimum de muscat petit grain de 75 à 65 % et pouvoir ainsi réintroduire le cépage clairette à hauteur de 35 %. Seconde demande : abaisser la teneur minimum en sucre de 35 à 25 g/l. Une visite de la commission de l’Inao est prévue en mai prochain et pourrait faire avancer ce dossier. Enfin, Fabien Lombard espère aussi que, dès 2025, un nouveau dossier puisse être déposé pour la clairette de Die rosé.

En chiffres 

Récolte 2023 pour les différentes appellations

- Clairette de Die : 68 607 hl (dont 64 046 en méthode ancestrale et 4 561 en brut).

- Crémant de Die 1 944 hl.

- Coteaux de Die : 113 hl.

- Châtillon-en-Diois : 1 693 hl (46 % en blanc, 42 % en rouge, 12 % en rosé).