Protéines végétales
Pois chiche : Top Semence accentue ses travaux

A l’occasion de la journée internationale des légumes secs, Top Semence a ouvert les portes de son Centre d’expérimentation de la Vallée du Rhône (CEVR), qui compte 45 hectares à Montboucher-sur-Jabron. L’occasion de faire un gros plan sur la sélection pois chiche.

Pois chiche : Top Semence accentue ses travaux
La visite du Centre d’expérimentation de la Vallée du Rhône (CEVR) s’est déroulée en présence, entre autres, de Julien Cornillet (maire de Montélimar et président de Montélimar agglomération), Bruno Almoric (maire de Montboucher-sur-Jabron), Régina Campello (maire de Puygiron), Yves Courbis (président de Top Semence et vice-président à Montélimar Agglomération, délégué à l’agriculture). © AP

La consommation annuelle de légumes secs par habitant en France a largement baissé. Si nos aïeuls en consommaient près de 7 kg par an, ce n’est aujourd’hui plus que 1,4 kg. Avec son Plan protéines visant à accroître l’indépendance de la France pour son approvisionnement en protéines végétales destinées à l’alimentation humaine et animale, notre pays s’est fixé l’objectif, à 2030, d’augmenter sa consommation moyenne de 40 %. Une opportunité pour Top Semence, pionnière en sélection du pois chiche en France.
L’Union de coopératives s’appuie sur 250 agriculteurs multiplicateurs de semences (1 250 hectares) pour garantir une production de semences de qualité de cette protéine. Les volumes commerciaux sont en constante évolution, de 600 t en 2017 à plus de 1 650 t en 2021. « Nous devrions atteindre les 2 500 t dans les deux ans à venir », indique Blaise Rolland, responsable filières au sein de Top Semence. Et d’ajouter : « Le marché des légumes secs est porteur. Toutefois, nous ne devons pas baisser la garde ».

Blaise Rolland, responsable filières au sein de Top Semence. © AP

Pro’Pulse, pour aller de l’avant

Pour ce faire, l’Union va inaugurer, au cours du mois de mars, une nouvelle structure appelée Pro’Pulse, dont le siège social sera à La Bâtie-Rolland. Son but : être un outil collectif au service de la création variétale en pois chiche, lentilles et haricots. « C’est une vraie opportunité pour nous que de mutualiser nos forces avec le semencier multi-espèces Lidéa, situé dans le top 10 de la force européenne semencière qui compte 17 usines », dévoile Blaise Rolland. Cette nouvelle société permettra d’unir à la fois les forces de Top Semence - puissance génétique - et de Lidéa - puissance des laboratoires et des marqueurs génétiques -, ceci pour accroître la rapidité de la sélection.
Les objectifs de cette nouvelle entité sont multiples : explorer la diversité génétique mondiale en pois chiche, lentille et haricot, identifier et favoriser l’émergence de nouvelles variétés adaptées aux conditions culturales françaises, et enfin proposer un programme de sélection adapté à la demande du marché. Cette nouvelle structure permettra à Top Semence de répondre aux enjeux de demain, tant alimentaires qu’environnementaux. Dans cette dynamique de développement, l’Union a également développé un partenariat exclusif avec l’Inrae de Dijon visant à caractériser les nodosités présentes sur le système racinaire des pois chiche et permettre ainsi d’améliorer la captation de l’azote de cette plante.

Améliorer la qualité variétale

Les travaux consistent également en la recherche de souches locales de mesorhizobium (fixatrices d’azote), afin de déposer - après expérimentations - un dossier d’homologation. Par ailleurs, l’équipe du CEVR travaille à la mise en œuvre de traitements biologiques des semences, en partenariat avec l’entreprise Getade. Ainsi, les semences de pois chiche sont traitées avec une substance naturelle à usage biostimulant, Acti’Film Pro®, produite à base d’extraits végétaux et d’huiles essentielles.
Par ailleurs, les productions de pois chiche font face à une maladie - l’ascochytose - qui altère les plantes et peut avoir un impact très fort sur le rendement voire entraîner une perte totale. « Cela provoque une non-fiabilité de la récolte », souligne Blaise Rolland. Cette complexité technique fait l’objet de travaux conduits dans le projet Casdar AsCoLup (Ascochyta Colletotrichum Lupin Pois chiche), coordonné par Terres Inovia et qui réunit plusieurs acteurs de la filière dont Top Semence. Objectif : acquérir des connaissances sur cette maladie mais aussi identifier des leviers de lutte agronomique en culture. Enfin, Top Semence s’attache à travailler sur l’amélioration de la qualité intrinsèque de ses pois chiche afin d’avoir les bonnes variétés pour l’industrie, qu’il s’agisse d’une utilisation en grain ou sous forme d’ingrédient. 

Amandine Priolet

Les chiffres clés

Les légumes secs en France
(source : Fédération nationale des légumes secs)
Cinq grandes familles : lentille, pois chiche, haricot, pois cassé, fève.
40 espèces.
18 000 variétés.
Vente de légumes secs en France (2019) : 110 000 tonnes dont 50 % de lentilles.
Progression forte en agriculture biologique.
Impact de la crise sanitaire : hausse des ventes de 78 % sur les trois premières semaines du confinement en mars 2020 (source : Nielsen).