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« Qu’on nous lâche les bottes »

Au Salon international de l’agriculture, la présence de la Drôme a été dense pour faire valoir ses atouts. Mais aussi pour faire passer des messages après les récentes mobilisations syndicales.

« Qu’on nous lâche les bottes »

Malgré un début houleux (lire notre précédente édition), la 60e édition du Salon international de l’agriculture, à Paris, a finalement constitué une trêve après les multiples actions de colère des agriculteurs depuis le 24 janvier. Plus de 603 000 visiteurs ont été comptabilisés. 
Comme chaque année, sur son stand situé dans le hall 4 du parc des expositions, le Département de la Drôme a accueilli pendant neuf jours plusieurs milliers de visiteurs, attirés par des animations destinées à réaffirmer l’excellence des produits et des agriculteurs drômois.

« Une agriculture créatrice de valeur ajoutée »

Le 27 février, pour l’inauguration du stand de la Drôme, Marie-Pierre Mouton, présidente du conseil départemental de la Drôme, et Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d’agriculture de la Drôme, ont rassemblé plusieurs centaines de personnes dont des parlementaires, des présidents de Départements voisins, des responsables agricoles. L’occasion pour Marie-Pierre Mouton de rappeler son soutien au monde agricole : « Cette année plus que jamais, le fil rouge de notre présence au Salon de l’agriculture est celui d’une agriculture créatrice de valeur ajoutée, pour que les agriculteurs puissent vivre dignement de leur travail ». L’occasion de rappeler que dans le cadre de sa stratégie “Agricole par nature”, le Département de la Drôme apporte un soutien financier aux investissements dans des outils de transformation et de commercialisation en circuits courts ou des dispositifs de valorisation des productions sous signe de qualité. « Le développement de cette agriculture passe aussi par l’éducation au goût et l’innovation pour trouver des modes de production toujours plus vertueux sur le plan écologique », a ajouté Marie-Pierre Mouton.

« Notre combat est simple et juste »

Jean-Pierre Royannez, lui, est longuement revenu sur la colère des agriculteurs. « Gouvernement après gouvernement, réglementations après réglementations, lois après lois, on empile, on empile et on empile les choses jusqu’à avoir bloqué les situations. Le monde agricole a dit “stop, ça suffit”, a-t-il déclaré. Le combat n’est pas fini et il continuera tant que nous n’aurons pas gagné, c’est à dire tant que nous ne pourrons pas vivre dignement, être respectés dans nos campagnes et vendre nos produits à leur juste valeur. Car nos produits ont un prix et ce n’est pas à nous, agriculteurs, d’être la valeur d’ajustement de la baisse du pouvoir d’achat, que ça plaise ou pas à Michel-Édouard Leclerc. Notre combat est simple et juste et il est soutenu par la population. Il faut qu’on nous lâche les bottes, qu’on nous laisse travailler, innover et nous adapter. » Une déclaration qui a suscité les applaudissements.   
Le président de la chambre d’agriculture de la Drôme a rappelé les contraintes qui pèsent sur les agriculteurs : changement climatique, demandes de la société, bouleversements géopolitiques mondiaux. « Ce que nous voulons, c’est un vrai contrat de confiance avec vous les citoyens », a-t-il ajouté en direction des visiteurs du Salon. Jean-Pierre Royannez a rappelé ô combien les agriculteurs sont respectueux de leur environnement tout en insistant sur les besoins des cultures et des animaux en eau et en soins. « Prenez le temps de discuter avec les agriculteurs pour comprendre leur travail », a-t-il ajouté, avant d’inciter le plus grand nombre à venir découvrir la Drôme et son agriculture.

Christophe Ledoux

 Lire notre dossier complet paru dans l'édition N°2650 du 7 mars 2024

Le Club drômois de l’alimentation sur les rails 
Lors de la signature des statuts du Club drômois de l’alimentation, le 27 février au Salon de l’agriculture. ©F. Rey

Le Club drômois de l’alimentation sur les rails 


Les statuts du Club drômois de l’alimentation ont été symboliquement signés mardi 27 février au Salon de l’agriculture, sur le stand de la Drôme, par Marie-Pierre Mouton, présidente du conseil départemental, Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d’agriculture, et Alain Guibert, président de la chambre de commerce et d’industrie. L’objectif de ce club est de mettre en relation producteurs locaux et distributeurs « afin de développer des relations commerciales vertueuses ». L’offre de service qui sera présentée dans les prochaines semaines comprendra un ensemble d’accompagnement et de services pour les adhérents (formations, listes de contacts, participation à un salon professionnel) ainsi que des rencontres et des groupes de travail thématiques. Une offre de service sur-mesure sera également proposée avec des tarifs à la prestation. 

Plan loup : les départements alpins veulent accélérer la réforme du comptage
De gauche à droite, les présidents des conseils départementaux : Jean-Marie Bernard (Hautes-Alpes), Marie-Pierre Mouton (Drôme), François Sauvadet (président de Départements de France), Éliane Barreille (Alpes-de-Haute-Provence), Hervé Gaymard (Savoie), Michèle Paganin (vice-présidente - Alpes-Maritimes) et Martial Saddier (Haute-Savoie). ©F. Rey

Plan loup : les départements alpins veulent accélérer la réforme du comptage

Alors que le gouvernement a présenté le 23 février son nouveau Plan loup 2024-2029 (lire notre précédente édition), les huit conseils départementaux des Alpes*, réunis le 28 février au Salon de l’agriculture, ont réclamé « l’organisation dès 2024 d’une opération de comptage de la population lupine » selon une nouvelle méthode d’évaluation. La réforme du comptage des loups est prévue dans le Plan loup car la méthode actuelle, débouchant sur deux estimations par an, fait régulièrement l’objet de controverses. Le dernier chiffrage en date a abouti à un effectif de 1 104 loups en sortie d’hiver 2023 (dont 19 % au maximum peuvent être prélevés).

* Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Drôme, Isère, Savoie, Haute-Savoie, Vaucluse.

Le Département de la Drôme a accueilli pendant neuf jours plusieurs milliers de visiteurs, attirés par des animations destinées à réaffirmer l’excellence des produits et des agriculteurs drômois. ©F. Rey