Loup : en Haute-Saône, le président de la chambre appelle à tirer sur le prédateur
Thierry Chalmin, le président de la chambre d’agriculture de Haute-Saône, a appelé les éleveurs à «protéger vous-mêmes vos biens, à sortir armés et à «taper» un loup si vous en voyez un», d’après un courrier signé de sa main et publié par L’Est républicain le 2 octobre.
«Je considère que l’État n’applique pas à l’élevage le principe général de «l’intégrité des biens et des personnes» et qu’il y a carence de l’État et de la République», écrit encore l’élu. Des propos assumés, selon le quotidien régional, et déjà tenus lors d’une session de la chambre le 20 septembre. La veille, des éleveurs avaient accroché une brebis tuée par le loup aux grilles de la préfecture.
Courant septembre, plusieurs ovins et bovins ont été victimes d’attaques de loup à Grammont et Mélecey (Haute-Saône), ainsi qu’à Accolans (Doubs). Selon le directeur de la DDT de Haute-Saône (préfecture), cité par l’Est républicain, le loup en question est «atypique car audacieux par rapport à l’homme». «Issu d’une meute franco-suisse, l’animal observé à plusieurs reprises cet été est arrivé à la limite entre Doubs et Haute-Saône», écrit le quotidien. Au niveau européen, les États membres ont voté, le 25 septembre, pour l’abaissement du niveau de protection du loup.
Les loups étant strictement protégés par la convention de Berne, en tuer un est passible de trois ans de prison et 150 000 euros d'amende. Le préfet de Haute-Saône a réagi le 3 octobre indiquant dans une lettre adressée à Thierry Chalmin : "Je ne peux accepter que vous continuiez à appeler, au nom de la chambre d'agriculture, les éleveurs du département à agir en dehors de tout cadre légal et à commettre un délit".