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Clairette de Die rosé : le premier bouchon a sauté

Longtemps attendue, la clairette de De rosé est désormais disponible. En partenariat avec le Club de la presse Drôme-Ardèche, le syndicat de la clairette de Die et des vins du Diois vient de la lancer.

Clairette de Die rosé :  le premier bouchon a sauté

Pour les vignerons du Diois, il aura fallu beaucoup de patience et de pugnacité pour enfin obtenir l'autorisation de produire une version rosée de la célèbre clairette de Die. Depuis 2012, l'appellation drômoise a procédé à des expérimentations avec différents cépages, conformément à la procédure prévue par l'Inao. Ainsi a-t-elle pu modifier le cahier des charges de l'AOC Clairette de Die. Mais les producteurs du Bugey ont tout tenté, juridiquement parlant, pour empêcher ce qu'ils estiment être une concurrence déloyale envers l'AOC Cerdon. Malgré leur recours déposé en Conseil d'État, celui-ci n 'est pas suspensif. Aussi, à l'issue des dernières vendanges et après la publication d'un arrêté d'autorisation, les vignerons ont donc pu préparer la première cuvée de clairette de Die rosé.

Des fondamentaux préservés

Qui dit nouveau produit dit lancement. C'est ce qu'a fait le syndicat de la clairette de Die et des vins du Diois, le 23 juin, en partenariat avec le club de la presse Drôme-Ardèche. L'évènement s'est tenu dans les locaux de la chambre d'agriculture de la Drôme, à Bourg-lès-Valence. Sur les onze caves produisant une clairette de Die rosé, huit étaient présentes.
« La clairette de Die rosé est faite principalement avec du muscat blanc à petits grains et du muscat rouge. La proportion de l'ensemble de ces cépages doit être supérieure ou égale à 75 %, a expliqué Fabien Lombard, président du syndicat. On complète l'assemblage avec des cépages clairette et gamay. L'utilisation du gamay est limitée à maximum 10 %. Et celle de la clairette à 25 %. On ne change pas les fondamentaux, assure-t-il. La base reste le muscat pour garder la caractéristique de notre AOC. Le minimum de cépage rouge est de 5 %. » Il n'a pas manqué de rappeler que les deux cépages rouges sont historiquement présents dans le vignoble Diois. Le muscat rouge résulte d'une mutation naturelle du muscat blanc. Et l'on trouve des archives évoquant la présence du gamay depuis trois siècles sur l'aire d'appellation.

Un plan de communication

Les onze caves ayant pris part à l'aventure de la clairette de Die rosé ont fait une déclaration de récolte pour environ 4 000 hectolitres. Cela représente 4,5 % de la production totale de clairette de Die. « C'est assez faible au regard des volumes, confie Fabien Lombard. L'objectif est d'atteindre sur trois à quatre années 10 à 15 % du marché. Chez les vignerons, on observe un engouement pour ce produit, tant au niveau des caves particulières que coopératives et aussi chez le négoce. »
Pour accompagner le lancement de la clairette de Die rosé, le syndicat a établi un plan de communication. Il s'est poursuivi ce début de semaine à Paris pour une présentation à la presse. Fin septembre, à Valence, un évènement grand public aura lieu lors de la fête de la gastronomie. En fin d'année, est aussi prévue une campagne d'affichage dans plusieurs grandes villes de la région. « Au niveau syndical, notre objectif est de reconquérir le marché local et régional », a expliqué Fabien Lombard. A noter encore, Anne-Sophie Pic va créer une recette autour de la clairette de Die rosé. Et une dégustation aura lieu dans les vignes de Vercheny, le 10 septembre à midi. 

Christophe Ledoux

 

 

Clairette de Die rosé  : rigueur et diversité dans l'assemblage

Avec un cahier des charges rigoureux en matière de cépages (lire ci-dessus), produire de la clairette de Die rosé n'empêche pas la diversité dans les formules d'assemblage, ce qui amène différents goûts et couleurs.
A la cave Achard-Vincent, domaine en bio depuis 1968 et en biodynamie depuis 2005, la clairette de Die rosé a été produite avec 92 % de muscat à petits grains blancs et 8 de gamay rouge. « Le gamay a été foulé et macéré une seule nuit avant assemblage des deux jus pour la prise de mousse », explique Thomas Achard. 5 000 bouteilles ont été produites (sur les 80 000 de cette cave).
Petite exploitation de six hectares, la Cave Georges Raspail a choisi un assemblage à base de 95 % de muscat blanc et 5 % de gamay. La production de clairette de Die rosé représente 2 500 bouteilles (soit 14 % du volume global). « Nous avions du gamay sur l'exploitation, raconte Jean-Christophe Raspail. Mes grands-parents l'autoconsommaient en vin de table. Depuis quelques années, j'en faisais du jus de raisin. Quant on a eu la bonne nouvelle, on a démarré sur la clairette de Die rosé. »
Jaillance, cave coopérative, a sorti deux cuvées. Celle destinée à la grande distribution (350 000 bouteilles) comprend 92 % de muscat blanc et 8 % de gamay. Pour les cavistes et les restaurants, la cuvée « impériale » (45 000 bouteilles) est produite avec 81 % de muscat blanc, 14 de muscat rouge et 5 de gamay.
Des vinifications diverses
La cave Poulet et fils a choisi une formule comprenant 85 % de muscat blanc, 10 de clairette et 5 de gamay. « Un gamay vinifié comme un rouge mais bien moins longtemps et à très basse température, ceci afin d'extraire davantage de couleur », confie Emmanuel Poulet. 10 000 bouteilles ont été produites (soit 10 % du volume total).
A la cave Carod, l'assemblage comprend 95 % de muscat blanc et 5 de gamay. « Nous avons voulu obtenir un maximum de puissance aromatique et des notes de fraîcheur », explique Chloé Weber, œnologue et chef de cave. La production représente 100 000 cols (soit 10 % du volume total).
Franck Monge a choisi une vinification particulière, qu'il garde secrète. Quant à l'assemblage, il comprend 85 % de muscat blanc, 10 de clairette et 5 de gamay. La cave Monge-Granon a produit 6 000 bouteilles de clairette de Die rosé (sur un volume total de 500 000 cols).
La cave Jean-Claude Raspail a choisi une formule comprenant 90 % de muscat blanc et 10 de muscat rouge « car le gamay n'est pas présent sur Saillans, explique Frédéric Raspail. Par la macération, le muscat rouge apporte de la fraîcheur et de l'élégance. » 10 000 bouteilles ont été produites (soit 10 % du volume total). En à peine deux mois, un tiers a déjà été vendu, assure le vigneron.
L'Union des jeunes viticulteurs récoltants (UJVR), laquelle a fait partie des trois caves pilotes en matière de vinification (avec Jaillance et Carod), a produit deux cuvées. Celle destinée à la grande distribution comporte 75 % de muscat blanc, 15 de clairette et 10 de gamay (acheté). L'assemblage de la cuvée destinée aux caveaux et circuit CHR comprend 75 % de muscat blanc, 15 de clairette blanche et 10 de muscat rouge macéré à froid. 30 000 bouteilles (sur 500 000 cols en tant que récoltants) ont été produites. 
C. L.