La première Fête du saint-marcellin et de la noix de Grenoble AOC se déroule les 15 et 16 juin à Saint-Marcellin.
C’est la première édition d’un double rendez-vous réunissant en un seul lieu les deux produits phare de la vallée de l'Isère. Raphaël Mocellin, maire de Saint-Marcellin, n’est pas peu fier d’accueillir cette première Fête du saint-marcellin et de la noix de Grenoble AOC dans sa commune. Philippe Rosaire, maire de Vinay, enterre tout de suite la hache de guerre amicale que se livraient les deux communes depuis des décennies : « La capitale de la noix est bien la vallée de l’Isère, et non l’une ou l’autre des deux communes ». Cette précision dite, les deux édiles ont dit leur fierté. Celui de Saint-Marcellin met en avant le nouvel ordonnancement de la place du Champ de Mars et de la place d’armes. Les travaux d’embellissement et de réorganisation seront terminés pour la fête. L’endroit sera plus ouvert et convivial. Le maire de Vinay, lui, se dit fier que « l’ensemble du territoire soit mis en avant. Il fallait seulement trouver une date », avance-t-il. Chose délicate car les intérêts des touristes, des producteurs de saint-marcellin, de noix, des acteurs économiques ne convergent pas vers une même date. La volonté commune était d’anticiper la belle saison, celle des touristes et de leur venue. La fin du printemps est donc optimale, mais « les éleveurs ont été difficiles à convaincre, reconnaît Sylvie Marion, animatrice du comité du saint-marcellin et du saint-félicien (C2MF). C’est la période des foins qui s'ajoute à la production quotidienne de lait et à la fabrication du fromage pour une bonne partie d’entre eux ».
Notoriété grandissante
« On vient de loin mais notre production commence à gagner en notoriété. C’est valorisant pour les 150 fermes productrices et les 284 communes de l’appellation, souligne Bruno Neyroud, président du Comité pour le Saint-Marcellin. ©TerreDauphinoise
Voir démarrer cette version réconciliée de deux fêtes, celle de la noix à Vinay et celle du saint-marcellin dans la ville éponyme est une fierté pour Bruno Neyroud, président du Comité pour le Saint-Marcellin. « D’autant que cela intervient alors que 2024 est l’année des dix ans de la création de l’IGP. On vient de loin mais notre production commence à gagner en notoriété. C’est valorisant pour les 150 fermes productrices et les 284 communes de l’appellation. D’ailleurs, dans le film “Un petit truc en plus” sorti récemment et tourné en grande partie dans notre secteur, une séquence montre les acteurs heureux de trouver du saint-marcellin dans un magasin. Nous n’avons rien déboursé pour cela, preuve que le nom commence à imprégner les esprits. »
Le responsable professionnel affirme aussi que le petit fromage commence à rayonner au-delà de notre frontière régionale. Une étude de consommation récente a révélé une augmentation de 7 points de la notoriété assistée (lorsque le saint-marcellin est cité dans une liste de produit) depuis la précédente enquête quatre ans auparavant. Un bond donc significatif.
Association parfaite
Arnaud Rivière, président du comité interprofessionnel de la noix de Grenoble (CING) est lui aussi particulièrement fier de cet aboutissement. « Ce dossier tenait particulièrement à cœur le comité, révèle-t-il. Les deux produits s’associent parfaitement et la démarche a été très bien prise par les producteurs de noix. Mais réunir autour d’un même projet les interprofessions, les confréries et les collectivités locales (municipalités et intercommunalité) a nécessité un long travail. »
Si Philippe Rosaire est fier de ce résultat, il sait aussi que c’est non seulement le territoire qui est mis en avant mais que sa commune accueillera la nouvelle fête en 2025. Le rythme pourrait être gardé avec une alternance d’un côté et de l’autre tous les deux ans. Pourrait car il n’est pas exclu que cette fête soit davantage itinérante. Frédéric de Azevedo, président de la communauté de communes Saint-Marcellin Isère Vercors imagine un accueil « dans les nombreuses pépites du territoire de l’intercommunalité, parmi lesquelles notamment Saint-Antoine-l’Abbaye ». La question n’est pas encore tranchée. Les promoteurs ont au moins un an devant eux pour se décider.
Jean-Marc Emprin