ACCOMPAGNEMENT
Réussir sa transition vers l’agriculture de conservation des sols
Victor Etevenot est conseiller grandes cultures à la chambre d’agriculture de la Drôme. Il insiste sur les enjeux de l’agriculture de conservation des sols.
Depuis quelques années et grâce au soutien financier du Département, la chambre d’agriculture de la Drôme accompagne techniquement un groupe d’environ 70 agriculteurs sur la thématique de l’agriculture de conservation des sols (ACS). Tours de plaine, visites d’essais, démonstrations comme celle du 17 octobre à Divajeu (lire ici) ou encore formations sont au programme. Un groupe WhatsApp a également été mis en place. Il permet de partager questions, photos, d’échanger sur ses pratiques…
« Les enjeux de l’ACS sont multiples, rappelle Victor Etevenot, conseiller grandes cultures. Tout d’abord limiter l’érosion et la perte de fertilité des sols. » Il faut 500 ans pour que se constituent 3 cm de sol qui peuvent être emportés en quelques minutes par des pluies diluviennes, comme récemment. Il est aujourd’hui démontré que l’ACS limite les phénomènes érosifs. L’ACS permet par ailleurs une meilleure infiltration de l’eau dans la parcelle. Elle offre donc un meilleur ressuyage et une meilleure portance des sols. Parmi les autres arguments en faveur de l’ACS : une réduction à terme des besoins en intrants (engrais, produits phytosanitaires, carburant…) et une diminution du temps de travail.
Trois piliers fondamentaux de l’ACS
« L’agriculture de conservation des sols repose sur trois piliers, souligne Victor Etevenot : la couverture permanente des sols ; le semis sans travail du sol ou minimal dans certains cas ; l’allongement et la diversification des rotations. » Cette année, par exemple, le groupe ACS a travaillé plus particulièrement sur la thématique des couverts végétaux pour « essayer de composer des couverts denses permettant de gérer au maximum les adventices ».
Le conseiller reconnaît toutefois qu’il n’y a pas de « recette unique » en ACS. « Il faut accepter d’ajuster ses pratiques en fonction des conditions climatiques, de ses sols et des cultures. Lors d’une transition de techniques conventionnelles à l’ACS, devoir retravailler une parcelle, quand il n’y pas d’autre solution, cela peut arriver même quand on est passé au semis direct », indique-t-il.
Enfin, Victor Etevenot conseille à tout agriculteur d’être accompagné pour franchir le pas, avec une première étape incontournable : la formation « réussir sa transition vers l’agriculture de conservation des sols ». Celle-ci permet de maitriser les bases de cette technique de gestion des cultures. La prochaine aura lieu les 23 et 24 janvier à Etoile-sur-Rhône.