Eau
Bassines : la tension monte à l'approche d'une nouvelle mobilisation

Appels au calme d'un côté, à l'auto-défense de l'autre: à quelques jours d'une nouvelle mobilisation d'ampleur d'opposants aux «mégabassines» dans le Poitou, la tension s'accroît entre adversaires et partisans de ces retenues d'eau pour l'irrigation agricole.

Bassines : la tension monte à l'approche d'une nouvelle mobilisation
Les projets de constructions de bassines dans les Deux-Sèvres et la Charente-Maritime engendrent de vives tensions entre adversaires et partisans de ces retenues d'eau pour l'irrigation agricole. (photo archives)

Au moins 10 000 personnes sont attendues par les organisateurs, entre mardi 17 et dimanche 21 juillet, au «Village de l'eau» installé à Melle (Deux-Sèvres), à quelque kilomètres seulement de Sainte-Soline, où de violent affrontements en mars 2023 avaient opposé certains manifestants et forces de l'ordre. 

Appels au calme d'un côté, à l'auto-défense de l'autre: à quelques jours d'une nouvelle mobilisation d'ampleur d'opposants aux «mégabassines» dans le Poitou, la tension s'accroît entre adversaires et partisans de ces retenues d'eau pour l'irrigation agricole. Environ 200 élus de différents bords politiques, dont la députée écologiste des Deux-Sèvres Delphine Batho, se sont rassemblés le 12 juillet en fin de journée à Melle pour exprimer leur «inquiétude» face à «l'intention assumée et explicite» de mener «des actions de désobéissance civile».

Les 19 et 20 juillet, les organisateurs, dont le collectif Bassines Non Merci, les Soulèvements de la Terre, Attac ou l'union Solidaires, ont prévu des «occupations, blocages ou désarmements» d'installations dans le but «d'arracher un moratoire» sur la construction des «mégabassines».

Pour la présidente DVD du département des Deux-Sèvres, Coralie Dénoues, l'événement «porte en lui les germes des violences que nous avons vécues l'an dernier». Plus tôt dans la journée, la préfecture des Deux-Sèvres avait «rappelé» leurs responsabilités aux organisateurs du Village de l'eau et des actions revendicatives prévues «au vu des risques élevés qu'ils présentent», soulignant qu'elle prenait «dès à présent des mesures administratives pour appuyer les actions de la gendarmerie».

Des poistions syndicales divergentes

 Les syndicats agricoles ont affiché leurs divergences à l'approche de l'événement. La Confédération paysanne, qui fait partie des organisateurs, appelle les pouvoirs publics à «oeuvrer pour qu'un dialogue soit enfin mis en oeuvre» sur le partage de l'eau, plutôt que «de jouer les pompiers pyromanes ou les oiseaux de mauvais augure».

La Coordination rurale du Lot-et-Garonne, de son côté, condamne les «écologistes intégristes» et appelle les agriculteurs à «aller soutenir et défendre nos amis paysans» dans les Deux-Sèvres, assurant que «les agriculteurs (...) se tiendront aux côtés des forces de l'ordre».

Le premier syndicat agricole, la FNSEA, estime pour sa part que «tout est réuni pour que le pire arrive» et appelle au calme, exhortant les agriculteurs «à ne pas céder aux intimidations et provocations».