SANTÉ ANIMALE
GDS 26 : sur tous les fronts du sanitaire

Fin mars, le groupement de défense sanitaire de la Drôme (GDS 26) a tenu son assemblée générale à Barbières.

GDS 26 : sur tous les fronts du sanitaire
Au micro, le Dr vétérinaire Cathy Traynard (DDPP), Agnès Jaubert (conseillère départementale déléguée aux politiques agricoles), Philippe Crosset-Perrotin (président du GDS 26), Sonia Chovin (2e vice-présidente GDS 26), Jean-Marc Grange (1er vice-président GDS 26), Clément Martin (trésorier GDS 26).

Le sanitaire doit être plus que jamais une priorité dans la conduite des élevages. D’autant que dans ce domaine, rien n’est jamais acquis. Pour preuve, l’apparition en 2023 dans le Sud-Ouest, de la maladie épizootique hémorragique (MHE, catégorie D et E au regard de la loi santé animale), ainsi que la FCO sérotype 8. « Véhiculées par un moucheron, il y a fort à parier qu’elles toucheront notre département au cours de l’été ou de l’automne 2024 », a alerté Philippe Crosset-Perrotin, président du GDS 26 lors de l’assemblée générale du groupement fin mars. Il a aussi rappelé toute l’importance de la biosécurité, « qui permet une approche pragmatique et transversale de la prévention sanitaire ».

Soutien fort du Département

L’ensemble du personnel du GDS 26 a présenté l’activité du groupement en 2023. On retiendra notamment que la situation est stable et maîtrisée sur les maladies qui font l’objet d’une prophylaxie obligatoire (brucellose, leucose, IBR, maladie d'Aujeszky…). Le Département de la Drôme, l’État (DDPP**) et le GDS apportent une aide financière directe aux adhérents pour réaliser ces prophylaxies, pour un montant total, en 2023, de 106 707 €, dont 97 357 € du Département.

Par ailleurs, des plans de préventions et de lutte sont mis en place par le GDS 26. Pour la section ruminants, les aides directes aux éleveurs pour s’inscrire dans ces plans ont représenté l’an dernier 125 888 €, dont 108 000€ du Département de la Drôme.

L’assemblée générale a aussi été l’occasion de rappeler que le GDS 26 propose à nouveau des formations. Cinq sessions ont été réalisées en 2023 : deux sur le thème « gestion de la besnoitiose en élevage bovin », deux formations « éleveur infirmier » et deux sur le thème « initiation à la géobiologie en élevage ». De nouvelles formations seront proposées à l’automne prochain et le GDS 26 insiste notamment sur l’importance de la formation « éleveur infirmier » dans un contexte où le maillage vétérinaire du territoire devient de plus en plus compliqué.

« Se former sur la biosécurité est essentiel »

L’activité de l’ensemble des sections du groupement a été passée en revue*. En volailles, le GDS de la Drôme gère notamment dans le cadre de ses délégations par la DDPP, l’enveloppe pour le traitement des effluents d’élevage en cas de salmonelles. Pour la section porcine, des échanges ont eu lieu cette année avec une délégation du GDS de Nouvelle-Calédonie. Concernant ces deux sections, dont le nombre d’adhérents reste aujourd’hui limité, le président Philippe Crosset-Perrotin insiste sur la nécessité pour les éleveurs de porcs et volailles en plein air de se mobiliser davantage sur les questions sanitaires. « La peste porcine africaine est aux portes de la France, côté Italie, rappelle-t-il. Se former sur la biosécurité pour maitriser les mesures préventives est essentiel. » Du côté de la section aquacole, qui réunit des adhérents de la Drôme, de l’Ardèche et de l’Isère, le programme d’éradication et de surveillance de deux maladies (SHV et NHI) se poursuit. Quant à la section apicole, elle est toujours très active et gère notamment le plan de lutte contre varroose et le plan de lutte contre le frelon asiatique.

70 ans en 2025

En 2024, le GDS de la Drôme va poursuivre ces différentes actions. On notera également quelques nouveautés. En bovins, le lancement d’une expérimentation test PCR besnoitiose sur deux élevages volontaires et la mise en place d’un dépistage systématique néosporose en cas d’avortement. En ovins, une nouvelle enquête sera réalisée sur la prévalence de la gale. En caprins, un document sera créé pour répondre aux questions des éleveurs sur les diarrhées.

L’assemblée générale du GDS 26 s’est terminée par une intervention des vétérinaires Michel Bouy et Christine Filliat sur la gestion d’une crise sanitaire par les éleveurs, plus particulièrement dans le cas d’une contamination aux salmonelles.

Enfin, si le sanitaire est un sujet sérieux, le GDS 26 compte bien lui donner aussi un peu de légèreté lors de la prochaine assemblée générale au printemps 2025. La structure fêtera en effet ses 70 ans et prévoit de réunir ses adhérents dans la convivialité.

S.S avec Anne-Marie Fuentes

Contact : en cas de question, doute, besoin de conseils, l’équipe du GDS 26 est à l’écoute des éleveurs au 04 75 78 48 30.
* Sur l’activité de la section ruminants, lire ici.
** DDPP : direction départementale de la protection des populations. 

EN BREF

Coproscopies

En 2023, le conseil départemental a relancé la subvention aux éleveurs pour la réalisation d’analyses coproscopiques sur leur cheptel. Un outil indispensable pour évaluer la charge parasitaire et adapter l’utilisation des traitements. En 2023, 72 éleveurs ont ainsi fait réaliser 229 coproscopies par le laboratoire Terana Drôme (ex Drôme Laboratoire).

IBR

Le plan national d’éradication de l’IBR se poursuit, avec l’objectif d’atteindre le statut de pays indemne en 2027, soit un taux de 99,8 % de cheptels bénéficiant de la garantie indemne IBR. En 2023, la Drôme a déjà atteint 98,4 %.

Caisson euthanasie

La section avicole du GDS 26 réfléchit actuellement à la construction d’un caisson d’euthanasie pour les petits élevages de volailles. Celui-ci serait mis à disposition des éleveurs en cas de résultat positif salmonelles et de nécessité d’abattage.

En 2023

Le suivi sanitaire en Drôme

Filière bovine :

- 98,4 % de cheptels indemnes IBR

- BVD : 9 IPI détectés

- Pack intro : 400 transactions soit 3 224 introductions

- Plan besnoitiose : 16 élevages en plan d’assainissement, 14 en plan de surveillance.

Filière ovine : 

- Brucella ovis : 618 béliers testés dans 71 cheptels, 34 positifs (12 cheptels).

- Statuts sanitaires : 87 exploitations pour 803 ovins testés.

- Border disease : 15 élevages dépistés, 11 avec des positifs.

Filière caprine :

- CAEV : 8 élevages garantis indemnes, un 9e en cours d’acquisition (liste disponible auprès du GDS 26).

- Statuts sanitaires : 54 exploitations pour 487 caprins testés

- Surveillance Schmallenberg : 3 cas.