Coopération Agricole
Christophe Devos, un homme de liens

Fin novembre, le conseil d’administration de La Coopération Agricole Auvergne-Rhône-Alpes a élu Christophe Devos comme nouveau président. Rencontre.

Christophe Devos, un homme de liens
Christophe Devos, nouveau président de la Coopération Agricole Auvergne-Rhône-Alpes croit en la solidarité, essence même du modèle coopératif. Copy LCA Ara

Quand on demande à Christophe Devos de se présenter, c’est d’abord par un rire franc et massif qu’il vous répond. Puis après un temps de réflexion, il scande : « Je suis un agriculteur, bien dans ses baskets ». Il faut dire que ce viticulteur ardéchois a déjà eu plusieurs vies professionnelles et que l’agriculture a été le choix du cœur et de la raison. « Ma carrière professionnelle, je l’ai commencée comme commercial agroalimentaire. Dix ans après, j’ai décidé de retourner sur les bancs de l’école à Davayé (Saône-et-Loire) pour me former en viticulture et en œnologie », se souvient Christophe Devos. En 2008, l’envie de cultiver ses propres vignes l’envahit et c’est dans le sud de l’Ardèche, à Rosières exactement, que les recherches d’une exploitation à reprendre conduiront ce Bourguignon d’origine. Seize ans plus tard, cet Ardéchois d’adoption de 53 ans est à la tête d’un vignoble entièrement labellisé agriculture biologique. Des parcelles sur lesquelles tout se passe à la main, « mon vignoble est tout en terrasse, il est difficilement mécanisable », reconnaît Christophe Devos. Une vie de passion qui l’a poussé à s’engager pour les autres et sa profession.

Lien avec le territoire

Non issu du milieu agricole, Christophe Devos découvre le monde de la coopération à son installation. « C’est un outil formidable au service de l’agriculture, mais pas seulement. Les coopératives constituent de véritables liens sociaux entre ses adhérents et au-delà. Elles ont à cœur de défendre les territoires sur lesquels elles sont implantées. Nous travaillons tous ensemble pour que demain, nous conservions notre souveraineté alimentaire en France. » Alors, le viticulteur ardéchois décide de s’investir localement jusqu’à prendre en janvier 2018 la présidence de la coopérative Natura’pro et intégrer le conseil d’administration de La Coopération Agricole Auvergne-Rhône-Alpes (Ara). Il occupera ses fonctions pendant plus de cinq ans, jusqu’à la fusion avec Agrial en juin 2023. « Après la fusion, je suis devenu président de la région Alpes-Sud-Est d’Agrial et administrateur du groupe coopératif », note Christophe Devos qui a toujours gardé en tête la volonté de conserver la proximité avec les adhérents de sa coopérative locale. Un lien de proximité avec les coopérateurs que le nouveau président de La Coopération Agricole Ara compte bien renforcer au niveau régional aujourd’hui.

Lien avec les coopérateurs

« Nous sommes tous solidaires entre adhérents coopérateurs, mais également entre coopératives. C’est dans ce principe de solidarité que se trouve l’essence même de notre modèle. C’est ensemble que nous bâtirons notre futur et celui de la coopération. Aujourd’hui, mon premier objectif est de renforcer ce lien en poursuivant le travail engagé par mes prédécesseurs. » Christophe Devos salue, en effet, le « magnifique projet » autour de l’autonomie alimentaire animale régionale qui a été engagé par plusieurs coopératives en mettant en place notamment des usines de trituration et la filière de valorisation qui en découle. « C’est très inspirant. À mon sens, seul le réseau de la coopération agricole peut conduire à bien ce type de projet. Il n’est pas impossible qu’à l’avenir d’autres filières emboîtent le pas », se projette Christophe Devos. Autant d’objectifs de taille que le président sait qu’il ne parviendra pas à atteindre seul.

Lien d’équipe

« Pour permettre à la coopération agricole régionale de rayonner, je sais que je peux compter sur des hommes et des femmes engagées au sein même de l’ensemble des 265 coopératives régionales, mais également sur mon conseil d’administration. Nous ne devons pas oublier ce lien, car tout seul nous ne sommes rien », conclut Christophe Devos.

Marie-Cécile Seigle-Buyat