IMPLANTATION
Colza : évaluer la structure du sol  dans le précédent dès maintenant

Pour obtenir un colza robuste en mesure de supporter la pression des bioagresseurs, les insectes d’automne en particulier, les aléas climatiques et d’exprimer son plein potentiel, tout en minimisant le nombre d’interventions à réaliser, l’implantation est l’étape clé. Tout démarre avec la gestion de l’interculture et la préparation du sol.

Colza : évaluer la structure du sol  dans le précédent dès maintenant
L’implantation est une étape clé pour obtenir un colza robuste. ©Paysan_breton

Pour donner au colza les meilleures conditions d’implantation, l’objectif est tout d’abord d’obtenir un sol meuble, sans zone de tassement sur au moins 20 cm, tout en se tenant prêt à semer de façon opportuniste avant une pluie significative (> 5 mm) à partir du 10 août. L’annonce d’une pluie sera réellement l’élément déclencheur du semis. Il faut aussi assurer un lit de semence avec en surface, un mélange de terre fine et de petites mottes pour offrir des conditions optimales de germination en limitant les risques de battance. Il est important également de maintenir au maximum l’humidité du sol en évitant les interventions superflues entre la récolte du précédent et le semis du colza et aussi en roulant après tous les passages d’outils pour maintenir le maximum de fraîcheur.

Le test bêche

Au mois de mai, les cultures d’hiver sont toujours en place, pourtant c’est maintenant que la nouvelle campagne de colza démarre avec un diagnostic de l’état structural du sol. Cette démarche détermine la stratégie de gestion de l’interculture. Un test bêche dans le précédent permet de repérer d’éventuels accidents structuraux, de déterminer à quelle profondeur ils surviennent, et sur quel(s) secteur(s) de la parcelle ils sont localisés. Il convient donc de répéter plusieurs fois l’opération, sur les zones représentatives de la parcelle. Avec une bêche classique ou une fourche bêche en sol caillouteux, l’exercice consiste à prélever un bloc de 20 cm de côté et de 25 cm de profondeur (pour plus d’informations, voir la vidéo.
Le bloc peut apparaître continu sans présence de terre fine, il peut se désagréger en grosses mottes, ou encore se décomposer en petites mottes et terre fine. Une fois l’état du bloc observé, il faut se concentrer sur la structure interne des mottes contenues dans le bloc. Celles-ci peuvent être de trois types : tassées, tassées et fissurées, ou poreuses.
Le croisement de ces deux informations, état du bloc et état interne des mottes, permet de déterminer une profondeur de travail du sol à mettre en œuvre pour préparer le colza. Le tableau 1 de détermination de la structure du sol​​​​, permet d’établir un premier diagnostic en fonction des observations.

Choix des outils, nombre de passages

L’articulation des critères cités précédemment offre plusieurs possibilités de gestion de l’interculture décrites dans l’arbre de décision (tableau 2). La stratégie de travail du sol définie dans un premier temps, devra être ajustée au scénario climatique de l’année. Une récolte en conditions humides, par exemple, peut amener à revoir ses plans. Cette année, il est important de signaler que les semis de céréales se sont déroulés dans de bonnes conditions (pas d’excès d’eau donc faible probabilité de tassements). De ce fait, il y a de grandes chances pour que l’état structural du sol incite à minimiser le travail en profondeur.

La préparation du sol

Avec réalisation préalable d’un test bêche ou sans, pour bénéficier des meilleures conditions, n’hésitez pas à privilégier les passages les plus proches possibles de la récolte du précédent. C’est très important pour profiter de l’humidité résiduelle et effectuer un passage de qualité. De plus, cela permet d’avoir les terres prêtes le plus tôt possible afin de ne pas louper les créneaux de semis favorables. Toute opération culturale doit être suivie d’un passage de rouleau pour refermer et éviter un assèchement trop important. Attention toutefois, chaque passage assèche inévitablement les horizons de sols et ceux-ci doivent donc être réduits à leur minimum. Dans tous les cas, éviter au maximum les interventions répétées et en particulier dans les 15 jours avant le semis. Si une dernière intervention s’impose celle-ci doit être la plus superficielle et la plus proche possible du semis.

Votre contact régional : Alexis Verniau - [email protected]