Bien-être
Pour un confort optimal des animaux pendant l’été

Pour bien préparer son bâtiment avant l’été, une revue de détail peut s’avérer nécessaire pour cocher toutes les cases du plan Cniel et offrir le meilleur environnement à ses animaux.

Pour un confort optimal des animaux pendant l’été
Pour limiter le rayonnement solaire, les façades très exposées au soleil peuvent être dotées de débords de toitures avec des filets d’ombrage légers. ©Rhône Conseil élevage

Recommandation de base, les animaux doivent disposer d’une eau de qualité, en quantité suffisante, ainsi qu’un nombre de points d’abreuvement adapté à la taille du troupeau. Pour cela, il faut analyser le réseau de distribution d’eau et contrôler son dimensionnement. L’Institut de l’élevage (Idele) recommande au moins 6 cm, voire 10 cm en été, de longueur d’abreuvoir par vache et un espace latéral supérieur à 3,60 m, avec un débit de 15 à 20 litres/minutes, pour une hauteur d’eau de 7 cm minimale. À l’abri de l’ensoleillement, la ration doit rester appétente. En procédant à un état des lieux, on identifie les facteurs de risques comme l’isolation du toit, la présence de translucides ou encore de murs maçonnés exposés au soleil. Une cartographie thermique peut s’avérer nécessaire. Ce dispositif de mesures créé par l’Institut de l’élevage met en évidence l’homogénéité ou non de l’ambiance du bâtiment.

Des ouvertures mobiles pour s’adapter

L’Idele recommande pour apporter des vitesses d’air au niveau des flancs des animaux, d’aménager en long pan des ouvertures libres les plus basses possibles comme des panneaux articulés, des bardages ajourés coulissants ou en démontant des parties du bardage. L’installation d’ouvertures mobiles de type persienne permet de moduler et diriger l’entrée de la lumière tout en profitant de l’aération naturelle. « Attention aux ouvertures des longs pans côté sud. Le soleil peut rayonner sur les logettes ou dans les couloirs provoquant une fuite des animaux de ces zones-là », indique Alexandre Batia de Rhône Conseil Élevage. Pour limiter le rayonnement solaire, les façades très exposées au soleil peuvent être dotées de débords de toitures avec des filets d’ombrage légers. 

Brassage de l’air, brumisateurs

Quand toutes ces solutions ne suffisent plus, il convient alors d’étudier un système de brassage d’air mécanique. Pour l’Idele, il s’agit d’aider le renouvellement de l’air, d’augmenter sa vitesse et sa localisation. Parmi les nombreux systèmes existants, il faudra sélectionner celui qui sera le mieux adapté à la configuration du bâtiment et au mode de traite. Attention au rendement de l’équipement et aux éventuelles nuisances sonores engendrées. 
Enfin, il peut être justifié d’équiper le bâtiment de brumisateurs et de douches. « Ces deux systèmes d’humidification doivent impérativement être couplés à des périodes de ventilation : durée, localisation spatiale et répartition sur 24 heures sont à ajuster en fonction de la réponse des vaches laitières », précise l’Idele.

Magdeleine Barralon

Des guides sur divers thèmes sont téléchargeables sur le site : cniel.com 

Stress thermique : recommandations du Cniel

Entretien avec Jean Charef, chef de projet au Cniel, équipe science technique environnement. Stress thermique : recommandations du Cniel

Les recommandations du Cniel pour limiter le stress thermique sont-elles toujours d’actualité ?
Jean Charef : « Depuis 2018, différents programmes ont été lancés pour identifier et limiter le stress thermique des animaux. De ces études est né un plan qui priorise les aménagements à apporter aux bâtiments existants, les plus difficiles à adapter. Les grands axes sont inchangés. Nous insistons toutefois sur la règle de base : pour limiter leur stress thermique, les animaux doivent disposer d’un confort optimal. »

Quelles sont ces règles ?
J.C. : « Ce plan recommande une série d’actions en première intention qui concerne les questions cruciales comme les conditions d’abreuvement ; mettre à disposition des aliments appétents ; offrir de l’ombre aux animaux en pâture ; réduire le rayonnement direct et indirect du soleil à l’intérieur des bâtiments ; améliorer la ventilation naturelle. Si ces aménagements ne sont pas suffisants, les agriculteurs pourront dans un deuxième temps prévoir d’installer une ventilation mécanique. Ou encore de mettre en place la brumisation et le douchage : en dernier recours et avec précaution ! »

Avez-vous actualisé ce plan à cause du réchauffement climatique ?
J.C. : « Nous travaillons sur différentes problématiques telles que le stress thermique au bloc de traite ou sur les aires d’attentes qui entraînent le regroupement des animaux. » 

Propos recueillis par M.B.