Élevage
Jour 1 du Sommet : entre attentes et espoirs

Le Sommet de l’élevage s’est ouvert mardi 1er octobre, sous la pluie. Retour sur une première journée où les éleveurs, les régions ont été à l’honneur, tandis que la ministre de l’Agriculture est attendue pour ce jeudi, et que le Premier ministre a confirmé sa venue pour vendredi.

Jour 1 du Sommet : entre attentes et espoirs
De gauche à droite : Julien Duplomb, président de Jeunes agriculteurs de Haute-Loire ; Yohann Barbe, président de la FNPL ; Stéphane Joandel, secrétaire général de la FNPL et Éric Richard, président de la section laitière de Haute-Loire et administrateur à la FNPL.

À l’ouverture du Sommet de l’élevage, les producteurs de lait (FNPL) n’ont pas mâché leurs mots pour fustiger la décision de Lactalis de réduire de près de 9 % sa collecte en France. Les éleveurs laitiers, une fois passé l’état de sidération provoqué le 25 septembre à l’annonce par Lactalis d’abandonner 160 millions de litres de lait collectés sur le territoire français, sont plus que jamais à l’offensive. D’abord pour être aux côtés des producteurs - 272 répartis dans l’Ouest et le Grand Est, dont certains, comble du cynisme, ont été accompagnés il y a quelques mois par le géant laitier dans une stratégie d’investissement robotique, assortie d’un engagement de collecte ! « La méthode est inhumaine. Les producteurs ont été appelés un à un, preuve qu’ils étaient déjà ciblés et qu’aucune place n’a été laissée à la concertation », s’agace Yohann Barbe, éleveur dans les Vosges, et président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL). Bien décidée à ne laisser personne orphelin de collecte, l’association spécialisée rattachée à la FNSEA entend bien s’engager fermement dans une réponse collective.

Les opérateurs cherchent du lait

D’autant que, comme le souligne Stéphane Joandel, producteur de lait dans la Loire et secrétaire général de la FNPL : « Nous avons connu des faillites d’entreprises mais dans un contexte de marché du lait engorgé. Ce n’est absolument pas le cas actuellement. Il y a des acteurs qui veulent du lait, en France mais aussi en Allemagne, aux Pays-Bas… ». Dans cette dynamique, les responsables professionnels se disent extrêmement vigilants quant aux conséquences éventuelles sur les prix. « Nous allons tout faire au niveau de la FNPL pour que ces producteurs de lait abandonnés par Lactalis soient toujours producteurs de lait demain. 
Ce sont des exploitations à plus d’un million de litres de lait que Lactalis lâche. 
C’est considérer les producteurs comme des mouchoirs : une fois qu’on s’en est servi, on les jette », témoigne Stéphane Joandel.

Sophie Chatenet

La Région lance un fonds  de garantie agricole
SOUTIEN

La Région lance un fonds  de garantie agricole

Fabrice Pannekoucke, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a lancé, mardi 1er octobre au Sommet de l’élevage, un « fonds régional de garantie pour l’agriculture » permettant de financer des projets d’installation, d’accompagnement face au changement climatique ou encore le soutien face à l’impact d’un aléa climatique ou sanitaire. Ce dispositif pourra garantir un besoin en fonds de roulement ou des projets d’investissement. Il est doté d’une enveloppe de 40 M€ (provenant en partie du second pilier de la Pac), ce qui correspondra à « un portefeuille de prêts global qui pourra s’élever jusqu’à 370 M€ », affirme l’exécutif régional. En cas d’acceptation du dossier par les banques partenaires, les emprunteurs pourront bénéficier d’un « taux préférentiel » et de « conditions allégées » pour leur prêt. La garantie couvre 80 % du prêt et la durée des emprunts doit se situer entre 12 mois et 10 ans. Le dispositif s’adresse aux agriculteurs (y compris en société et personnes morales), aux fermes expérimentales ou de l’enseignement agricole, aux sociétés « exerçant une activité de stockage et de conditionnement, de transformation de produits agricoles, ainsi qu’aux opérateurs forestiers ». 
M.C. S.B.