Un loup a été abattu dans la nuit de jeudi 9 au vendredi 10 janvier dans la Drôme. Une des fermes touchées par les attaques témoigne.
Un premier loup a été prélevé dans la nuit de jeudi 9 janvier au vendredi 10 janvier sur la commune de Montbrun-les-Bains. Voilà plusieurs années que les éleveurs du village font face à la prédation du loup sur leurs troupeaux.
Un troupeau divisé par quatre
Patricia et Cédrik, paysans à la Ferme du Vallon depuis quinze ans, ont vu leur troupeau divisé par quatre en l'espace de quelques années dues aux attaques de loups. À l'origine, la ferme possédait douze brebis pour assurer l'entretien des prairies en écopâturage. En l'espace de quelques années, leur troupeau a été divisé par quatre.
Dans la nuit du 21 au 22 décembre, les paysans ont perdu deux bêtes dans une attaque. Le lendemain, une troisième. Dans la nuit du 28 au 29 décembre, une quatrième a ainsi été tuée par des loups. À bout, Patricia et Cédrik ont demandé une autorisation de tirs de prélevement à la Préfecture qui leur a finalement été délivrée.
"Il faudrait une meute de chiens pour pouvoir gagner"
Voilà plus d'une semaine que les paysans retiennent leur souffle. Des louvetiers, postés sur deux exploitations, dont celle de Patricia et Cédrik, ont guetté les loups. "Nous avons entendu un tir dans la semaine, mais le loup a été loupé", raconte Patricia. Pour l'intervention, les trois bêtes restantes de la ferme ont été parquées. "C'est dur de les voir comme ça alors qu'elles ont l'habitude de pâturer librement. Elles sentent que quelque chose ne va pas", se désolent les paysans. Pas d'autre choix que d'utiliser les bêtes comme "appât" pour attirer les prédateurs. "Nous en avons vu au moins quatre mais difficile de savoir combien ils sont au total", témoigne Patricia.
Pour les paysans, c'est un "soulagement mais rien ne nous dit que ce soir il n’y aura pas une autre attaque. Ça fait trop longtemps que ça dure. Nous avons un chien de protection mais quand vous avez plusieurs loups, un chien seul il vous previent mais il ne va pas les attaquer, il sauve sa peau. Il faudrait une meute de chiens pour pouvoir gagner". Ce n'est pas la première année que le couple subi des pertes. "Nous serons toujours soumis aux attaques. Nous avons une clôture mais les loups sautent à deux mètres, ça ne les arrête pas", estiment Patricia et Cédrik.
Et les chiens de protection ? "Cela pose soucis avec le voisinage. La conciliation est vraiment compliquée, cela nous cause des problèmes", rapportent-ils. Selon eux, "la population de loup est devenue trop importante. Ils se développent car le taux de prélevement est trop faible et ce sont les troupeaux qui en pâtissent". Les louvetiers resteront encore quelques nuits dans l'espoir de mettre fin aux attaques quotidiennes sur les fermes du village.