Accès au contenu
Installation

Audrey Vincent, un parcours autour des semences

Audrey Vincent s'est installée fin 2020 à Cléon-d’Andran où elle produit des céréales et des semences. Lors de l'inauguration de son exploitation, les opportunités de la filière semences ont été mises en avant.

Audrey Vincent, un parcours autour des semences
Une cinquantaine de personnes a participé le 18 décembre à l'inauguration de l'exploitation d'Audrey Vincent, évènement organisé par la chambre d'agriculture et Jeunes agriculteurs de la Drôme, parmi lesquels des élèves du BTS agronomie au lycée du Valentin et leurs deux formatrices, le sénateur Bernard Buis, le maire de Cléon-d’Andran Fermin Carrera, des représentants de Top Semence, de Semae, des Ets Sicoit, du groupe Perret, du Crédit Agricole, Crédit Mutuel ainsi que des proches. ©JA26

Issue d’une famille d’agriculteurs, Audrey Vincent a baigné dans ce milieu depuis l’enfance. Après l'obtention en 2005 d'un BTS agricole au lycée du Valentin, durant lequel elle effectue un stage  chez Top Semence, elle est ensuite engagée comme saisonnière pendant deux ans, puis en CDI à partir de 2007 et jusqu'en 2020, année du départ en retraite de son père. Plutôt que de laisser les terres familiales partir à l’agrandissement, elle décide de reprendre l’exploitation. Pour monter son projet et faire sa demande de DJA, elle est alors accompagnée par la chambre d’agriculture.

En s’installant à la suite de son grand-père - qui avait débuté sur une trentaine d’hectares dans les années 1940 - et de son père - qui avait repris l'exploitation en 1989 et agrandit la ferme jusqu’aux 123 ha actuels - Audrey Vincent a eu comme projet de développer les semences et de se lancer dans la lavandiculture. Aujourd'hui, elle cultive 46 hectares (ha) de céréales, 30 ha de semences, 15 ha de luzerne, 10 ha de protéagineux (pois), 9 ha de lavande et 8,5 ha de colza. Les céréales (blé dur, blé tendre et orge) sont vendues à la coopérative Drômoise de céréales et les semences à l'union de coopératives Top Semence. Pour les lavandes, c’est le Gaec du Bridon qui assure la récolte et la distillation.

Des points forts et des inquiétudes

« Sur une ferme, on a toujours des projets d’amélioration », confie Audrey Vincent. ©JA26

Parmi les points forts de son exploitation, Audrey Vincent mentionne la diversité des cultures, l’accès à l’eau du Rhône, ce qui évite les restrictions, du matériel récent comme une rampe d’irrigation neuve qui augmente la performance. Elle met également en avant son bâtiment de stockage avec couverture photovoltaïque qui assure une autonomie de financement ainsi que la proximité de son parcellaire. Cependant, elle évoque quelques points faibles : des pics d’activité tous regroupés entre avril et fin octobre avec une charge de travail vraiment très dense ; l’augmentation du coût de l’irrigation ainsi que du matériel, du fuel, des engrais... ce qui impacte considérablement les coûts de production. Elle se dit également préoccupée par le cours des céréales, l’avenir de l’Europe et bien sûr la PAC avec des exigences réglementaires de plus en plus contraignantes, obligeant les agriculteurs à se conformer administrativement pour « rentrer dans les cases » plutôt que de suivre le bon sens agronomique.

« Sur une ferme, on a toujours des projets d’amélioration », confie Audrey Vincent. Prochainement, elle aimerait installer une deuxième rampe d’irrigation, construire une aire de lavage et renouveler du matériel, notamment sa moissonneuse.

537 agriculteurs, 9 000 ha

Cette inauguration d'exploitation a été l'occasion de promouvoir les opportunités d’une installation en filière semence. L'union de coopératives Top Semence a ainsi mis en avant la multiplicité des espèces produites, les plus-values et la sécurisation des systèmes de culture, l’accompagnement proposé pour aider les producteurs (conseils techniques personnalisés, sécurisation des surfaces engagées). La question de l’eau a aussi été évoquée, comme condition de pérennité de cette filière.

Pour terminer, la chambre d’agriculture de la Drôme a indiqué que la filière semence en Drôme compte actuellement 537 agriculteurs, pour une surface de 9 000 ha. Par ailleurs, la compagnie consulaire a expliqué qu'environ 300 candidats se présentent chaque année au Point accueil installation (PAI). 90 font le point sur leurs besoins en expérience et compétences dans le cadre du Plan professionnel personnalisé (PPP) et 85 sont accompagnés dans leur projet d’installation, dont une soixantaine avec demande de DJA. La chambre d'agriculture accompagne également environ 120 cédants par an.