FESTIVAL "WE CAN"
« On peut mieux faire », le défi de l’enseignement agricole

Ce jeudi 4 mai, le festival « We can » s’est déroulé au lycée agricole du Valentin, dans la Drôme. Les élèves d’une vingtaine d’établissements agricoles de formation publique de la région Auvergne-Rhône-Alpes se sont réunis pour présenter les défis qu’ils ont relevés tout au long de l’année autour de deux thèmes : les transitions agroécologiques et l’écocitoyenneté. 

« On peut mieux faire », le défi de l’enseignement agricole
Le lycée de Contamine-sur-Arve a fait mouche avec sa vidéo « Pourquoi pas elle ? » qui sera diffusée sur la chaîne « Au nom de la terre TV » (43 000 abonnés). ©AD 26-S.S.

Plus de 200 élèves, mais aussi des enseignants et directeurs d’établissements, ont fait le déplacement jeudi 4 mai dans la Drôme pour la première édition du festival « We can »*. Durant cette journée riche en énergie, émotions et non dénuée d’humour, ils ont présenté les défis qu’ils ont relevés tout au long de l’année sur les thématiques des transitions agroécologiques et de l’écocitoyenneté. Ce festival est l’aboutissement d’un projet lancé en 2021, au moment de la crise Covid, par le réseau de l’enseignement agricole public régional. « Nous voulions mettre en lien les élèves de ces 28 établissements agricoles autour d’activités et de défis liés aux thématiques du développement durable, de l’écocitoyenneté et de l’agroécologie », explique avec enthousiasme Matthieu Prevost, directeur du lycée agricole Olivier de Serres (Ardèche) et coordonnateur de l’événement pour le réseau Natur’Academie**. Restrictions sanitaires obligent, ces différents défis ont d’abord eu lieu sur les réseaux sociaux. En mai 2022, leur restitution a pu être organisée à Saint-Étienne, donnant officiellement naissance à l’opération baptisée « On peut mieux faire ». « Nous ne pensions pas que la quasi-totalité des établissements serait présente à cet événement », confie le responsable. Un succès notable, qui a convaincu les équipes pédagogiques de renouveler l’expérience en 2023. Le festival « We can » est ainsi né, avec un partenaire de taille : la chaîne « Au nom de la Terre TV », portée par le réalisateur Édouard Bergeon.

Trois défis à réaliser durant l’année scolaire

Le 4 mai, au lycée agricole du Valentin, à Bourg-lès-Valence, 17 établissements scolaires étaient réunis pour décrocher le trophée « On peut mieux faire ». Chaque équipe avait quelques minutes pour présenter au jury le projet sur lequel elle s’était investie durant l’année scolaire, le tout sur des stands où la mise en scène comptait tout autant que le bagout des élèves. Pour ce premier défi, le jury a été particulièrement attentif à l’investissement et à la sincérité des équipes, à la qualité des productions et à la pérennité des actions menées. En parallèle, il devait aussi départager les établissements sur deux autres défis : la réalisation d’un journal vidéo qui retrace le parcours, la passion et l’investissement des jeunes, et l’organisation d’une marche solidaire, fédératrice et engagée écologiquement. Celle-ci devait réunir le maximum d’élèves et les personnels de leur établissement, mais également des personnes extérieures.

« Prendre leur place dans le débat »

« C’est une journée qui fait du bien. Il y a une richesse, une diversité dans ces projets et une capacité de l’ensemble de ces jeunes à se projeter sur des enjeux écocitoyens très divers avec un optimisme hallucinant. Ce type d’initiative est fondamental. C’est avec ces jeunes qu’on est en train de construire la génération d’agriculteurs ou d’acteurs du monde rural de demain », a déclaré Bruno Ferreira, directeur régional de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (DRAAF) en Auvergne-Rhône-Alpes à l’issue de cette rencontre. Et Matthieu Prevost insiste, « ce festival  We can est avant tout l’occasion de structurer des projets pédagogiques stimulants pour les élèves et les enseignants. Le but est que cet événement devienne un fil rouge dans nos établissements régionaux et qu’il complète le plan “Enseigner à produire autrement” ». Et si tous les projets présentés ne sont pas en lien direct avec la production agricole, ils ont tous un point commun : former les élèves à créer le changement. « Cet exercice a aussi pour objectif de les rendre capables de porter des projets, de prendre leur place dans le débat et ainsi de défendre l’agriculture », conclut Matthieu Prevost.

Léa Rochon et Sophie Sabot

* We can : expression anglaise qui signifie « nous pouvons ».
** Natur’Académie : marque du réseau des 28 établissements de l’enseignement agricole public d’Auvergne-Rhône-Alpes.

Tous les articles sur le festival We can et le palmarès "On peut mieux faire"