GRANDES CULTURES
Semis direct et simplifié : des clés pour choisir son matériel
Mi-octobre à Divajeu, la fédération des cuma de la Drôme (FDCuma 26) et la chambre d’agriculture ont organisé une démonstration de matériels de semis direct et simplifié.
Près de 140 personnes* selon les organisateurs se sont déplacés le 17 octobre, à Divajeu, sur une parcelle de l’exploitation de Sébastien Boutarin pour découvrir des matériels de semis direct et simplifié. La démonstration était organisée par la fédération des cuma de la Drôme et la chambre d’agriculture dans le cadre de la « caravane de démo » portée par la fédération régionale des cuma. L’évènement s’inscrivait également dans le projet « Territoire d’innovation en Biovallée ».
La thématique proposée aux participants était : garantir un semis de qualité en limitant le travail du sol, tout en simplifiant l’itinéraire technique et en prenant en compte les coûts.
Trois types de matériels étaient présentés à la démonstration : des semoirs directs à disques (Avatar de Horsch en 3 m et 750A de John Deere en 6 m), des semoirs directs à dents (TD de Aguirre en 6 m et T-Sem de Simtech en 3 m) et un semoir TCS (Rapid 300S de Väderstad en 3 m). Chacun des cinq matériels était présenté soit par un représentant de la marque, soit par un agriculteur utilisateur.
Pour les organisateurs, l’enjeu était de permettre aux participants de découvrir le matériel disponible, ses points forts, points faibles, et ceci en conditions réelles. La démonstration s’est déroulée sur une parcelle avec précédent blé tendre, sur laquelle avait été implanté un couvert estival (sorgho à balais). La sécheresse estivale avait cependant limité l’implantation du sorgho, d’où la présence de repousses de blé.
Les semoirs directs à dents
À retenir parmi les matériels présentés : les semoirs directs à dents présentent l’avantage d’être légers et moins onéreux à l’achat. Ils demandent moins de puissance que leurs homologues à disques et permettent de faciliter les manœuvres. Les semoirs directs à dents remontent toutefois plus de cailloux, ce qui demande un entretien accru de la parcelle. En remuant plus de terre, ils peuvent également favoriser la germination des adventices. À l’utilisation, des risques de bourrages sont constatés lorsque le couvert est très développé. Par comparaison aux semoirs à disques, les semoirs à dents sont plus faciles d’entretien et les pièces en général moins coûteuses. Côté chiffres, l’investissement pour un semoir direct à dent est compris entre 8 000 et 11 000 euros par mètre (€/m) de largeur. Ce type de matériel doit être utilisé au minimum sur 30 à 50 ha/m/an pour optimiser le coût de revient. Pour un semoir direct à dent de 3 m, utilisé sur 100 à 150 ha par an avec un tracteur de 110 CV, le réseau des cuma estime le coût d’utilisation de l’outil à 35 €/ha soit un coût de chantier (incluant coût du semoir, GNR, main-d’œuvre et traction) à 70 €/ha.
Les semoirs directs à disques
Les semoirs directs à disques brassent moins le sol et créent donc moins de terre fine. En revanche, ils ne remontent pas les cailloux à la surface. Ils sont adaptés aux couverts plus fournis et aux couverts ligneux. Le réglage de la profondeur de semis et de la pression au sol est facilité. À noter toutefois, avec ce type de semoir, il peut y avoir un risque d’incorporation de résidus dans le fond du sillon, notamment avec les disques droits, ce qui peut entraîner des défauts de germination si la graine, posée sur les résidus, n’est plus en contact avec le sol.
Autre élément à prendre en compte : le prix d’achat au mètre linéaire, compris entre 20 000 et 25 000 €/m. Pour optimiser le coût de revient, il faut compter entre 70 à 100 ha/m/an selon le réseau des cuma. Pour un semoir direct à disques de 3 m utilisé sur 250 à 300 ha/an, avec un tracteur de 140 CV, le coût d’utilisation est estimé à environ 40 €/ha pour l’outil seul et environ 84 €/ha pour un chantier complet (incluant coût du semoir, GNR, main-d’œuvre et traction).
Les semoirs de TCS
Les semoirs de techniques culturales simplifiées (TCS) offrent l’avantage d’être polyvalent sur chaume, labour et couvert peu développé, puisque la rangée de disques à l’avant crée le lit de semence. Leur fréquence d’entretien, notamment les pièces d’usure disques et socs, est toutefois à prendre en compte. Ils nécessitent également davantage de puissance de traction.
Leur prix d’achat se situe entre 24 000 et 26 000 €/m. Le réseau cuma estime qu’il faut compter une utilisation sur 80 à 130 ha/m/an pour optimiser leur coût de revient. Enfin le coût d’utilisation d’un semoir de TCS de 3 m, utilisé sur moins de 300 ha/an avec un tracteur de 150 CV est estimé à 37 €/an pour l’outil seul et un peu moins de 83 €/ha pour le service complet (incluant coût du semoir, GNR, main-d’œuvre et traction).
À noter, cette démonstration s’est achevée sur un moment convivial proposé par le syndicat Jeunes Agriculteurs du canton. L’occasion pour les participants de poursuivre les échanges et de se renseigner en perspective de leur futur choix de matériel.
*Agriculteurs, conseillers et techniciens mais aussi une soixantaine d’élèves de l’enseignement agricole (lycée et CFPPA du Valentin, MFR de Divajeu et lycée privé du Val de Drôme).
Pour guider les agriculteurs dans leur choix, les organisateurs ont édité un livret récapitulatif. Celui-ci propose une analyse complète des avantages et inconvénients de chaque type de matériel, ainsi que ses coûts d’utilisation. Pour l’obtenir, contactez la FDCuma 26 ([email protected] ou 06 36 41 70 49).
Découvrir les résultats des démonstrations de semis
À noter, la chambre d’agriculture de la Drôme et la FDCuma 26 invitent tous les agriculteurs qui le souhaitent à une visite de la parcelle de démonstration à Divajeu le 7 décembre de 14 h 30 à 16 h 30. L’occasion de découvrir le résultat des semis réalisés le 17 octobre et de constater s’il existe des différences entre les trois types de semoirs utilisés. Ces bandes d’essais font en effet l’objet d’un suivi de la chambre d’agriculture. Victor Etevenot, conseiller spécialisé grandes cultures, commentera les résultats obtenus.
Renseignements : Victor Etevenot ([email protected] 06 07 17 67 58) ou Mylène Delarue ([email protected] – 06 36 41 70 49).