La marque C’est qui le patron ? a organisé une projection du film documentaire « Nous, consommateurs » qui retrace l’histoire de sa création, jeudi 5 décembre au Malvern Pub à Valence.
Tout part d’une cinquantaine de producteurs de lait aindinois (de l'Ain) affligés par le manque de valorisation de leur lait. Pour faire face à cette crise, des consommateurs et des agriculteurs, dont notamment Nicolas Chabanne et Laurent Pasquier, ont lancé la coopérative d’intérêt collectif « C’est qui le patron ? » en 2016. Aujourd’hui, huit années plus tard, la marque évolue sur tout l’Hexagone. Rien qu’en Drôme et en Ardèche, plus de 200 personnes ont franchi le pas. À Valence, la projection du documentaire « Nous consommateurs », réalisé par Anne-Sophie Lévy-Chambon (aussi visionnable en ligne) a été l’occasion de pousser les sociétaires locaux à se rencontrer pour échanger.
« Donner du sens à son acte d’achat »
Présent sur place jeudi 5 décembre, Benoit Petit, responsable à la Cave de Tain et sociétaire de « C’est qui le patron ? » (CQLP) depuis le début d’année, a apprécié ce moment de « convivialité et de partage ». La marque, il l’a découverte comme tout le monde, au supermarché. En 2021, le sociétaire rencontre Nicolas Chabanne lors des Trophées de l'économie ardéchoise à Tournon-sur-Rhône. « J’ai vraiment pris conscience de la démarche à ce moment-là. C’est donner du sens à ses actes d’achat. Nous sommes tous concernés par les problématiques agricoles. Comment apporter la juste rémunération aux agriculteurs ? C’est un acte d’achat citoyen », estime Benoit Petit.
Une meilleure rémunération pour la production ? Rémy Fustier, éleveur de vaches laitières en bio à Champis, en Ardèche, valorise une partie de son lait sous la marque depuis 2017. En effet, Sodiaal, la coopérative à laquelle il vend son lait, a noué un partenariat avec CQLP. Ainsi, il gagne six à sept centimes de plus. Son lait est utilisé pour produire un beurre bio vendu à 3,17 € en grande surface. « Nous avons un cahier des charges à respecter mais il est similaire à celui que je possède déjà en bio avec, par exemple, six mois de pâturage minimum », explique Rémy Fustier. L’éleveur participe parfois à des animations comme celle de jeudi ou dans des grandes surfaces pour promouvoir la marque. Un rôle partagé avec les sociétaires puisque ces derniers peuvent adhérer pour 1 € et ainsi avoir leur mot à dire sur l’évolution des prix des produits via des questionnaires reçus par mail.
Morgane Eymin
« C’est qui le patron ? » en chiffres
- 3 000 producteurs environ en France.
- 13 familles de producteurs de lait bio en Ardèche en Drôme.
- 139 sociétaires en Drôme.
- 76 sociétaires en Ardèche.