Festivité
Une Fête de l’agriculture sous le signe du succès
Organisée par les Jeunes agriculteurs de la Drôme, la Fête de l’agriculture s’est déroulée les 2 et 3 septembre à Fauconnières. Outre l’animation festive, les questions sur la prédation du loup, l’eau et l’installation ont marqué l’événement.
Dans les allées de la Fête de l’agriculture, les sourires étaient nombreux et assumés et les messages d’espoir et de bonne humeur se sont multipliés sur tous les stands. Le monde agricole aurait-il retrouvé son sens de la fête au plus haut niveau ? Sans aucun doute. Samedi 2 et dimanche 3 septembre à Fauconnières (commune de Montélier), les Jeunes agriculteurs (JA) de la Drôme, appuyés d’un grand nombre de bénévoles, n’ont pas ménagé leurs efforts pour accueillir dans de bonnes conditions des milliers de visiteurs. Tours de poneys pour les enfants, ferme pédagogique, démonstrations équestres, concours de labours, marché de producteurs, exposition et démonstration de matériels anciens et nouveaux, entre autres, ont rythmé sur plusieurs hectares la journée de dimanche. Dès l’entrée, les visiteurs ont pu se familiariser avec des tracteurs d’une autre époque grâce aux membres de l’association « Les vieux pistons de la Raille ». « Nous avons sorti nos plus anciennes machines dont un tracteur Vierzon de 1953 pour les labours, un mono-cylindre semi-diesel », détaille Patrick Chantier en train de chauffer la machine aux côtés de son père, Pierre, fondateur de l’association. La distillerie des 4 vallées a aussi attiré beaucoup de monde avec son distillateur. Sur le village des exposants, il y en avait pour tous les goûts avec une forte représentation des filières biologiques, artisanales et agroalimentaires : crèmeries, charcuteries, plants truffiers, spiruline, vins… Sans oublier les organisations professionnelles agricoles (banques, chambre d’agriculture, syndicats…) ainsi que la Fédération départementale des chasseurs.
Des sujets d’actualité
Dimanche matin, aux côtés des responsables agricoles, on notait la présence du nouveau préfet de la Drôme, Thierry Devimeux, suivi d’une délégation d’élus : les députées Mireille Clapot et Marie Pochon, le sénateur Bernard Buis, la présidente du conseil départemental de la Drôme Marie-Pierre Mouton, le président de la chambre d’agriculture Jean-Pierre Royannez, le président de l’AOP pêches, abricot de France Bruno Darnaud… ainsi qu’Yvan Jarnias, président de JA 26.
Devant le stand de la Fédération départementale ovine, le nouveau préfet a longuement discuté avec les représentants des éleveurs sur la question du loup. Il a promis à Alain Baudouin, président de l’association des éleveurs et bergers du Vercors, une rapide rencontre pour aborder le problème de la prédation. Un comité loup est ainsi prévu prochainement à la préfecture. Profitant d’un arrêt sur un stand consacré à l’installation des jeunes, le préfet a indiqué sa position sur la ressource en eau. « L’eau est un sujet de société, a-t-il dit. Il y a urgence à préserver notre patrimoine. Il faut sécuriser les sources d’approvisionnement et appliquer l’efficacité et la sobriété à tous les usages. »
Pierre-Louis Berger
Yvan Jarnias, président de JA 26, a accueilli le nouveau préfet de la Drôme. ©plb
Trois thèmes sensibles, trois témoignages
C’était le rendez-vous attendu par les responsables professionnels agricoles et les élus, réunis autour du nouveau préfet de la Drôme. Lors du café-débat organisé par JA 26, trois thèmes essentiels ont été abordés : l’installation, l’irrigation et la prédation.
Loup : « On est au bout des solutions »
Nouvel installé à Saint-Nazaire-le Désert, Alexis Beynet, jeune éleveur de 22 ans à la tête d’un troupeau de 600 brebis sur un parc de 250 ha en moyenne montagne, doit faire face à une hausse importante des attaques de loups de juillet à fin septembre. « Nous subissons 40 à 50 attaques par an sur nos brebis, principalement l’été. Malgré la présence d’une bergère, d’une cabane, de clôtures électriques, de chiens patous, les attaques de loups sont en hausse, a-t-il indiqué. La pression est forte depuis quinze jours. Il y a le stress des brebis, le temps supplémentaire à surveiller le troupeau et les effets directs sur la vie de famille. On est au bout des solutions. » Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d’agriculture, s’est inquiété de l’impact de la prédation. Marie-Pierre Mouton, présidente du Département, a demandé une révision de la convention de Berne qu’elle juge obsolète. Le sénateur Bernard Buis, lui, a sollicité l’État pour qu’il crée au plus vite un statut juridique pour les chiens de protection.
Irrigation, installation
Le deuxième débat a porté sur l’irrigation, sujet sensible sur la notion de partage de l’eau. Installé à Chabeuil, Vladimir Gauthier a raconté son parcours au sein de son exploitation de production de semences, maïs et tournesol, dans laquelle 95 % de la surface est irriguée. Le préfet a rappelé que « l’eau est un bien précieux et collectif ». Il s’est dit favorable aux retenues collinaires, ajoutant : « Le monde agricole doit porter un discours de sobriété ».
Dernier témoignage, celui d’Aline Vernet installée en 2020 sur la commune de Saoû en reprenant l’exploitation familiale. Elle a raconté ses difficultés avec ses voisins, son parcours du combattant pour créer deux poulaillers de 450 m² chacun en bio (poulets de chair). Ce projet a obtenu l’appui de la mairie. « On continuera à soutenir les jeunes issus ou non du monde agricole », a assuré le président de JA26, Yvan Jarnias.
PLB
Concours de labours
Quelques-uns des candidats. ©plb
La Fête de l’agriculture ne serait pas ce qu’elle est sans sa traditionnelle finale départementale de labours. Dix concurrents étaient en lice : Yanis Jaidane, Julien Gourdol, Gaylord Breynat, Théo Romain, Axel Gresse, Dorian Bourguignon, Mathieu Riffard, Dorian Roux, Camille Bouix, Aurélie Gombert.
Yanis Jaidane a remporté l’épreuve du labour à plat et Julien Gourdol celle du labour en planche.
Les images d'une journée réussie...
