Assemblée générale
Fédération  des Cuma :  un anniversaire et de nouveaux défis

Avec 102 structures adhérentes, la Fédération départementale des Cuma de la Drôme affiche un bon bilan pour son soixantenaire. Les Cuma sont toutefois confrontées à un problème de renouvellement des élus.

Fédération  des Cuma :  un anniversaire et de nouveaux défis
80 personnes issues des 102 Cuma adhérentes ont fêté le soixantenaire de la fédération départementale des Cuma de la Drôme, le 7 mars à Marsanne. © PLB

«La force du groupe est plus importante que la force individuelle. Le rôle de la fédération est d’accompagner les Cuma dans tous leurs projets et d’organiser des formations », a déclaré Jean Pierre Feschet, président de la fédération départementale des coopératives d’utilisation de matériels agricoles (FDCuma) de la Drôme, en ouvrant l’assemblée générale le 7 mars à Marsanne. 80 personnes issues des 102 Cuma adhérentes à la fédération départementale s’étaient déplacées pour cette journée d’échanges, de bilan d’activités, de projets et d’anniversaire à l’occasion du soixantenaire de la structure.
En ouverture, deux Cuma ont présenté leur activité. D’abord la Cuma de Sauzet, créée en 1970 et qui compte 23 adhérents (matériels d’épandage, travaux du sol, broyage) ; puis la Cuma des 4 SA de Savasse (cinq exploitations) à l’origine de la création d’un atelier de cassage d’amandes qui fonctionne depuis deux années. Un investissement de 800 000 euros qui s’inscrit dans une démarche régionale en accord avec des producteurs locaux d’amandes. La Cuma des 4 SA porte un projet de séchage de plantes aromatiques et à parfum destiné au marché du sec. Comme cela a été souligné, les Cuma de la Drôme sont à l’image de la diversité agricole du département avec des Cuma viticoles, de polyculture élevage, de distillation, de grandes cultures, de plantes aromatiques, à parfum et médicinales...

Le Dina pour booster l’activité

Président de la FD Cuma depuis douze ans, Jean Pierre Feschet a annoncé qu’il ne se représentait pas pour un nouveau mandat. Un conseil d’administration se réunira début avril pour élire un nouveau bureau. En déroulant le bilan d’activités 2022 de la fédération, Jean Pierre Feschet a beaucoup insisté sur le renouvellement des générations à travers le dispositif national d’accompagnement des projets et initiatives (Dina) des Cuma. Celui-ci comporte deux volets d’aides dont l’un pour les investissements immatériels (conseils stratégiques) et le second pour des investissements matériels. L’an dernier, sept Dina ont été réalisés.
Par ailleurs, seize Cuma ont été guidées pas à pas dans leur demande de subvention pour de l’achat de matériels. Vingt-trois équipements ont été ainsi subventionnés pour un montant d’investissement de 1,2 million d’euros. Enfin, trois nouvelles Cuma ont été créées (assemblées générales constitutives en 2022), ce qui montre une nouvelle impulsion du mouvement cumiste.
Des démonstrations de matériels « pour être plus performant à la ferme » ont aussi émaillé l’année 2022. La FD Cuma a également organisé des formations sur le binage mécanique des céréales, la gestion de la matière organique, la lutte contre le souchet, le compost dans les champs ainsi qu’un banc d’essai moteur avec dix tracteurs diagnostiqués.
Sur la période 2023-2027, un nouveau dispositif de financement de matériels et de bâtiments est prévu via le Feader. Son ouverture est annoncée pour fin mars (lire page 19). La fédération des Cuma accompagnera les porteurs de projets dans le montage de leur dossier.
À noter, l’an dernier, le Département de la Drôme a aidé à hauteur de 40 362 euros l’achat de sept matériels.

Améliorer le renouvellement des générations

Plusieurs interventions sont venues enrichir les échanges sur l’évolution des Cuma. Émeric Barbier, président de la fédération régionale des Cuma d’Auvergne Rhône-Alpes (Aura), a insisté sur la « forme collective qui constitue une réponse primordiale aux préoccupations actuelles. Il est important de préparer le renouvellement des générations car beaucoup de Cuma sont dirigées par des élus qui sont en place depuis longtemps, a-t-il ajouté. Il faut que les jeunes s’investissent davantage dans leur organisation et pour leur avenir. »
En seconde partie, les adhérents ont débattu sur le thème « favorisons nos échanges ». Le but était d’échanger, de partager des projets, des réussites et des besoins au sein des Cuma. Cinq groupes se sont constitués par production pour parler des difficultés à recruter du personnel, pour chercher des solutions financières ou tout simplement envisager des projets de partenariats. À titre d’exemple, « les Cuma recherchent des chauffeurs de machines car les engins sont devenus plus complexes à conduire, à manipuler. Ce sont généralement des récolteuses de noix, des machines à vendanger, des ensileuses », indique Mylène Delarue, animatrice à la FD Cuma de la Drôme.
La rencontre s’est terminée par une soirée festive, une rétrospective des soixante ans de la FD Cuma au cours de laquelle quatre acteurs ont improvisé des scènes à la demande du public. Un final très réussi. 

Pierre-Louis Berger

De gauche à droite, Jean Pierre Feschet (président de la FD Cuma de la Drôme), Didier Bongard (trésorier), Hubert Charvat (vice-président) et Julien Bres (administrateur). © PLB

Trophée spécial « Cuma transmission » 

Un trophée spécial « Cuma transmission » a été décerné à la Cuma Terre Avenir 26-07 (250 adhérents sur les deux départements) spécialisée dans le retournement de compost. Confronté à un problème de renouvellement et d’engagement des élus, le dispositif national d’accompagnement des projets et initiatives (Dina) des Cuma a permis de sauver la structure en remobilisant le groupe des responsables.

Pour cette journée anniversaire, des groupes de réflexion ont échangé sur le partage de projets, la réussite et les besoins des Cuma. © PLB

Fédération des Cuma de la Drôme : déjà plus de soixante ans d’existence

La fédération départementale des Cuma de la Drôme a été créée en 1962 à Valence. Son premier président était Mr Truttat. Au départ, elle était animée par une comptable à mi-temps, Nicole Charles, et par une animatrice, Véronique Duchalais, jusqu’aux années 1980.
Dans les années 1980-1990, la fédération a développé la proximité de terrain, organisé des démonstrations de matériels, des formations. Elle a pris une orientation vers les jeunes pour promouvoir le modèle Cuma. Puis, sur la période 1990 et 2000, la mécanisation raisonnée s’est imposée dans la démarche Cuma : meilleur service aux adhérents, utilisation collective de tracteurs, organisation du travail, conception de logiciels de diagnostic des charges de mécanisation… Par la suite, il y a eu la création de secteurs, de conseils plus individualisés. Les administrateurs de secteurs sont devenus les référents des Cuma sur le terrain.
En 2006, la loi d’orientation a introduit dans le code du travail la possibilité pour les Cuma d’exercer une activité de groupement d’employeurs.
En 2013, a été lancé le Dina, dispositif national d’accompagnement des Cuma.
Plus récemment, la fédération départementale des Cuma de la Drôme a renforcé son équipe administrative pour accompagner les cumistes dans leurs démarches administratives et juridiques, avec la présence de Mélanie Descours. La fédération, qui compte aujourd’hui quatre salariées et huit administrateurs, prévoit cette année le lancement de cinq lettres d’informations et le renforcement de sa communication sur les réseaux sociaux. 

P.L. Berger