Conflit commercial
Véhicules chinois : une perte de 500 millions d’euros pour la filière porcine française
La prochaine victime collatérale de la guerre ouverte entre l'Union européenne et la Chine pourrait bien être la viande de porc.
Dans le conflit qui oppose la Chine et l’Union européenne, Bruxelles a décidé le 29 octobre d'ajouter aux 10 % de taxe déjà en place une surtaxe allant jusqu'à 35 % sur l’importation de véhicules électriques chinois. Avant cette décision la Chine avait annoncé la mise en place, dès le 11 octobre, d’une caution douanière (dépôt de garantie) de 34,8 % aux importateurs de brandys (cognac, armagnac et eaux-de-vie européennes).
La prochaine victime collatérale de cette guerre ouverte entre les deux géants économiques pourrait bien être la viande de porc, a indiqué l’interprofession porcine, Inaporc, le 30 octobre dans un communiqué. Craignant l’escalade et la surenchère, les dirigeants d’Inaporc rappellent que la Chine constitue « l’un des seuls débouchés des morceaux peu consommés en Europe, principalement des abats (oreilles, pieds, etc.).
Chaque année, la France exporte 115 700 tonnes de produits porcins vers la Chine, soit 16 % des exportations totales de porc en 2023 ». Si la Chine taxait les importations européennes, il en résulterait une perte sèche pour ces produits ainsi qu’un engorgement du marché européen qui mécaniquement entraînerait une « spirale à la baisse des prix à l’échelle européenne », prévient le communiqué. L’Inaporc estime cette perte à au moins 500 millions d’euros et demande à l’Union européenne et au Gouvernement de soutenir la filière afin de maintenir la pérennité de la production porcine française. La Chine a indiqué qu’elle saisissait l’organe de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce.