ÉLEVAGE
Les jeunes s’exercent à l’évaluation morphologique en caprin

Le 29 novembre, sur l’exploitation de Cécile Contessi à Aouste-sur-Sye, s’est tenue l’épreuve du concours départemental de jugement d’animaux par les jeunes en espèce caprine.

Les jeunes s’exercent à l’évaluation morphologique en caprin
L’épreuve du concours départemental de jugement d’animaux par les jeunes en caprin s’est déroulée le 29 novembre à Aouste. La remise des prix est prévue le 19 décembre. ©S.S.-AD26

Chaque année, les jeunes des établissements d’enseignement agricole ont la possibilité de participer au concours de jugement d’animaux par les jeunes (CJAJ) qui se déroule lors du Salon international de l’agriculture à Paris. Mais avant d’espérer concourir à l’épreuve nationale, les candidats doivent d’abord acquérir et mettre en pratique les fondamentaux du pointage et se qualifier à l’échelle départementale. En Drôme, cinq sections du concours sont ouvertes : vaches laitières montbéliardes, vaches allaitantes limousines, ovins, caprins et chevaux.

La mise en œuvre du concours départemental est assurée par le lycée du Valentin qui accueille également pour les épreuves les élèves de la MFR de Divajeu. Celles-ci ont démarré le 8 novembre au Haras d'Hurl'vent, à Valherbasse pour le trophée du meilleur pointeur en équin. Elles se sont poursuivies le 13 novembre pour le trophée du meilleur pointeur de la race montbéliarde sur l’exploitation du Valentin. 

Participation de Capgenes

Le 29 novembre, avaient lieu les épreuves pour le meilleur pointeur en race caprine. C’est Cécile Contessi, à la tête de l’EARL Ferme de Saint Alban, à Aouste-sur-Sye, qui a accueilli la cinquantaine de participants du Valentin et de la MFR de Divajeu. Après un temps de formation en salle le matin avec Antoine Gourdon, technicien de l’organisme de sélection Capgenes, les élèves ont pu bénéficier d’un court entrainement de pointage sur une chèvre. Puis, ils se sont lancés dans le concours, grille de notation en main, pour pointer quatre chèvres présélectionnées par le technicien. 

« Pour nos élèves, c’est l’occasion de mettre en application ce que nous voyons en cours de zootechnie, précise Céline Sazio, responsable pédagogique à la MFR. Nos apprentis passent beaucoup de temps sur les exploitations mais n’ont pas toujours le recul sur ce que font leurs maitres de stage en matière de sélection génétique. Le concours permet de rendre concret ce qu’ils voient en formation et de les mettre en situation professionnelle. Et puis, ça crée aussi une émulation pour les jeunes qui rêvent d’aller à Paris. » Le premier prix de chaque section du concours départemental est en effet qualifié pour le concours national. L’an dernier, une élève du lycée du Valentin, Rose Doutriaux, s’est classée en deuxième position à l’épreuve nationale en caprin. 

Témoignage de l’éleveuse

L’après-midi sur l’exploitation de Cécile Contessi a aussi été l’occasion d’échanger avec cette éleveuse de 40 ans qui a repris l’exploitation d’Eric Barnier au 1er janvier dernier. Non issue du milieu agricole, elle a témoigné auprès des jeunes qu’il était possible de concrétiser une installation. Pour en arriver là, la jeune femme a d’abord travaillé durant dix ans au service de remplacement. « Une super expérience qui m’a donné envie d’avoir mon élevage », confie-t-elle. Puis en janvier 2020, elle a rejoint comme salariée l’exploitation d’Eric Barnier avec qui elle a pu préparer sur la durée la transmission de l’exploitation. Les échanges avec les élèves ont été riches. Ils ont permis d’aborder l’organisation du travail sur la ferme avec deux apprenties en BTS production animale à la MFR de Divajeu, l’une en première année, l’autre en seconde année, qui se complètent pour un équivalent temps plein. Cécile Contessi embauche également à trois quart temps un salarié en charge des 50 ha de cultures et fourrages et de l’entretien du matériel. Avec 280 chèvres et une moyenne de 800 à 850 litres de lait/chèvre/an en AOP Picodon, collecté par Eurial, les besoins en alimentation sont importants. L’éleveuse a précisé qu’en plus de ses surfaces elle devait acheter 20 ha de luzerne sur pied. Elle a aussi expliqué la construction du prix du lait de chèvre, les choix en matière de reproduction (5 lots de 56 chèvres avec un seul lot en IA)... La ferme de Saint Alban fait également partie des vingt-deux exploitations drômoises adhérentes à Capgènes. L’occasion pour le technicien Antoine Gourdon de profiter de ce déplacement pour pointer les chèvres en première lactation sur l’exploitation.

Une journée dense qui a permis aux élèves de mieux mesurer l'importance de l'appréciation morphologique des animaux dans le travail de sélection et pour le revenu de l'éleveur.

Sophie Sabot

L’éleveuse Cécile Contessi (à d.) a accueilli les élèves en présence de son apprentie Noémie (au centre) et de Céline Sazio, responsable pédagogique à la MFR. Participait également Fabienne Monteux, enseignante au lycée du Valentin. ©S.S.-AD26