Colère agricole
JA26 dépose un radar devant la préfecture en guise de signal

Deux tracteurs, une remorque et le tour est joué. Quatre membres de Jeunes agriculteurs 26, venus des cantons alentours de Valence, ont mené une action coup de poing lundi 4 novembre. Afin d’alerter l’État sur le ras-le-bol du monde agricole, les professionnels ont déposé un radar devant la préfecture de la Drôme, à Valence.

Quatre agriculteurs avaient fait le déplacement pour déposer le radar. ©ME-AD26

Voilà un an que les agriculteurs interpellent le gouvernement afin d’obtenir des améliorations de leurs conditions de travail et moins de réglementations. Panneaux retournés et échangés, autoroutes bloquées, actions devant des magasins… Malgré la mobilisation nationale de l'hiver dernier, les agriculteurs regrettent de ne pas avoir été entendus et dénoncent la lenteur de l’État. C’est d’ailleurs pour faire accélérer l’action politique que des membres de JA 26 ont mené cette action lundi soir. « Depuis février, beaucoup de promesses ont été faites par le Gouvernement et cela met beaucoup de temps à se concrétiser en actions et mesures concrètes. L’idée du radar, c'est d'ironiser sur la lenteur du Gouvernement  », explique Vladimir Gauthier, président de JA 26. Sur la banderole affichée derrière le radar, les agriculteurs ont écrit : « Jeune agri en colère, ne vas pas trop vite Annie » comme pour s’adresser à l’actuelle ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. La mise en place d’un contrôle administratif unique n’aura pas suffi à apaiser le monde agricole.


« Peu de choses ont avancé »

De nombreux sujets crispent le monde agricole. Le dernier en date : l'accord de libre-échange commercial entre l'Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay). Le 24 octobre, Pierrick Horel, président de JA national, et Quentin Le Guillous, secrétaire général, ont rencontré la ministre de l’Agriculture pour lui rappeler leurs revendications et indiquer que le Mercosur « nous n’en voulons pas » et que l’État doit s’assurer de « l’annuler ». Autres mesures en cours : « Le budget agricole 2025 est en stand-by à l'Assemblée nationale. Des amendements ont été passés par des députés, certains favorables d’autres non, donc le texte final reste inconnu. Le budget de la sécurité sociale dans lequel il y a le dispositif TO-DE qui est en discussion actuellement, c’est pareil, nous ne savons pas comment cela va finir cette affaire-là… Il y a aussi la loi d’orientation de l’agriculture, suspendue en juin, qui devrait reprendre normalement en fin d’année. Cela fait un an que nous avons commencé les manifestations et depuis, concrètement, il y a peu de choses qui ont avancé », énumère Vladimir Gauthier.

Cette action mise en place par JA 26 symbolise la « lenteur de l’État », selon Vladimir Gauthier président du syndicat. ©ME-AD26


Retour des mobilisations


Concernant l’Europe, « on nous parle de rouvrir le Green deal alors que nous pensions l’avoir enterré l’année dernière. Ils n’ont pas du tout compris ce qu’on attendait », déplore le président de JA 26. Pour se faire entendre, le monde agricole va poursuivre ses mobilisations. Plusieurs actions sont programmées dans le mois, au niveau local. Toutefois, un appel à la mobilisation nationale a aussi été lancé à partir de mi-novembre. « Nous allons peut-être passer à des choses de plus grande ampleur d’ici la fin du mois. Les agriculteurs sont remontés à bloc. Ils n’attendent que ça pour exprimer leur mécontentement. La grogne n’a fait qu’empirer », rapporte le président de JA 26.


Morgane Eymin